Le champ pétrolier offshore de Sangomar, situé à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, assure désormais 70 % de l’approvisionnement de la Société Africaine de Raffinage (SAR). L’annonce a été faite par Annie-Flore Gbenou-Damas, responsable de la formation à l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG), lors d’une session de formation tenue à Dakar.

Malgré cette contribution majeure, la SAR ne parvient à couvrir qu’environ 60 % des besoins nationaux en produits raffinés, estimés à 2,5 millions de tonnes par an, contre 1,5 million de tonnes produites localement. Le reste est importé, principalement depuis le Nigéria, principal fournisseur régional.

Entré en production en juin 2024, le champ de Sangomar a dépassé les attentes : à fin 2024, il avait produit 16,9 millions de barils de brut, bien au-delà des 11,7 millions initialement prévus. Ce rendement, tiré par des conditions géologiques favorables et une gestion rigoureuse, place aujourd’hui le Sénégal parmi les producteurs émergents d’Afrique de l’Ouest, avec une cadence de 100 000 barils par jour.

Les perspectives économiques sont prometteuses : le projet Sangomar pourrait générer jusqu’à 60 milliards de dollars de revenus pour le pays sur 25 ans, selon les projections de l’INPG.

Mais ce potentiel met aussi en lumière les limites du système de raffinage sénégalais. Mme Gbenou-Damas appelle à des investissements urgents dans les infrastructures pétrolières afin de renforcer la souveraineté énergétique du Sénégal à long terme.

Par Babou Landing Diallo