Tourisme

Insalubrité, insécurité, dégradation des mœurs à la Plage de la cour de cassation : Le Président du Gie « les braises du plongeoir » rappelle à la mairie Fann/Point-E ses responsabilités

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Depuis un certain temps la plage de la cour de cassation occupe la une de l’actualité avec des affaires de mœurs, d’insécurité et surtout l’insalubrité. Le maire de la localité a même évoqué cela dans une interview accordée à un journal de la place. Ainsi M. Pape Diop, président du Gie « les braises du plongeoir » est monté au créneau pour apporter quelques éclaircissements. Aujourd’hui cette plage, qui est le lieu de convergence des populations pour déguster de bons poissons braisés, mérite un accompagnement de la part de l’Etat surtout les tenants des activités qui emploient beaucoup de jeunes. M. Diop estime qu’il y a des domaines comme la sécurité, l’insalubrité qui sont réservés aux autorités et quant à eux, ils s’acquittent de leurs taxes mensuelles de 85 000 F CFA qu’ils versent à la mairie de Fann-Point-E.

 

L’activité, pourvoyeuse d’emploi pour les jeunes

Il est 17 heures et quelques minutes, la plage de Cassation renoue avec les grandes foules. Ici il y a un va et vient incessant de jeunes. Les rabatteurs se pointent à l’entrée pour orienter les clients vers la personne qui les emploie. Des motos Djakarta sont garées formant une longue ligne et elles offrent leurs services comme les taxis garés sur la chaussée. Ici, on n’y vend du tout, des jeunes filles vendent des sachets d’eau fraîche, tandis que d’autres proposent des jus. Des femmes circulent avec leurs brouettes remplies de poissons qu’elles proposent aux propriétaires de cantines.

Dans ce brouhaha, l’ambiance est paroxysme. Les fumées dégageant des grillades renseignent beaucoup sur l’activité qui est menée dans le site. Le visiteur parvient difficilement à voir clairement à cause de la fumée. Tout ce monde est content de se retrouver sur les lieux pour déguster de bons poissons braisés.

« C’est le seul lieu qui reste en pleine ville pour déguster du bon poisson braisé », lance une fille à notre endroit. Ils sont nombreux qui s’adonnent au petit commerce. C’est au milieu de cette ambiance que M. Pape Diop, président du Gie « les braises du plongeoir », a accepté de répondre à nos questions.

Pape Diop, président Gie les braises du plongeoir qui se situe entre l’hôtel Terroubi et Magic Land, affirme : « Notre domaine d’activité, c’est le poisson braisé et les fruits de mer, c’est notre principale occupation ici au niveau de la plage. Ce qui me plait le plus dans notre activité, c’est l’aspect, offre d’emploi. Nous sommes les propriétaires des installations, c’est-à-dire des cantines. Chaque cantine emploie 16 à 17 personnes. Les populations aussi fréquentent en masse les lieux parce que, à Dakar, la plage de Cassation reste la seule plage où les populations ont accès à la mer. Les gens viennent ici en masse pour s’épanouir et ils viennent le plus souvent en famille, venant même des localités comme Thiès, uniquement pour déguster nos poissons braisés ».

Des démarches entreprises par le Gie pour rendre le site attrayant

« Durant la matinée, il y a des gens qui fréquentent la plage pour se baigner et durant la nuit, ils viennent manger ici. C’est ce qui a motivé le Gie à faire des démarches l’année dernière en ciblant les autorités compétentes pour la rénovation du site tout en le sécurisant. Lorsqu’on est parti vers la Commune, nous n’avons obtenu ce que nous voulons parce que nous, on parlait de pavage des allées et faire en sorte que le site soit attrayant pour qu’il fait bon vivre. Nous n’avons pas obtenu quelque chose avec la Commune et la ville de Dakar, c’est ainsi que le Gie a décidé d’aller voir le ministère du Tourisme et la direction aménagement touristique qui a réalisé de jolis pavages avec l’éclairage public. Ce n’était que le début de ce qui était programmé ici. La ville de Dakar nous avait présenté un projet de modernisation du site. Si ce projet est réalisé, le site va attirer encore plus de visiteurs ainsi que les touristes », a souligné M. Diop.

85 000 F de taxes payées à la Mairie

« J’entends comme tout le monde que la commune parle des choses qui relèvent de la dégradation des mœurs ici au niveau de la plage. Vraiment en tant que président du Gie, je n’ai pas assisté à ces genres de pratique ici. C’est la Commune Fann- Point-E qui gère la plage. Tout ce qui est insécurité, insalubrité, c’est géré par la mairie. Nous en tant Gie, notre rôle est de tout faire pour moderniser le site. Pourquoi j’ai dit que la mairie de la localité parce que chaque cantine paye mensuellement une taxe de 55 000 F par mois à la mairie. Sur les 55 000 F, ils ont commencé à faire une précision en disant que les 30000 F vont au trésor public, 15 000 F vont au personnel de la mairie qui travaille sur la mer. Je pense que ce personnel de la mairie qui travaille sur la plage, son rôle devait se résumer à la sécurité et à gérer l’insalubrité. La mairie a amené une autre taxe qui n’a pas de reçu. La mairie vient tous les pour récupérer 1000 F sans nous donner des reçus et le mois, cela nous fait 30000F. Tout cela, plus les 55000 F mensuel, cela te fait 85000F par mois, dans l’année, ça te fera 1 million 20 000 F », confie M. Diop.

