Il y a 5,33 millions d’années, la Méditerranée était quasiment à sec. Un épisode connu sous le nom de crise de salinité messinienne, qui va cependant brutalement prendre fin dans un épisode de méga-inondation cataclysmique.
Au sommaire
- Une inondation cataclysmique
- Quelques années seulement pour reremplir la Méditerranée
Il y a environ 5,6 millions d’années, le bassin méditerranéen présentait un paysage bien différent de celui que nous connaissons. À cette époque, la mer profonde aux flots bleus a en effet fait place à un bassin quasiment asséché, où ne subsiste alors qu’une étendue d’eau hyper salée. Par endroits, le fond de la mer est même à sec, permettant la traversée à pied de diverses espèces animales. Cet épisode, connu sous le nom de crise de salinité messinienne, est lié à la fermeture du détroit de Gibraltar par des mouvements tectoniques. Isolée de l’Atlantique à partir de 5,97 millions d’années, le volume de la Méditerranée va alors progressivement baisser sous l’effet de l’évaporation. Une situation qui va avoir un impact majeur sur les écosystèmes de la région.
Une inondation cataclysmique
Fort heureusement, comme nous pouvons le constater aujourd’hui, cet épisode a eu une fin. Et une fin digne des meilleurs films catastrophe ! Il y a 5,33 millions d’années, alors que le niveau de la mer se trouve à plusieurs kilomètres sous celui de l’océan, la « digue » naturelle que forme le seuil de Gibraltar va se rompre, entraînant un véritable déluge. De ce cataclysme connu sous le nom de méga-inondation zancléenne, des chercheurs ont retrouvé les traces géologiques. Des témoignages qui révèlent l’incroyable puissance de cette inondation, totalement unique dans l’histoire de la Terre.
Modèle d’évolution montrant l’arrivée de la méga-inondation zancléenne et l’effet érosif sur le fond. © Micallef et al. 2024
Des études de terrain menées dans le sud-est de la Sicile ont en effet révélé la présence d’anciens reliefs fortement érodés par un puissant courant turbulent qui serait arrivé du nord-est. Les marqueurs sédimentaires sont impressionnants et témoignent de la force et surtout de la brièveté de cet épisode, laissant penser que la méga-inondation a été extrêmement courte et puissante.
Des simulations montrent que le courant aurait atteint dans cette zone une vitesse de 32 mètres par seconde ! Il n’aurait ainsi fallu que quelques années pour que le déversement des eaux de l’Atlantique reremplisse complètement le bassin asséché. Ces résultats ont été publiés dans la revue Communications Earth and Environment.
Par FUTURA
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