Dans certains pays, être piqué par un moustique est loin d’être anodin. Car le moustique transmet des maladies. Le paludisme, par exemple. C’est pourquoi les scientifiques tentent de mettre au point des stratégies qui permettraient de contrôler les populations. Et ils ont mis la main sur un médicament qui pourrait bien les y aider.
Au sommaire
- La nitisinone, redoutablement efficace sur les moustiques
- Un effet collatéral plutôt intéressant
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L’ivermectine. On en a beaucoup entendu parler, il y a cinq ans de cela. Certains envisageaient ce médicament comme un remède à la Covid-19. Il est surtout utilisé pour lutter contre le paludisme. Car la durée de vie des moustiques qui ingèrent du sang contenant de l’ivermectine est réduite. Problème résolu ? Pas tout à fait. Parce que l’ivermectine est toxique pour l’environnement. Et parce que des résistances commencent à apparaître.
La nitisinone, redoutablement efficace sur les moustiques
Mais des chercheurs de l’université Notre-Dame (États-Unis) viennent d’identifier un autre médicament qui semble redoutablement efficace en la matière. La nitisinone. Elle est traditionnellement utilisée pour traiter des maladies héréditaires rares. Parce qu’elle bloque une enzyme. Et il s’avère qu’elle fait exactement la même chose chez les moustiques. Résultat, ces derniers ne parviennent plus à digérer correctement le sang qu’ils ingèrent et ils meurent rapidement.
Les chercheurs rapportent, dans la revue Science Translational Medicine, que l’activité antimoustique de la nitisinone dans le sang humain dure bien plus longtemps que celle de l’ivermectine. Ils prouvent également que la nitisinone tue tous les moustiques. Les plus robustes. Ceux résistants aux autres insecticides. Et même les plus âgés. Ceux qui sont les plus susceptibles de transmettre le paludisme.
Autre atout de la nitisinone : elle cible spécifiquement les insectes hématophages. Comprenez, ceux qui sont assoiffés de sang. Elle pourrait ainsi être utilisée comme insecticide sans trop nuire à l’environnement. Même s’il reste des essais à mener pour déterminer notamment la dose la plus adaptée, les chercheurs imaginent déjà à l’avenir, des stratégies qui mêleraient nitisinone et ivermectine. Ils notent aussi que l’introduction de la nitisinone dans la lutte contre le paludisme pourrait avoir pour effet collatéral intéressant de faire baisser le prix du médicament pour les patients atteints de maladies génétiques rares.
Par FUTURA
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