Au sommaire
- Des conditions de vie très mauvaises
- Une transition socio-politique en cause ?
Maladies, malnutrition, violence… de tout temps, les enfants ont été des victimes privilégiées. Il n’y a que très récemment, avec l’évolution de la médecine et des conditions sanitaires, que la mortalité infantile a diminué drastiquement. Certaines périodes de l’histoire semblent cependant avoir été plus difficiles que d’autres pour les enfants. C’est ce que révèle la découverte dans les Andes centrales d’un cimetière datant de 500 à 400 avant J.C.
Des conditions de vie très mauvaises
Sur les 67 individus identifiés, 47 sont en effet de jeunes enfants, âgés de moins de 8 ans. Une surmortalité infantile, dont les chercheurs ont identifié les causes. L’exceptionnelle préservation des squelettes a en effet permis de mettre en évidence la faible qualité de vie de ces enfants de la civilisation précolombienne. Nombreux sont ceux qui auraient été touchés par diverses maladies, d’origine infectieuse ou liées à un stress intense. Une majorité d’enfants semble notamment avoir souffert de maladies en lien avec une anémie chronique, c’est-à-dire un manque de fer. Des marqueurs qui suggèrent une malnutrition, couplée à de mauvaises conditions sanitaires, le tout certainement en relation avec une forte densité de population.

Les squelettes retrouvés dans un cimetière datant de 2 500 ans révèlent que les enfants étaient particulièrement touchés par de nombreuses maladies. © Pezo-Lanfranco et al. 2025
« Une étude précédente a détecté des individus infectés par des parasites en lien avec l’utilisation d’eau contaminée pour l’irrigation des cultures. Il est fortement probable que les enfants de ces communautés d’agriculteurs ont été exposés à des parasites gastro-intestinaux, un manque d’eau, de l’eau contaminée et des infections intestinales, ce qui aurait provoqué des diarrhées fatales », explique Luis Pezo-Lanfranco, auteur d’une étude publiée dans la revue International Journal of Osteoarchaeology.
Des conditions de vie déplorables qui pourraient être liées à des événements climatiques, mais également socio-politiques. Le cimetière date en effet d’une période bien spécifique de l’histoire précolombienne, que l’on appelle la transition entre l’ère formative moyenne et l’ère formative finale. Cette époque est en effet marquée par une réorganisation majeure des sociétés andines, les gouvernements théocratiques et les grands centres cérémoniels étant alors abandonnés en faveur de gouvernements séculaires, les populations se condensant dans des villes fortifiées.
« Il faut imaginer une communauté pauvre secouée par de nombreux conflits internes, avec une très forte densité de population, des adultes malnutris et un grand nombre d’enfants demandant de la nourriture, explique encore Luis Pezo-Lanfranco dans un communiqué. Ces enfants mal nourris exposés à des maladies infectieuses et manquant de soins auraient alors été extrêmement vulnérables à tout facteur de stress additionnel. »
Par FUTURA
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