Dans une interview accordée au quotidien national Le Soleil, la directrice générale de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda), Sophie Nzinga Sy, a présenté le projet ambitieux baptisé « La Maison du Cuir ». Porté par l’État du Sénégal, ce projet s’inscrit dans le cadre des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de 2026 et vise à renforcer la filière artisanale du cuir tout en mettant en valeur le Made in Sénégal.
Située au cœur de la Médina, quartier emblématique de Dakar reconnu pour son savoir-faire en matière de cuirs et peaux, La Maison du Cuir s’étendra sur une superficie de 1.200 mètres carrés. Cette infrastructure a été pensée comme une alternative à la relocalisation forcée des artisans à la suite de la rénovation du stade Iba Mar Diop, également prévue dans le cadre des JOJ.
« Plutôt que de faire sortir les artisans et de les dédommager, l’État du Sénégal a décidé de mettre en place une infrastructure. Et c’est ainsi que ce projet de La Maison du Cuir est né », a expliqué Mme Sy.
La future Maison se veut être bien plus qu’un simple lieu d’exposition. Elle comprendra des espaces de formation, des ateliers de production et des zones d’exposition. Ce projet est perçu par ses promoteurs comme un levier de transformation sociale et économique pour la Médina, mais aussi pour toute la filière cuir au Sénégal.
Au-delà de cette réalisation, Sophie Nzinga Sy a évoqué l’importance de la labellisation dans la stratégie de valorisation des produits artisanaux. Selon elle, plusieurs études ont été menées au cours des quatre dernières années, en parallèle à des visites de terrain à l’étranger pour s’inspirer des modèles réussis.
« Il faut aller vers les autres pays qui ont réussi ce processus et voir comment le répliquer au Sénégal, tout en tenant compte de nos réalités socioculturelles », a-t-elle souligné.
La directrice a insisté sur la nécessité de renforcer la formation professionnelle des artisans, de structurer la chaîne de valeur et de faire converger artisanat et industrie. Une vision que soutient également le projet Ziar, annoncé à Touba. Ce projet, prévu sur une superficie de 20 hectares, ambitionne de créer un corridor industriel et artisanal de grande envergure.
« L’avantage de la labellisation, c’est qu’elle inscrit dans la psychologie du consommateur que le produit a une histoire. Et il faut réussir ce pari du consommer local », a conclu Mme Sy.
Avec La Maison du Cuir et les autres projets en cours, l’Apda entend repositionner l’artisanat sénégalais au cœur des politiques industrielles, en capitalisant sur le savoir-faire local et la richesse culturelle du pays.
Par Babou Landing Diallo
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