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Ousmane Sonko lance une campagne agricole ambitieuse : 130 milliards FCFA, 1 000 jeunes mobilisés, 8 filières prioritaires pour redresser l’agriculture sénégalaise

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Dakar, Avril 2024 — Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé une série de mesures stratégiques lors du dernier conseil interministériel sur la campagne agricole 2025-2026. Avec un investissement record de 130 milliards FCFA inscrit dans le budget national 2025, il réaffirme l’engagement de l’État à soutenir le secteur agricole, clé de la souveraineté alimentaire et du développement économique du pays.

La campagne 2025-2026 marque un tournant majeur pour l’agriculture sénégalaise. Un des principaux axes de cette politique est le financement du secteur, avec l’allocation de 130 milliards FCFA pour subventionner les producteurs, renforcer les coopératives et moderniser les infrastructures rurales. Cette initiative est accompagnée de la mise en place de mesures immédiates pour apurer les arriérés dus aux opérateurs privés, avec un règlement prévu entre avril et mai 2024. Des réunions sont également planifiées entre les institutions financières (banques, microfinances, FONGIP, etc.) pour assurer un meilleur accès au financement des projets agricoles.

Le gouvernement met également un accent particulier sur la modernisation des infrastructures agricoles. Grâce au programme PADAER-II, un budget de 10,8 milliards FCFA est alloué aux coopératives agricoles communautaires, pour renforcer leur capacité à stocker et à transformer les produits agricoles. Le programme Intermaq vise, quant à lui, à réduire les pertes post-récolte grâce à la construction de nouveaux entrepôts et à l’installation de chambres froides.

Un autre volet majeur du programme est la distribution des intrants agricoles. Dès le 25 avril 2025, les intrants seront disponibles pour les producteurs, avec un approvisionnement en engrais garanti avant le 15 mai 2025. Pour assurer un suivi efficace de la campagne, le gouvernement a annoncé le recrutement de 1 000 jeunes volontaires ruraux. Par ailleurs, le programme «Allo Tracteur», un partenariat public-privé, introduira une phase pilote des Centres d’Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) pour rendre les équipements agricoles plus accessibles.

Huit filières stratégiques sont ciblées pour cette campagne. Le maïs bénéficiera d’un programme de commercialisation de 5 000 tonnes, avec un soutien à la semence hybride via IMAÏS. Le riz sera soutenu par des projets d’irrigation et la motorisation des équipements. Des mesures de protection seront mises en place pour la banane, et la filière coton verra le paiement des arriérés et la distribution d’engrais dans les délais. Le gouvernement prévoit également de réguler l’exportation de l’anacarde et de promouvoir la transformation locale. Pour la horticulture, des investissements dans le stockage et la planification modulaire sont au programme, tandis que des semences hybrides seront introduites pour le mil et le sorgho. La production de blé continuera d’être testée, avec des objectifs à moyen terme pour diversifier la production céréalière du pays.

La recherche agricole est également au cœur des priorités du gouvernement. Une réunion dédiée à la redynamisation de l’ISRA (Institut Sénégalais de Recherches Agricoles) est prévue avant le 15 mai 2025. Parmi les actions essentielles, on retrouvera la vulgarisation des variétés résilientes au climat et la reconstitution du capital semencier, afin d’améliorer les rendements dans un contexte marqué par le changement climatique.

Ces décisions s’inscrivent dans la lignée de l’Agenda 2050, une stratégie à long terme visant à assurer une souveraineté alimentaire durable pour le Sénégal. L’Agenda 2050 mise sur des réformes agricoles structurelles, un renforcement des capacités locales et une transformation des filières agricoles afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations.

Le Premier ministre Ousmane Sonko semble déterminé à transformer l’agriculture sénégalaise en un moteur de développement économique et social. Les décisions annoncées pourraient bien constituer un tournant majeur pour le pays, permettant de construire une agriculture plus compétitive, résiliente et inclusive. Si ces mesures sont effectivement mises en œuvre, elles devraient permettre au Sénégal de devenir une référence régionale en matière de souveraineté alimentaire, tout en offrant des perspectives d’emploi et de développement durable pour les populations rurales.

Par Zaynab SANGARÈ, Sénégal 
admin
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