Une nouvelle étude s’est intéressée à la manière d’utiliser l’intelligence artificielle générative, et surtout de vérifier ses réponses. Les chercheurs s’inquiètent du fait que la dépendance à l’IA pourrait réduire certaines facultés de raisonnement.
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L’intelligence artificielle rend-elle notre cerveau fainéant ? C’est ce que suggère un nouvel article qui sera présenté à la conférence ACM CHI sur les Facteurs humains dans les systèmes informatiques en avril. Un groupe de chercheurs de chez Microsoft et de l’université Carnegie-Mellon se sont intéressés à l’impact de l’IA générative sur la pensée critique.
L’étude s’est appuyée sur 319 travailleurs de la connaissance, dont des enseignants, des cambistes ou encore des analystes marketing, déjà habitués à utiliser l’IA générative dans leurs activités professionnelles. Les volontaires ont soumis 936 exemples de la manière dont ils utilisent l’IA générative. Les chercheurs ont regroupé l’utilisation de l’IA en trois catégories : la création, le traitement d’informations et le conseil. Les participants ont aussi rempli un questionnaire afin d’évaluer, entre autres, leur confiance en la capacité de l’IA à remplir une tâche, en leur propre capacité à effectuer la tâche sans assistance, et en leur capacité à évaluer les réponses de l’IA.
Selon les chercheurs, la nature même de leur pensée critique s’en retrouve modifiée lorsque les participants font appel à l’IA : de la vérification d’informations plutôt que de la collecte d’informations, de l’intégration des réponses des IA plutôt que de la résolution de problèmes, de la gestion de tâches plutôt que leur exécution. Ils n’ont fait appel à leur esprit critique que pour s’assurer de la qualité des réponses, et seulement dans 60 % des cas. Plus leur confiance dans la capacité de l’IA était élevée, moins ils avaient tendance à vérifier les résultats.
Alors que certains participants faisaient appel à l’IA générative pour des tâches dont ils n’avaient pas l’habitude ou par manque de temps, un plus grand nombre préfère confier à l’IA des tâches qu’ils jugent trop basiques ou parce qu’ils lui font confiance. À long terme, les chercheurs pensent que cela peut conduire à une trop grande dépendance sur ces outils et une perte de la capacité à résoudre les problèmes.
Par FUTURA
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