Des chercheurs de l’université d’Osaka ont mis au point une IA capable d’estimer l’âge biologique d’un individu en analysant son sang. En se concentrant sur les hormones stéroïdes et leurs interactions, cette avancée pourrait révolutionner les soins de santé préventifs et offrir des solutions pour ralentir le vieillissement biologique.
Au sommaire
- Âge chronologique et âge biologique : quelle différence ?
- Une nouvelle méthode pour estimer l’âge biologique
- Le cortisol, un marqueur clé du vieillissement
Si l’on a l’habitude de dire que l’on a l’âge de nos artères, il ne faut pas oublier que nos hormones jouent également un rôle crucial dans le vieillissement. Certaines personnes paraissent bien plus jeunes ou plus âgées que leur âge chronologique. Mais pourquoi ? Des chercheurs de l’université d’Osaka ont mis au point une intelligence artificielle capable d’estimer l’âge biologique d’un individu à partir de seulement cinq gouttes de sang. Leur modèle analyse les niveaux d’hormones stéroïdes et leur interaction pour donner une image plus précise du vieillissement interne du corps.
Âge chronologique et âge biologique : quelle différence ?
Imaginez deux amis d’enfance, Pierre et Marc, tous deux âgés de 50 ans, c’est leur âge chronologique.
Pierre mène une vie saine, pratique régulièrement du sport et gère bien son stress. Son âge biologique, estimé par l’IA, est de 42 ans. En revanche, Marc, stressé et fumeur, présente un âge biologique de 58 ans.
Alors que l’âge chronologique correspond au nombre d’années vécues depuis notre naissance, l’âge biologique, lui, reflète l’état réel de notre corps, influencé par des facteurs génétiques, environnementaux et notre mode de vie.
Une nouvelle méthode pour estimer l’âge biologique
Traditionnellement, l’âge biologique est estimé à l’aide de biomarqueurs, comme la méthylation de l’ADN ou l’analyse des protéines sanguines. Et si d’autres méthodes basées sur l’IA s’intéressent à l’évaluation du vieillissement de nos cellules via l’analyse des images du visage, de la langue ou de la rétine, l’étude japonaise parue dans SciencesAdvances repose sur l’analyse de nos hormones.
Le modèle d’IA développé par l’université d’Osaka se concentre sur 22 hormones stéroïdes présentes dans le sang. Plutôt que de simplement mesurer les taux de chaque hormone, il analyse les interactions entre elles, afin de réduire les phénomènes de variations individuelles et permettre d’obtenir une estimation plus précise de l’âge biologique. Le modèle, entraîné sur des échantillons sanguins de centaines d’individus, révèle que les différences d’âge biologique ont tendance à se creuser avec les années, un effet que les chercheurs comparent à celui d’une rivière qui s’élargit en aval.

Le modèle d’IA développé par l’équipe de chercheurs japonais a déterminé l’âge biologique de centaines de personnes via l’analyse de 22 hormones présentes dans le sang. © Addictive Stock Core, Adobe Stock
L’un des résultats les plus marquants de l’étude concerne le cortisol, l’hormose du stress. Les chercheurs ont constaté que lorsque le taux de cortisol doublait, l’âge biologique était multiplié par environ 1,5. Cela suggère que le stress chronique pourrait accélérer le vieillissement au niveau biochimique, mais il est important de noter que ces effets ne sont pas irréversibles. Une gestion adéquate du stress pourrait potentiellement inverser ou ralentir ces impacts sur notre vieillissement.
« Le stress est souvent évoqué en termes généraux, mais nos résultats apportent des preuves concrètes qu’il a un impact mesurable sur le vieillissement biologique », explique le professeur Toshifumi Takao, auteur correspondant et expert en chimie analytique et spectrométrie de masse.
En conclusion, la possibilité de mesurer notre âge biologique en quelques gouttes de sang pourrait bien devenir la première étape vers une nouvelle ère de médecine préventive. Le temps ne se mesure plus uniquement en années, mais en indices invisibles à l’œil nu, des indices que la science commence à apprendre à décoder.
Par FUTURA
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