En 2024, Proparco, la filiale dédiée au secteur privé du groupe Agence française de développement (AFD), a enregistré une activité sans précédent, avec 2,8 milliards d’euros de projets signés, soit une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente. Près de la moitié de ces engagements, soit 47 %, ont été consacrés à l’Afrique, consolidant ainsi la position de Proparco comme un acteur central du financement du développement sur le continent. Ce dynamisme témoigne d’une mobilisation croissante du secteur privé autour des grands enjeux mondiaux, à commencer par la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire et l’égalité entre les sexes.

L’année 2024 a vu la signature de 200 projets, concentrés autour de six axes stratégiques de protection de la planète, avec 912 millions d’euros investis dans des projets à impact climatique, dont 50 millions pour l’adaptation, l’égalité femmes-hommes, avec 682 millions d’euros engagés dans des projets labellisés 2X Challenge, le soutien aux chaînes de valeur agricoles à travers l’initiative FARM, avec 191 millions d’euros mobilisés, les investissements solidaires en Afrique, pour un montant de 1,284 milliard d’euros, l’appui aux pays fragiles, avec 322 millions d’euros, et enfin l’intervention en faveur des populations vivant dans l’extrême pauvreté, pour 233 millions d’euros.

Dans un contexte d’accélération des crises climatiques et sociales, Proparco a renforcé son rôle de catalyseur de la finance privée, tout en accompagnant ses partenaires dans la transition bas carbone. À ce titre, elle a investi 912 millions d’euros dans des projets à impact positif sur le climat. Parmi les exemples les plus emblématiques figure le financement, à hauteur de 30 millions de dollars, de la station d’eau potable de Rio Cobre, en Jamaïque. Ce projet, réalisé en monnaie locale avec Vinci Construction Grands Projets, Pan Jamaica Group Limited et Eppley Limited, vise à fournir une eau de qualité à 600 000 personnes tout en renforçant la résilience climatique de l’île.

L’autonomisation économique des femmes a également été au cœur des priorités. Proparco a investi 682 millions d’euros dans des projets promouvant l’égalité entre les sexes, notamment au Pakistan, où elle soutient l’institution de microfinance Karandaaz. Grâce au mécanisme de garantie ARIZ, ce projet permet de financer des micro entreprises dirigées par des femmes, souvent exclues des circuits bancaires traditionnels, contribuant ainsi à réduire les inégalités et à renforcer l’entrepreneuriat féminin en milieu rural.

La sécurité alimentaire, rendue plus urgente par les tensions géopolitiques et climatiques, a été une autre priorité majeure. Dans le cadre de l’initiative FARM lancée par le président Emmanuel Macron, Proparco a mobilisé 191 millions d’euros pour soutenir les chaînes de valeur agricoles, en particulier en Afrique. Le partenariat avec One Acre Fund illustre cette approche, avec un prêt de 10 millions de dollars, l’organisation peut étendre son programme de vente à crédit pour les petits exploitants, améliorant leur résilience, leur sécurité alimentaire et leur autonomie.

L’impact reste au cœur de la stratégie de Proparco, dont les investissements ont généré en 2024 des résultats tangibles. On compte notamment la création ou le maintien de 31 000 emplois, l’évitement de 920 000 tonnes de CO2, ainsi que l’amélioration de l’accès aux services essentiels pour des centaines de milliers de personnes de 367 000 bénéficiaires du microcrédit, 31 000 pour l’éducation et 692 000 ayant gagné un accès à l’électricité.

La directrice générale de Proparco, Françoise Lombard, souligne que la mission de l’institution va bien au-delà du simple financement. Elle consiste également à mobiliser les investisseurs privés, à promouvoir l’expertise française en matière de développement durable et à créer un effet de levier systémique. D’ici fin 2025, Proparco s’est donné pour objectif de mobiliser un euro de finance privée pour chaque euro investi, afin de renforcer l’impact et la portée de son action dans un monde en profonde transformation.

Par Zaynab SANGARÈ