Après le lancement réussi de la sonde Hera, l’Agence spatiale européenne prépare la mission Ramses pour étudier l’astéroïde Apophis, jugé parmi les plus redoutables pour notre Planète. Prévue pour un lancement en avril 2028, cette mission s’inscrit dans la continuité des efforts de défense planétaire, avec des observations cruciales lors du survol d’Apophis à moins de 32 000 kilomètres de la Terre en avril 2029.
Après le lancement récent d’Hera à destination de l’astéroïde Didymos et sa lune Dimorphos pour vérifier la faisabilité opérationnelle d’une technique de défense planétaire contre un astéroïde fonçant droit sur la Terre, l’ESA, l’Agence spatiale européenne, avance dans le développement d’une nouvelle mission de défense planétaire : Ramses. Prévue pour un lancement en avril 2028, cette sonde visera l’astéroïde Apophis, d’un diamètre de 375 mètres, et considéré comme l’un des plus menaçants pour notre Planète.
Apophis effectuera un survol extrêmement proche de la Terre en avril 2029, à moins de 32 000 kilomètres de sa surface. Ce survol, phénomène naturel exceptionnel, devrait attirer une attention mondiale considérable. Selon Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS au laboratoire Lagrange et responsable scientifique de la mission Hera, « cette mission représente une occasion unique en matière de recherche scientifique et de défense planétaire ».
Objectifs scientifiques de la mission Ramses
L’ESA explique dans son communiqué que pendant le survol de la Terre de « fortes forces de marée mettront l’astéroïde à rude épreuve et révéleront probablement les matériaux qui se trouvent sous la surface. Un véhicule spatial aux environs d’Apophis pourrait observer ces changements et permettre aux scientifiques d’en apprendre beaucoup sur la composition et la structure de l’astéroïde, ainsi que sur la façon dont un astéroïde réagit aux forces extérieures. Ce sont des points que nous devons comprendre pour espérer pouvoir un jour dévier un astéroïde dangereux qui serait sur une trajectoire de collision avec la Terre ».
Étant donné que 2028 approche à grands pas, l’Agence spatiale européenne accélère les travaux de développement de la mission Ramses. Le 17 octobre, au Congrès international d’astronautique (IAC) à Milan, le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, et le directeur général d’OHB Italia, Roberto Aceti, ont signé un contrat de 63 millions d’euros pour initier les préparatifs de la mission. Lors de la prochaine session du Conseil ministériel en 2025, l’ESA proposera cette mission pour approbation et financement. Si Ramses reçoit le soutien total requis, les travaux garantiront son implémentation dans le délai imparti.
Le saviez-vous ?
La mission Ramses ne sera pas la seule sonde à se diriger vers Apophis. La Nasa a décidé de prolonger la mission Osiris-Rex, qui, après avoir livré les échantillons de l’astéroïde Bennu sur Terre en septembre 2023, a été réorientée vers Apophis. Bien que la sonde, désormais rebaptisée Osiris-Apex (Apophis Explorer), ne se mette pas en orbite autour de cet astéroïde, elle effectuera un survol à proximité pendant environ 18 mois.
La sonde Ramses sera une adaptation de la mission Hera. Elle embarquera des caméras de navigation et plusieurs charges utiles, dont deux cubesats. La Jaxa (l’agence japonaise) a proposé de fournir un imageur thermique similaire à celui de Hera. L’Italie a exprimé son intérêt pour fournir au moins un cubesat, qui pourrait transporter un géophone français pour mesurer la propagation des ondes sismiques induites par les forces de marée terrestre. De plus, la France, en partenariat avec le Luxembourg, est prête à financer un radar basse fréquence destiné à un second cubesat, permettant de sonder l’intérieur d’Apophis et de détecter d’éventuels changements durant son passage. D’autres partenaires potentiels incluent la Nasa, l’agence spatiale coréenne et l’Isro (l’agence indienne), qui manifestent également un intérêt pour participer à la mission.
Tout comme la mission Hera, Ramses se présente comme une étape clé dans la défense planétaire, associant des priorités de sécurité spatiale et d’exploration scientifique. Le succès de cette mission pourrait avoir des retombées significatives non seulement pour la recherche sur les astéroïdes, mais aussi pour la capacité de l’humanité à se protéger contre des menaces potentielles provenant de l’espace.
PAR FUTURA
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