Abidjan, 29 novembre 2023- Depuis quarante (40) ans, le taux d’infection au VIH/SIDA sur le continent africain reste toujours en hausse par rapport aux autres continents, ce, malgré les avancées thérapeutiques. Le dernier rapport de l’ONUSIDA rendu public en 2022, indique d’ailleurs qu’il y a 39 millions de personnes qui vivent avec le VIH dans le monde, dont 25,3 millions en Afrique.
Par Bosco de Paré, Abidjan
Pourtant le Pr Serges Eholié Chef de service des maladies infectieuses et tropicales au Chu de Treichville, par ailleurs Président du Réseau Africain des Praticiens Assurant la Prise en Charge des Personnes vivant avec le VIH, a réassuré que l’Afrique commence à contrôler l’infection.
« Quand on parle de 25 millions de personnes qui vivent avec le virus, cela veut dire qu’on a permis à un grand nombre d’africains de vivre avec le virus. On était les plus nombreux à être infectés au début. Nous sommes les plus nombreux à survivre. L’Afrique commence à contrôler l’infection à VIH. On a aussi des craintes dans d’autres régions… », a-t-il expliqué.
Selon lui, le rapport de l’organisme onusien en charge du Sida en termes de décès en Afrique est sans équivoque. « Selon le rapport, en 1995, le taux de décès lié au Sida était de 23 millions de personnes. En 2022, le taux de décès est de 385.000. En 2022, le taux de contamination des femmes/filles est de 46% contre 63% pour les hommes. Par semaine, 4.000 jeunes dont l’âge varie entre 15 et 24 ans, au nombre desquels 3.100 Africains sont touchés par le virus », a-t-il indiqué.
»Malgré les avancées thérapeutiques, les chiffres sont inquiétants et effrayants »
S’il y a une nette évolution en matière de thérapie, c’est bien parce que les élites de la recherche africaines sont bien engagées à endiguer l’épidémie. En effet, dans ce cadre, les recherches ont abouti à de nouveaux antiviraux, à la greffe de moelle osseuse et à la combinaison antivirale injectable.
Fait marquant, les avancées ont permis de faire un seul traitement contenant trois (3) molécules. Pour le spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au Chu de Treichville (Abidjan), en dépit de tous les efforts déployés en Afrique, « les chiffres sont inquiétants et effrayants », tout en estimant que « 385.000 personnes décédées, c’est toujours trop ».
C’est d’ailleurs pourquoi, le Professeur conseille la relance de la sensibilisation. « (…) En valeur absolue, on aura le plus grand nombre de morts pour le moment, mais d’ici 20230 avec ce qu’on fait, on va avoir une tendance à la baisse de l’épidémie (…)
« L’essentiel, c’est qu’on arrive à baisser encore plus les décès. Notre objectif c’est zéro décès », a enfin précisé le Pr Serge Eholié, président du Réseau Africain des Praticiens assurant la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.
Dans le cadre de l’implication de la société civile dans la sensibilisation de la lutte contre le VIH/Sida, le spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au Chu de Treichville a proposé que le financement de la lutte contre l’infection à VIH au-delà des médicaments, doit être très axé aussi sur celle-ci qui a besoin d’être relancée.
« On devrait trouver un vaccin efficace contre le VIH. Mais la recherche est en cours. Il ne faut pas se décourager. Ils vont trouver le vaccin du VIH, je suis presque sûr ! », a-t-il souligné.
Rappelons que la journée internationale de lutte contre le Vih/Sida est fixée au 1er décembre de chaque année par l’Organisation des Nations-Unies. Et les pays du monde s’activent à la célébrer dans une poignée d’heures. L’Afrique n’est pas en reste.
Bosco de Paré
(Afrik Management/ Novembre 2023)
Comments