Faisant partie des premiers projets cotonniers dAfrique depuis 1985, le « projet coton de Guinée » devenu récemment la société cotonnière de Guinée est entrain de repartir sur de nouvelles bases. Apres quelques années de difficultés du à larrêt de ses activités pour des raisons financières et la mauvaise gestion, cette unité se relance et se fixe des nouveaux objectifs dont la transformation des cotons en fils « made in Guinée ». Dans une interview exclusive qu’il nous a accordée au siège de ladite compagnie sise au quartier Kankancoura (commune urbaine de Kankan ),le Directeur General est revenu sur la mutation Projet_Société,les efforts qui ont prévalu à la relance mais surtout les ambitions.
Nommé le 21 Janvier 2022 par le Président de la transition guinéenne Colonel Mamadi Doumbouya ,moussa Diallo a dabord mis un accent sur l’impact de cette société sur la localité et ses différentes communautés. « Ce fut un projet phare pour la République de Guinée précisément la Haute Guinée . Dans ce sens qu’il a contribué au développement des communautés à la base à travers la réalisation des pistes ,la redistribution des revenus de la culture du coton qui a permis aux populations locales d’avoir suffisamment de moyens pour pouvoir faire des investissements dont la réalisation des infrastructures socio-économiques et personnelles » a t’il rappelé.
Erigée en société Anonyme (SA) après le coup d’État du 5 septembre 2021 par les nouvelles autorités du pays, le capital social de cette structure est détenu entièrement par l’Etat guinéen. Une situation qui a permis sa relance effective.
« Quand on est arrivé en janvier 2022, il y avait même des productions de 2019_ 2020 qui étaient stockées avec les producteurs, les autorités nous ont accompagnées en mettant des moyens à notre disposition afin qu’on puisse les racheter, transporter afin de les égrainer à l’usine ici. Nous avons fait la campagne de l’année passée ; complètement tout ce qui a été produit a été évacué. Cette année, nous sommes en phase de culture. On espère bien que tout va bien se passer » a rassuré le Directeur General de la société cotonnière de Guinée avant de revenir en chiffre sur l’accompagnement du Ministère de l’agriculture et de l’élevage. « Lorsque nous sommes arrivés avec la transition projet à société, on a eu un premier financement du ministère qui a demandé directement à la Présidence pour nous permettre de faire l’egrainage, on a eu un premier fonds de 3 milliards de francs guinéens. Nous avons demandé à avoir toute l’autonomie nécessaire c’est-à-dire que nous soyons libres de pouvoir vendre des fibres et d’encaisser les revenus. Donc lorsque cela a été fait, nous avons directement remboursé cet argent. Apres cela, puisque la situation juridique de la société n’étant pas clairement définie ,les statuts n’étaient pas signés ;on ne voulait plus garder la production avec les producteurs à la base ,moi je me suis personnellement déplacé avec mon équipe, on a fait un petit projet, on est allé voir le FODA (fonds de développement agricole qui est une branche du ministère de lagriculture et de l’élevage ndlr) pour nous accompagner afin que cette production ne reste pas avec les agriculteurs. En début 2023 on a signé une convention de 9 milliards avec le FODA et nous avons même adressé un courrier à la structure lui signifiant que nous sommes à mesure de rembourser la première tranche à la fin de ce mois d’aout en attendant que nous ne finissions de commercialiser dautres productions ;dont le processus est engagé .On a d’ailleurs sélectionné un acheteur ,la deuxième tranche va être au mois de novembre ».
Parmi les initiatives en perspective, la société cotonnière évoque l’installation d’une micro unité de transformation des fibres en fils. « Notre objectif est déjà d’ici cette fin dannée, nous nous proposons déjà de mettre un conseil d’administration en place et de recevoir une partie du capital social de la part de l’État. A partir de cet instant, nous allons commencer par diversifier nos fournisseurs d’intrants pour négocier des délais très longs de payement. Comme perspectives pour 2024-2025, nous nous proposons d’attirer vers la Guinée une société de Filature puisqu’aujourdhui il y’a une société de textile installée à Conakry mais qui malheureusement pars en chine pour acheter des fils. Donc nous nous allons briser la chaine, au lieu qu’on transporte notre fibre vers la chine qui transforme en fil et qu’une société guinéenne aille les acheter pour revenir transformer en tissu, nous allons directement chercher à implanter une petite unité même à l’échelle micro qui va prendre en compte toute notre production, transformer cela en fil pour pouvoir le mettre à la disposition surement des sociétés ou unités de textiles qui existent déjà en Guinée ;ça va permettre de faire du complètement MADE IN GUINEE . Comme ça, le coton est produit en Guinée puis transformer en fil au pays et les fils qui seront transformés en tissus » a laissé entendre M. Diallo.
La société cotonnière de Guinee a dans son patrimoine deux usines dont une installée dans la commune urbaine de Kankan (à lest de la Guinée ) qui est en marche et lautre dans la préfecture de Siguiri qui selon les responsables n’est pas totalement opérationnelle. La transformation de base du coton qui consiste à l’égrainage se fait à la principale usine sise à Kankan.
Mohamed slem camara
Guinée
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