Il y a 252 millions d’années, la vie terrestre connaissait l’une de ses pires épreuves. Si plusieurs causes sont avancées pour expliquer la dégradation dramatique des conditions environnementales, les conséquences ont été terribles pour les organismes vivants, à la fois sur terre et dans les océans.

Hausse dramatique de la température et anoxie des océans ont ainsi entraîné la disparition de 80 % des espèces. Il s’agit certainement de la plus sévère extinction de masse. Ce « reset » complet de la biodiversité terrestre est aujourd’hui utilisé pour marquer la transition entre le Permien et le Trias.

Reconstruction d’un environnement du Permien. © Museo di Storia Naturale di Milano

Un chaos climatique empêchant une stabilisation des écosystèmes

Pour comprendre le déroulement de cette crise, une équipe de scientifiques a analysé des spores et pollens de plantes fossiles datant de plusieurs périodes géologiques, marquant la fin du Permien et le début du Trias. Les espèces identifiées, associées à des simulations numériques, ont ainsi permis de décrire les paléoclimats en fonction de la période et de la localisation. Les données révèlent que si à la fin du Permien le climat était plutôt froid, la transition avec le Trias est toutefois plus difficile à caractériser, soit en raison du faible nombre de fossiles retrouvés, soit d’une très forte variabilité climatique à ce moment paroxystique de la crise. Il semble en effet que les macroécosystèmes auraient alors eu beaucoup de mal à se stabiliser durant cette période.

Cette forte instabilité a été suivie par l’établissement d’un climat chaud et pérenne, avec une augmentation dramatique de la température globale de l’ordre de +10 °C par rapport au Permien. Pourtant, dans ce nouveau contexte climatique stabilisé, les espèces végétales ont pu se développer.

La période d’instabilité climatique entourant la transition Permien-Trias pourrait, dans un certain sens, permettre de prévoir les conséquences du réchauffement climatique actuel induit par les activités humaines : une phase climatique chaotique mettant à mal les capacités d’adaptation des écosystèmes. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Frontiers in Earth Science.

Par FUTURA