Ouagadougou, cœur battant de la résistance africaine, a accueilli ce 16 mai 2025 une visite d’une portée historique. Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, porteur du message fraternel du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a été reçu en audience par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, dans un contexte marqué par les luttes communes contre l’impérialisme, le terrorisme importé, et les défis de la souveraineté.
Dans une ambiance empreinte de solidarité révolutionnaire, le Premier ministre sénégalais a exprimé le soutien sans faille du Sénégal au peuple burkinabè, frappé par une guerre sécuritaire qui, selon lui, ne connaît plus de frontières. Il a salué la résilience exemplaire du Burkina Faso, du Mali et du Niger, affirmant que ces nations ne sont pas seules dans cette épreuve. Car il est désormais clair : ce que vivent les peuples du Sahel aujourd’hui pourrait être le destin de toute l’Afrique de l’Ouest demain, si aucune action solidaire, déterminée et panafricaine n’est entreprise.
Ousmane Sonko a rappelé que le Sénégal n’entend pas se contenter de simples déclarations. Il s’est engagé à explorer toutes les formes de collaboration concrète, en matière de sécurité, de renseignement, de logistique, mais aussi de soutien politique, dans la droite ligne de l’unité et de l’intégration africaine. Le combat pour la souveraineté n’est pas un combat de quelques États, mais l’affaire de tous les peuples libres d’Afrique.
Cette visite coïncide avec un moment de grande portée symbolique : l’inauguration du Mausolée Thomas Sankara, héros et prophète de la révolution africaine. En se rendant à Ouagadougou, Ousmane Sonko a voulu rendre hommage à ce guide éclairé, dont la parole, la droiture et le sacrifice continuent d’inspirer des générations de patriotes du Caire au Cap. Il a affirmé participer à cette célébration non comme un acte diplomatique, mais comme un devoir de mémoire, de fidélité et de transmission à la jeunesse africaine.
Outre cet hommage historique, le Premier ministre sénégalais a entamé une série de discussions bilatérales avec son homologue burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo. Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer les axes de coopération dans les domaines économique, éducatif, culturel, et surtout stratégique, dans le cadre des vingt accords qui lient les deux pays frères. Le Burkina Faso, par la voix du Président Traoré, a renouvelé son engagement à demeurer un pilier de l’unité africaine, un artisan de la coopération sous-régionale, et un acteur de la renaissance continentale.
À l’issue de cette rencontre, le Premier ministre sénégalais s’est dit réconforté, inspiré, et prêt à porter haut, aux côtés de ses frères burkinabè, le flambeau de la lutte pour une Afrique souveraine, solidaire et libérée des tutelles néocoloniales. L’histoire retiendra peut-être que c’est dans les rues de Ouagadougou, sous la figure éternelle de Thomas Sankara, que la solidarité africaine a commencé à se réécrire non plus dans les livres, mais dans les actes.
Par Zaynab SANGARÈ
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