L’inaction de la mairie décriée

« Quand une personne s’acquitte de toutes ces taxes, en retour, elle attend l’apport de la commune, comme gérer l’insalubrité. La commune dit que la place est sale mais il faut savoir un instant situer les responsabilités parce que les 1000 F qu’on verse, c’est pour lutter contre l’insalubrité. Ce recouvrement, ce n’est pas n’importe qui, qui fait, c’est l’adjoint au maire qui fait ce recouvrement, et il n’y a pas de traçabilité. Il a son cahier et quand quelqu’un donne, il écrit dans le cahier sans donner de reçu. Avec tout ça, on peut réclamer à la mairie le ramassage des ordures et la propriété du site. La mairie se réveille un bon jour pour dire que le site est sale et on va le fermer pour le nettoyer. Je ne suis pas d’accord sur cette décision. J’avais demandé à nos membres de donner 500 F pour payer des jeunes qui vont nettoyer la plage le matin et le soir. C’est après que la mairie a dit au lieu de 500 F, on donne 1000 F et elle va gérer cet aspect. La mairie n’a fait qu’une opération set- setal », souligne M. Pape Diop.

Sur les affaires de mœurs, la Mairie invitée à assurer sa responsabilité

« J’ai entendu des affaires de mœurs dans la plage, nous, on a notre heure de travail et notre heure de descente. Quand on rentre chez nous, la plage n’est plus sous nos responsabilités. Nous ignorons ce qui se passe la nuit ici. Et cela n’est pas du ressort de nos responsabilités. J’ai entendu que les homosexuels qui s’adonnaient à des actes contre nature, c’est presque tard la nuit qu’on les a surpris alors à cette heure-là, nous sommes déjà chez nous après un dur labeur. A cette heure-là, personne n’était plus sur la place, tous les vendeurs de poissons braisés étaient déjà rentrés. Cela ne nous concerne pas, nous, c’est notre travail qui nous intéresse. Donc, ceux qui étaient sensés surveiller les lieux, ce sont eux les responsables du site. A l’heure où nous menons nos activités, personne n’ose faire ces choses-là devant nous. Maintenant quand on termine notre travail et rentrer chez nous, on ne sait plus ce qui se passe derrière nous. Donc nous mettons la mairie devant ses responsabilités », témoigne le Président du Gie « Les braises du plongeoir ».

Une nécessité de revoir l’organisation des lieux

Selon M. Diop, il y a parmi leurs employés qui passent la nuit dans leurs locaux.

« Si les autorités municipales avaient bien fait leur travail en mettant un dispositif de sécurité important ici, certaines choses malsaines n’allaient pas se passer. Durant nos heures de travail, nous assurons tout », dira M. Diop.

Il poursuit : « Notre souhait, c’est de valoriser le site en l’organisant parce que les populations aiment les lieux. Ce site a créé beaucoup d’emplois. Au minimum, il y a 450 personnes qui gagnent leur vie ici. En dehors des vendeurs de poissons braisés, il y a d’autres activités commerciales qui se développent ici. Chaque fois, on reçoit beaucoup de gens ici même si le ciel est nuageux, ils viennent. Ce que nous avons remarqué, le Maire de la localité nous menace à chaque sortie médiatique : « je vais fermer le site parce que c’est sale ». La mairie a une part de responsabilité. Nous payons des taxes. J’ai tous les documents de mes tractations auprès des autorités pour la valorisation du site pour le rendre plus attrayant ».

Il conclut : « Ce qu’il y a lieu de retenir, la plage de cassation est un site où beaucoup de responsables de famille gagnent leur vie en y tenant un petit commerce et les sénégalais aiment venir ici pour déguster du poisson et des fruits de mer. Je lance un appel aux autorités pour qu’on asseye autour d’une table et discuter de l’organisation du site afin que chacun puisse connaître son rôle ».

Durant la saison morte, les taxes toujours payées

« Durant la saison morte où il n’y a plus de clients, on ne travaille pas mais on continue à payer les taxes. Et nous sommes obligés d’emprunter de l’argent pour s’acquitter de nos taxes. Nous demandons à l’Etat de nous accompagner et de nous aider à rendre plus attrayant le site. Malgré les taxes que nous payons, il n’y a même pas de l’eau ici et la Mairie pouvait installer des robinets. Nous achetons de l’eau. Le site n’a même pas de toilettes et les clients quand ils ont besoin de soulager, ils ne peuvent pas le faire. J’avais démarché la ville de Dakar qui avait installé une toilette mobile mais cela ne pouvait pas contenir tout ce beau monde. Je me demande à quoi servent les taxes qu’on paie. Nous demandons aux autorités de régler le problème d’insalubrité, d’insécurité », dira M. Diop.

Par Massaër DIA

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