La Banque islamique de développement (BID), par l’intermédiaire de sa filiale dédiée au commerce, la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), a conclu un accord de financement majeur avec le gouvernement sénégalais. Signé ce mardi à Alger, en marge des Assemblées annuelles de la BID, l’accord engage un montant de 2 milliards d’euros – soit environ 1 310 milliards de francs CFA – pour accompagner le développement économique du Sénégal à l’horizon 2050.
L’accord a été paraphé par Abdourahmane Sarr, ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, et Adeeb Yousuf Al-Aama, président-directeur général de l’ITFC. Il s’inscrit dans la continuité d’un partenariat stratégique de longue date entre le Sénégal et l’institution basée à Djeddah. Depuis sa création en 2008, l’ITFC a déjà engagé plus de 1,4 milliard de dollars dans des projets clés au Sénégal, incluant le financement de campagnes agricoles comme celle de l’arachide en 2021-2022, le soutien aux PME, ou encore le développement des chaînes d’approvisionnement commerciales.
Le nouveau programme d’investissement vise à renforcer des secteurs prioritaires identifiés dans le cadre de la Vision Sénégal 2050 – un plan national à long terme qui projette le pays vers une transformation structurelle de son économie. L’accord cible notamment le développement de l’agriculture durable, la sécurisation énergétique, l’amélioration des services de santé, et le soutien au secteur privé.
Lors de la cérémonie de signature, Adeeb Yousuf Al-Aama a salué « un partenariat fructueux et durable avec le Sénégal », réaffirmant l’engagement de l’ITFC à « soutenir l’ambition sénégalaise de devenir un moteur de croissance inclusive et durable en Afrique de l’Ouest ».
Ce financement massif intervient alors que le Sénégal s’apprête à entrer dans une nouvelle ère de croissance accélérée. Le pays est en passe de devenir producteur de pétrole et de gaz à partir de 2025, avec des recettes d’exportation estimées à plusieurs centaines de milliards de FCFA par an. Parallèlement, le gouvernement mène une politique d’investissement ciblée sur les infrastructures logistiques, la transition énergétique et la digitalisation de l’économie, tout en renforçant la gouvernance budgétaire et la transparence.
L’investissement annoncé par l’ITFC constitue ainsi un levier important pour accompagner cette dynamique. Il s’inscrit dans une logique de finance islamique conforme aux principes de la charia, en privilégiant des mécanismes de partage des risques et de soutien à l’économie réelle, particulièrement adaptée aux économies émergentes.
Ce partenariat, soulignent les observateurs, consolide également le rôle du Sénégal comme pôle stratégique pour les institutions financières multilatérales en Afrique, et démontre la confiance renouvelée des bailleurs internationaux dans la stabilité macroéconomique et les réformes en cours dans le pays.
Par Zaynab SANGARÈ
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