Le gouvernement sénégalais opère un recentrage budgétaire face à une conjoncture financière tendue. Ce samedi, devant l’Assemblée nationale, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a présenté le projet de loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2025, dans un contexte marqué par la « précarité budgétaire et financière » que traverse le pays.
Transparence et discipline budgétaire comme lignes directrices
La LFR 2025 vise à instaurer une gouvernance rigoureuse des finances publiques. Selon Cheikh Diba, elle intègre les recommandations de la Cour des comptes et impose un respect strict de l’autorisation parlementaire pour tout nouvel emprunt. Le ministre a insisté sur la régularité dans la publication des données relatives à la dette publique et aux dépenses, dans un souci de transparence et de redevabilité.
Des mécanismes renforcés de contrôle interne et externe sont également au cœur de cette révision budgétaire. Le ministre s’est voulu ferme : « Nous avons toujours été les premiers à poser les questions sur la table. Face aux enjeux de l’heure, il faut arrêter les débats puérils. Soyons solidaires et serrons les coudes. »
Réduction des dépenses et soutien à l’économie
Pour préserver l’équilibre budgétaire, le gouvernement prévoit une réduction de 109,08 milliards FCFA sur les crédits liés aux biens, services et transferts courants, ainsi qu’un ajustement de 336,5 milliards FCFA sur les dépenses d’investissement financées sur ressources internes.
Mais l’austérité ne sera pas synonyme d’inertie. Cheikh Diba a évoqué un programme de soutien à la relance économique, axé sur le règlement progressif des dettes de l’État envers les entreprises et une meilleure orientation des investissements publics vers les secteurs à fort potentiel de croissance.
Une vision défendue sur la scène internationale
Cette offensive budgétaire s’inscrit également dans une démarche plus large de repositionnement du Sénégal sur la scène internationale. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est attendu à Séville, en Espagne, du 29 juin au 2 juillet, pour participer à la 4ème Conférence internationale sur le financement du développement.
Lors de cette rencontre de haut niveau, organisée par les Nations unies, le chef de l’État prendra la parole lors de la séance plénière, participera à des tables rondes et mènera des rencontres bilatérales. L’objectif : attirer de nouveaux partenaires autour d’un modèle de développement durable, équitable et résilient.
Par Babou Landing Diallo
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