« L’activité économique au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) s’est maintenue sur une dynamique de croissance avec un taux de 5,7 % en 2023 comme en 2022 », a déclaré le président de la Commission de ladite Union, Abdoulaye Diop, le jeudi 21 mars à Lomé, lors de la présentation du rapport annuel 2023 sur le fonctionnement et l’évolution de cet espace communautaire.
Par Nicolas Koffigan, Togo
Cette présentation est l’une des activités de la 53ème session ordinaire du Comité interparlementaire (CIP) de l’UEMOA qui se déroule du 18 au 27 mars dans la capitale togolaise. Ont pris part à cette activité, des députés réunis au sein du CIP et d’autres invités.
Outre la présentation du rapport, cette activité a permis aux participants de passer en revue tous les aspects liés aux politiques sectorielles. La commission a partagé avec les députés, les avancées enregistrées dans les domaines tels que l’agriculture, l’énergie et l’éducation. Les grandes lignes de la table ronde des bailleurs de fonds tenue à Abidjan ont fait également l’objet de discussion.
La croissance économique de l’Union s’est située à 5,7% en 2023. Le taux d’inflation annuel moyen au cours de cette même année se chiffre à 3,7% contre 7,4% en 2022. Par rapport aux finances publiques de l’Union, le déficit global a représenté 5,3 % du Produit intérieur brut (PIB) contre 6,7% en 2022. Le taux d’endettement se calcule à 59,5% en 2023 alors que celui de 2022 est de 57,6%, soit une progression de 1,9 point de pourcentage.
S’agissant des échanges extérieurs, le solde global de la balance des paiements a connu une amélioration. Quant aux réserves, elles ont couvert 3,5 mois d’importations de biens et services en 2023. Sur le registre des perspectives pour 2024, l’Union compte poursuivre son dynamisme avec un taux de croissance de 7,5%. Le taux d’endettement ressortirait à 58,3%.
Plusieurs avancées ont été notées en 2023 dans divers domaines. Dans le domaine des réformes, le taux de mise en œuvre à l’échelle de l’Union est de 75,91% en 2023 contre 75,34% en 2022, soit un accroissement de 0,57point de pourcentage entre 2022 et 2023. Pour la bonne marche du processus d’intégration régionale, la Commission de l’UEMOA a fait adopter par le Conseil des ministres statutaire de l’Union, 32 textes.
Ces textes sont relatifs, entre autres, à la lutte contre le blanchiment de capitaux, au développement de l’économie numérique de l’UEMOA, à la dématérialisation des procédures et des formalités douanières et du commerce extérieur au sein de l’espace ainsi qu’à la protection du consommateur et au règlement portant code minier communautaire.
Concernant la régulation du marché des biens et services de l’Union, des actions visant à assainir la concurrence, entre les entreprises ont été poursuivies. La Commission a adopté neuf décisions relatives à plusieurs affaires contentieuses et non contentieuses de concurrence dans divers secteurs d’activités.
En matière de coopération transfrontalière, les actions menées sont, entre autres, l’appui institutionnel, organisationnel de même que l’amélioration du cadre juridique et des institutions dans les Etas membres.
Le président de la Commission de l’UEMOA s’est réjoui des résultats enregistrés par l’Union. « Nous devons consolider les acquis et renforcer la solidarité entre les organes et institutions, en vue de poursuivre la mission pour atteindre l’ensemble des objectifs fixés dans le traité fondateur de l’Union.
Le président par intérim du CIP de l’UEMOA, Prof Abdoulaye Soma a indiqué que la complexité des enjeux économiques, sécuritaires ou de développement dépassent largement les capacités de réponses des Etats pris individuellement. Il ajouté que la mutualisation des moyens et intelligences font naître des stratégies de développement auxquelles aspirent les peuples.
Le Comité interparlementaire est un organe de contrôle démocratique qui a été créé en 1994. Il constitue une véritable représentation des populations de l’UEMOA, dans leur diversité culturelle, intellectuelle et professionnelle, en vue de leur meilleure implication à l’édifice de la gouvernance démocratique, économique et politique. Le CIP regroupe 40 députés à raison de 5 par État membre.
Nicolas Koffigan ADIGBLI
(Afrik Management/Mars 2024)
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