Le projet quinquennal « Autonomisation des filles et des acteurs de première ligne contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) », plus connu sous son nom symbolique « Xalé Sama Yité » (L’enfant, ma priorité), arrive à son terme (2020-2025). Mis en œuvre par le Bureau international des droits des enfants (IBCR), avec le soutien d’Affaires mondiales Canada (AMC) et de l’UNICEF, il laisse derrière lui des avancées significatives dans la lutte contre les violences faites aux enfants au Sénégal.
Le projet, mené en étroite collaboration avec le gouvernement sénégalais et quatre associations de la société civile, était structuré autour de deux piliers fondamentaux :
Ce volet a ciblé les professionnels de première ligne, travailleurs sociaux, Forces de Sécurité (police, gendarmerie), personnel judiciaire et administration pénitentiaire, afin d’améliorer la prise en charge des enfants victimes de VSS.
Julie Denommée, Directrice générale de l’IBCR, a souligné la stratégie de pérennisation des acquis : « Nous travaillons avec les écoles de formation pour développer des cours […] et on travaille aussi avec les ministères pour ce qu’on appelle des modes opératoires, qui est vraiment un guide qui définit comment on travaille avec un enfant ». L’objectif est d’assurer que les futures générations de professionnels adoptent des pratiques adaptées aux besoins spécifiques des enfants.
Considéré comme l’axe « le plus important » par l’IBCR, ce volet a mis les enfants au centre de leur propre protection. Le projet a notamment permis l’établissement des Comités Khelis Amaite (à Fatick, Saint-Louis et Dakar).
Ces groupes d’enfants ont été formés sur quatre ans pour « prendre confiance en eux, mieux comprendre le phénomène des violences, être capable d’aller poser des questions, trouver des solutions » et même mettre en œuvre leurs propres mini-projets de sensibilisation.
« Si on veut vraiment mieux protéger les enfants et mieux faire respecter les droits des enfants dans nos sociétés, on doit vraiment croire aux enfants et les renforcer pour qu’ils soient des acteurs centraux de ça », a ajouté Mme Denommée.
Lors de la rencontre de clôture, Ndiaye Nafissatou Fall, Inspectrice des affaires administratives et financières du ministère de la Famille, de l’Action Sociale et de la Solidarité, a réaffirmé l’alignement du projet avec la stratégie nationale.
Elle a rappelé que la protection des enfants est au cœur de l’axe « capital humain et équité territoriale » de la politique étatique, visant à garantir à tous les enfants « les mêmes chances de réussir ».
Tout en reconnaissant les progrès accomplis, Mme Fall a insisté sur le long chemin qui reste à parcourir : « Nous essayons de réduire, à défaut d’anéantir, de réduire les violences sexistes ». Elle a conclu en soulignant que le succès final dépend d’une « approche holistique » et d’un « concours de portée nationale » impliquant l’État, les familles, les communautés et l’ensemble des acteurs.
Par Babou Landing Diallo














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