Essowé Georges Barcola, Ministre de l’économie et des Finances du Togo, a présidé ce jeudi 12 juin 2025 à Lomé (Togo) la cérémonie d’ouverture des journées Boad Development Days, en présence de M. Serge Ekué, Président de la Boad.
« Lomé, notre capitale, s’honore d’accueillir les Boad Development days, un événement d’une importance capitale pour le développement de notre sous-région (…) Plus qu’une simple rencontre, ces journées Boad constituent un carrefour d’idées, un forum d’échanges et un catalyseur d’actions concrètes pour l’avenir de l’Afrique de l’ouest. Elles témoignent de la volonté commune de nos nations de relever les défis du développement, de stimuler la croissance économique et d’améliorer les conditions de vie de nos populations », a souligné M. Essowé Georges Barcola, Ministre de l’économie et des finances du Togo.
Le Ministre togolais de l’économie estime que ce rendez-vous annuel va contribuer au fil des années, à redéfinir des modèles du financement de développement durable dans l’espace Uemoa
Il poursuit : « Je voudrais saluer la pertinence du thème retenu pour cette première édition qui s’institule : ‘‘Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défi, opportunités et solutions’’. À travers ce thème, les experts débattront des défis liés aux sujets d’actualité relatifs à l’accès universel à l’électricité dans notre espace communautaire, à la transition énergétique, et au rôle de l’agro-industrie comme levier de souveraineté ».
Quant à M. Serge Ekué, Président de la Boad, il estime que ces journées, qui sont une plateforme d’échanges et de catalyseur de solutions, « ont vocation à servir notre engagement pour le développement durable de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) ». Pour lui, « le contexte contemporain de notre mission légitime le choix du thème ». Espérant que ce rendez-vous sera régulier.
Le Président de la Boad souligne que l’Afrique de l’ouest, riche de ses ressources naturelles, de son potentiel humain et de la jeunesse de sa population, est confrontée à une double exigence, notamment l’accélération de son développement économique tout en répondant aux impératifs de durabilité et de la résilience climatique.
Il poursuit : « Nous le savons bien, depuis quelques années, le changement climatique n’est plus une abstraction. Il est là, bien réel. Nos zones agricoles sont sous pression, nos ressources en eau se rarifient, les chocs climatiques sont de plus en plus fréquents. En parallèle, en même temps que nos populations continuent de croître, il nous faut produire plus et de manière durable. Les enjeux sont énormes. Ils sont climatiques, économiques, sociaux. Ils touchent le quotidien de nos populations, celui des générations à venir, et la trajectoire même de nos pays. Ils nous obligent à agir différemment, et pour cela, à repenser notre façon de produire, de consommer, d’investir. Dans ce contexte, transition énergétique et agriculture durable, constituent les deux piliers indissociables pour une stratégie de développement adaptée, inclusive et responsable ».
Selon Serge Ekué, en matière d’énergie, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et à l’échelle mondiale, plus de 685 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, dont 80% vivent en Afrique.
« Dans l’Uemoa, des millions de nos concitoyens restent privés d’électricité. La zone Uemoa, malgré son immense potentiel solaire, éolien, hydroélectrique et même fossile, affiche un faible taux d’accès à l’électricité, inférieur à 50%, contre 91% au plan mondial. Nos réseaux dépendent encore majoritairement de l’énergie thermique (70%) et l’hydraulique (27%), et les tarifs pratiqués comptent parmi les plus élevés. Par ailleurs, en matière d’agriculture, les défis dans notre zone sont multiples : dépendance aux intrants importés, forte vulnérabilité au changement climatique (aléas climatiques, pauvreté des sols, faible maîtrise de l’eau), modernisation très limitée (Faible mécanisation, filières non structurées, accès limité aux intrants), transformation et valorisation insuffisantes des produits agricoles, auxquelles s’ajoutent les impacts des crises sécuritaires et sanitaires », dira-t-il.
Il conclut : « Les deux journées permettront à des professionnels, leaders et experts de haut niveau dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie de discuter des défis de l’accès universel à l’électricité face aux exigences de la transition énergétique ainsi que du rôle de l’agro-industrie comme levier de souveraineté alimentaire dans l’Uemoa. Il s’agira en particulier de repenser les modèles de financements du développement sous prisme, d’identifier des solutions innovantes (Blending finance, PPP, Fintech) et opportunités de financement dédiées à la sécurité alimentaire et à la transition énergétique) ».
Par Massaër DIA
Commentaires