À l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée chaque 25 mai, la capitale sénégalaise a accueilli une série de rencontres et d’échanges de haut niveau, organisés sous l’égide d’Open Society Foundations, du Conseil national de la jeunesse du Sénégal, de Radio Ouest Africaine pour la Démocratie, de l’AU-ECOSOCC, de la Jeune Chambre Internationale Sénégal, ainsi que de la Direction Afrique Francophone de ONE Campaign.
Cette édition 2025 commémore le 62e anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’actuelle Union africaine (UA). Elle s’inscrit pleinement dans le thème de l’année proclamé par l’UA : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
Selon les organisateurs, la Journée de l’Afrique ne doit pas seulement être un moment de célébration, mais également un temps de réflexion profonde sur les luttes historiques du continent, ses aspirations et ses revendications pour un avenir plus équitable. Le thème de cette année met en lumière la nécessité d’actions concrètes en faveur de la justice réparatrice, au-delà des discours symboliques.
Le dialogue intergénérationnel organisé à Dakar a été structuré autour de quatre piliers majeurs :
-la reconnaissance morale et historique des crimes de l’esclavage, de la colonisation, de l’apartheid et du racisme systémique, ainsi que la reconnaissance d’une dette morale envers les peuples africains.
-la réforme structurelle et la souveraineté économique, incluant la refonte des systèmes de gouvernance mondiale, de commerce et de finances.
-la restitution culturelle, avec le retour des artefacts africains pillés et la valorisation de l’identité culturelle du continent.
-la nécessité de faire émerger une position africaine commune sur les réparations.
Désiré Assogbavi, conseiller en plaidoyer à Open Society Foundations, a salué l’événement comme une étape cruciale. « C’est une opportunité historique de reconquérir la dignité africaine et d’exiger des transformations à travers une conversation intergénérationnelle et orientée vers des politiques sur la justice réparatrice», a-t-il fait savoir.
Le ministre conseiller et porte-parole de la présidence sénégalaise, Ousseynou Ly, a quant à lui insisté sur l’importance d’une introspection avant toute revendication extérieure. « Nous avons partagé nos visions sur le thème retenu cette année. La vision du président de la République est d’abord d’orienter ces exigences vers nous-mêmes, avant de pouvoir réclamer quoi que ce soit aux autres. Et je pense que c’est la meilleure posture à avoir», a soutenu monsieur Ly.
À Dakar, la Journée de l’Afrique 2025 aura donc été marquée par un dialogue riche, porteur d’espoirs pour une Afrique souveraine, digne et actrice de sa propre justice historique.
Par Babou Landing Diallo
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