Je suis en train de réfléchir à un nouveau concept économique, que je propose aujourd’hui dans le débat public africain : l’économie de la pacotille.
Cette expression désigne un système dans lequel nos pays deviennent des zones de déversement pour des produits importés de très faible qualité, souvent jetables, qui ne génèrent aucune valeur ajoutée locale, mais provoquent une hémorragie continue de devises.
Regardez ce chargeur de téléphone. Acheté il y a à peine 4 jours, déjà hors service. Prix : environ 4 euros.
Multiplions ce type d’achat inutile par des millions de foyers africains, et constatons les dégâts : des milliards de francs CFA ou d’euros quittent notre continent chaque année pour des objets de pacotille.
Ce n’est plus de la consommation, c’est une saignée économique organisée, au détriment de nos capacités de production, de notre souveraineté technologique et de l’emploi de notre jeunesse.
Pourquoi continuer à accepter cette spirale destructrice ?
Pourquoi maintenir l’ouverture de nos marchés à des marchandises sans standard, qui ne créent ni emploi, ni transfert de savoir-faire, ni base industrielle ?
Trois exigences s’imposent désormais :
- L’interdiction stricte de l’importation de produits ne respectant pas des critères minimaux de qualité.
- L’exigence de délocalisation industrielle, en obligeant les pays exportateurs à créer des unités de fabrication sur le continent.
- La réorientation volontaire de nos politiques publiques vers l’industrialisation légère et la montée en gamme des productions locales.
Tant que l’Afrique restera le réceptacle mondial de la camelote internationale, elle ne bâtira aucune souveraineté économique, aucune dignité de consommation, aucun avenir solide.
Cette économie de la pacotille doit être nommée, comprise, dénoncée — puis combattue, avec rigueur et stratégie.
Ce message doit circuler.
La diffusion de cette tribune relève d’un acte économique, politique et citoyen.
Chaque relais compte.
Recueilli par Babou Landing Diallo
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