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Afrique-Fiscalité de l’économie numérique : Cheikh Diba, Ministre Sénégalais des finances et du budget évoque les raisons des pertes annuelles

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Le Ministre des finances et du budget, M. Cheikh Diba a présidé ce mardi 15 avril 2025, la conférence internationale portée sur la fiscalité de l’économie numérique, organisée par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) en partenariat avec le Ministère des finances et du budget du Sénégal et le Ministère de l’économie, du plan et de la coopération.

Par Massaër DIA

Le thème de cette conférence est « Fiscalité de l’économie numérique dans les pays africains : renforcer les capacités pour une fiscalité efficace de l’économie numérique en Afrique’’. Selon le ministre, le continent enregistre une perte annuelle de 60 milliards de dollars, en raison de la non numérisation de la collecte des impôts et des flux financiers illicites.

« En 2023, le forum économique mondial a noté qu’au cours des dix dernières années, l’économie numérique a accru à un rythme de 2,5 fois supérieur à celui du PIB de l’économie traditionnelle alors que selon la Banque mondiale, elle constitue plus de 15% du PIB mondial. En Afrique, l’économie numérique est un moteur de transformation avec 70% de la population âgée de moins de 30 ans, un taux de pénétration d’internet en hausse, 27% en 2023 et une adaptation massive de la Mobile Monney, 1150 milliards de dollars ont transité par les comptes de Mobile-Monney sur le continent durant l’année écoulée, ce qui représente une augmentation de 15% par rapport à l’année 2023. Notre continent incarne donc l’innovation. Cependant, les défis demeurent, l’accès à l’électricité reste un obstacle de taille. A peine 43% de la population africaine bénéficient d’une fourniture fiable. Le continent enregistre une perte annuelle de 60 milliards de dollars, en raison de la non numérisation de la collecte des impôts et des flux financiers illicites. L’absence de cadre harmonisé de la fiscalité numérique limite la capacité d’action commune. Pourtant l’agenda 2030 de l’Union africaine et la zone de libres échanges continentale africaine (ZLECAF), appelle à une fiscalité équitable et à une souveraineté numérique. L’heure est venue de traduire les intentions en une réalité tangible », a souligné. M. Cheikh Diba, Ministre des finances et du budget.

Le Ministre des finances estime que la fiscalité de l’économie numérique, est un sujet qui n’est plus un enjeu d’avenir mais une réalité urgente à laquelle, on doit répondre.

Cheikh Diba se dit très heureux que l’ACBF, avec la commission de l’Union africaine et le partenariat entre le gouvernement de la Finlande, puisse travailler avec la direction générale des impôts et domaines et la direction générale des Douanes pour organiser une telle rencontre.

Il poursuit : « Avec le new deal technologique, notre pays compte investir 1361 milliards F CFA pour financer le plan d’action constitué de 28 réformes et 69 projets. Sur le plan fiscal, le Sénégal a adopté en 2023 une taxe sur les services numériques ciblant les revenus des géants de la TEC, une initiative audacieuse mais qui doit s’inscrire dans une vision panafricaine cohérente. A cet effet, pour bâtir un avenir équitable, renforcer notre intégration, je propose que notre réflexion s’organise autour de trois piliers d’action. L’harmonisation des politiques fiscales en Afrique, l’investissement massif dans l’infrastructure numérique et la formation, le renforcement de la coopération internationale, en collaboration avec l’OCDE, l’ONU pour adopter les règles globales aux réalités africaines ».

Et le Ministre des finances et du budget de rajouter : « Ce débat n’est pas une réalité de fiscalistes ou d’économistes, c’est aussi une question de justice et de souveraineté. A travers cette conférence, il s’agit d’examiner les voies et moyens de garantir que chaque pays, chaque citoyen, bénéficie équitablement des richesses générées de la révolution numérique. L’Afrique continentale, un continent dynamique et jeune et à l’avant-garde d’une révolution digitale sans précédent, plateforme de payement mobile, commerce électronique, néo-banque, ses avancées, transforment nos économies. Mais si cette croissance n’est pas encadrée par des politiques fiscales adaptées, elle risque de creuser des inégalités et d’épuiser nos ressources ».

Diba de conclure : « Ainsi, trois questions essentielles doivent guider nos travaux : comment capter équitablement la valeur crée par les géants du Numérique souvent hors de nos frontières ? Comment moderniser nos systèmes sans étouffer l’innovation ? Comment garantir que les recettes collectées servent à bâtir des États solides à former nos jeunes et à protéger notre environnement ? Je vous invite durant ces journées à penser ensemble, à innover ensemble et à agir ensemble car c’est par la solidarité, la vision partagée et la coopération panafricaine que nous pourrons écrire un chapitre africain de souveraineté financière et de révolution numérique inclusive durable et prospère ».

Quant à M. Mamadou Biteye, secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement de capacités (ACBF), il affirme : « La Fondation pour le renforcement de capacités (ACBF) est une institution panafricaine regroupant 40 États africains  membres ainsi quelques institutions notamment l’Union africaine, la Banque mondiale, la BAD et le programme des Nations-unies et avec pour mission de développer les compétences humaines mais aussi  les capacités institutionnelles des organisations qu’elles soient du secteur public, du secteur privé ou de la société civile pour pouvoir diriger les programmes de développements en Afrique. Cela fait partie de la mission de la Fondation de renforcer les capacités des États membres, les questions de mobilisation des ressources domestiques futures comme un pilier important de notre stratégie 2023-2027 avec un changement très rapide du secteur de la digitalisation, il était important avec aussi les niches, les nouvelles niches financières qui s’y présentent, il était important pour nos États de saisir cette opportunité. Les objectifs, c’est de préparer les administrations fiscales mais également les décideurs politiques à mieux embrasser l’économie numérique, à mieux comprendre les nouveaux modèles d’entreprises qui sont amenées par l’application de la technologie digitale numérique sur les processus, et comprendre comment l’entreprise crée de la valeur, comment approcher leur fiscalité ».

Il a tenu à saluer le parfait partenariat avec la commission africaine et d’autres institutions clés notamment le forum des administrations fiscales africaines et le programme des Nations-Unies pour le développement. Il estime que leur soutien renforce l’ampleur et la dimension continentale de cet évènement. Et sa reconnaissance va  à leur partenaire financier, le gouvernement de la Finlande.

Massaër DIA

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