Matar Séne, délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale, a participé à l’atelier régional de renforcement des capacités des acteurs de Kaolack. Cet atelier régional permet aux acteurs de mieux comprendre les stratégies nationales en matière de protection sociale.

1. Matar Séne, délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale, a affirmé : «Comme vous le savez, à l’image de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, le Sénégal traverse une période de transition démographique, écologique et économique sans précédent. Cette situation nous invite, en tant qu’acteurs de la protection sociale, à repenser nos approches en matière de politiques publiques en la matière ».
2. Séne souligne que les résultats du dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 5) mettent en évidence la composition de notre population, majoritairement jeune, souvent sans formation. Et sur le plan économique, cette jeunesse active évolue principalement dans le secteur informel, dépourvue de couverture sociale.

« Sur le plan écologique, notre pays doit faire face à des défis majeurs liés aux chocs climatiques, notamment l’avancée de la mer et les inondations entre autres. Tous ces facteurs illustrent à quel point la protection sociale, sujet de notre rencontre d’aujourd’hui, demeure un pilier essentiel des politiques publiques et un élément clé pour la cohésion sociale », précise M. Matar Séne.

Il poursuit : « En tant qu’acteurs majeurs dans la mise en œuvre des politiques publiques, votre soutien et votre implication dans le développement des initiatives liées à la protection sociale sont indispensables. C’est grâce à nos efforts conjugués que nous pourrons réaliser les objectifs fixés par la Stratégie nationale de Protection sociale (SNPS) ».

Selon M. Séne, la région de Kaolack présente encore des défis importants : un taux brut de préscolarisation de 11,8 contre 18,20% pour le niveau national selon le RGPH-5), une incidence de la pauvreté de 41,5 contre 37,8 selon l’Enquête Harmonisée des conditions de Vie des ménages de l’ANSD de 2018/2019) et ; un taux d’alphabétisation des plus de 10 ans (en français) de 36,6 contre 37,5% selon RGPH-5 de 2023).

Il estime que ce tableau régional souligne la nécessité urgente de renforcer dans le Saloum, les interventions de protection sociale.

Il poursuit : « Concernant le registre national unique (RNU), il est l’outil institutionnel de ciblage des projets et programmes de protection sociale au profit des populations pauvres et vulnérables. Il compte plus de 542 000 ménages dont 79 103 ménages issus de la région de Kaolack. La phase d’extension, en cours devrait le porter à plus d’un million de ménages. Cet atelier est l’occasion idéale pour approfondir notre compréhension des principes fondamentaux de la protection sociale, partager les orientations de la politique nationale, et diffuser des informations concrètes sur les programmes en cours ».

Quant à M. Mouhamed Habibou Camara, adjoint au Gouverneur chargé du développement, il a tenu à remercier la délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (DGPSN) pour cette initiative louable, qui témoigne de la volonté de l’État de faire de la protection sociale un levier essentiel de développement humain et de cohésion sociale.

« La région de Kaolack, malgré son potentiel économique, notamment dans l’agriculture, l’élevage et le commerce, fait face à des défis structurels qui affectent la résilience de ses populations les plus vulnérables. Le taux de pauvreté y demeure préoccupant, tout comme l’accès équitable aux services sociaux de base, en particulier dans les zones rurales. Les enfants, les femmes, les personnes âgées, les personnes vivant avec un handicap, ou encore les travailleurs du secteur informel sont autant de catégories qui méritent une attention soutenue », a souligné M. Camara, adjoint au gouverneur.

Il estime que les enjeux auxquels ils font face sont multiples : L’insuffisance de mécanismes de protection sociale adaptés aux réalités locales ; Le manque de coordination entre les interventions des différents acteurs ; Une faible connaissance des dispositifs existants par les bénéficiaires Et surtout, la nécessité d’un renforcement continu des capacités des acteurs chargés de la mise en œuvre de ces politiques.

Il conclut : « Cet atelier arrive donc à point nommé. Il nous offre l’opportunité de mieux comprendre les stratégies nationales en matière de protection sociale, mais aussi d’identifier ensemble des solutions concrètes pour leur adaptation et leur mise en œuvre efficace dans le contexte particulier de Kaolack. Ainsi, je formule le vœu que cet atelier soit un véritable creuset de réflexion, d’apprentissage mutuel et de construction collective. Qu’il permette à chacun d’entre nous de repartir outiller, motivé et davantage conscient du rôle stratégique que nous devons jouer dans la transformation sociale de notre région. Pour ma part, en tant que Gouverneur de la région de Kaolack, je réaffirme l’engagement de l’administration territoriale et de tous les services déconcentrés de l’Etat à accompagner toutes les initiatives qui vont dans le sens du renforcement de la protection sociale, de la justice sociale et de l’équité territoriale ».

Par Massaër DIA