Il fallait avoir les nerfs solides pour effectuer une telle plongée ! À bord du Bakunawa, le Français Jérémie Morizet a en effet atteint la profondeur de 10 806 mètres en descendant au fond de la fosse des Tonga, établissant au passage un nouveau record de France.
C’est un nouveau record de France qui vient d’être établi, et pas des moindres. Dans la nuit du 12 au 13 octobre, Jérémie Morizet a entamé une longue descente dans les abysses, qui l’a emmené à une profondeur de… 10 806 mètres !
Alors certes, le record mondial est toujours détenu par l’Américain Victor Vescovo, qui, en 2019, a atteint la profondeur de 10 927 mètres en touchant le fond de la fosse des Mariannes, dans l’océan Pacifique, avec son sous-marin DSV Limiting Factor.
Une plongée dans la seconde fosse la plus profonde au monde
Mais bon, on est tout de même fier de notre Normand, qui est ainsi le premier Français à passer la barre des -10 800 mètres. Pour effectuer cet exploit, cet ingénieur de l’entreprise Deep Ocean Search s’est installé aux commandes d’un submersible nommé Bakunawa, spécifiquement dédié à l’exploration des grands fonds. Pour cette plongée, c’est la fosse des Tonga, dans le Pacifique, qui a été choisie. Eh oui, de telles profondeurs, on n’en trouve pas n’importe où dans les océans.
Il faut savoir qu’en moyenne, les plaines abyssales sont situées à environ 5 000 mètres de profondeur. Pour descendre plus profond, il faut aller dans des endroits bien spécifiques : les zones de subduction. Celle des Tonga se situe à l’endroit où la plaque Pacifique plonge sous la microplaque des Tonga, associée à la plaque australienne. C’est la rencontre titanesque entre ces deux plaques tectoniques qui est à l’origine de cette fosse océanique, la seconde plus profonde au monde après celle des Mariannes.
Un exploit qui n’était pas sans risque
Il aura fallu à Jérémie Morizet et au pilote australien Luke Siebermaier quatre heures et certainement beaucoup de sang-froid pour atteindre le fond. Pendant deux heures, les deux hommes ont alors effectué tout une série de tests, notamment sur un système de positionnement innovant et adapté aux grandes profondeurs. Puis, il leur aura encore fallu quatre heures de remontée avant de pouvoir ouvrir le sas et respirer à l’air libre. Une plongée historique qui n’était cependant pas sans risques. À ces profondeurs, la pression de l’eau est énorme et seuls des équipements spécialement conçus peuvent y résister. Au risque d’une perte de contrôle s’ajoute donc celle d’une implosion dramatique du sous-marin. Tout le monde a encore en tête l’accident fatal qui a coûté la vie à cinq personnes lors d’une plongée sur le Titanic en juin 2023.
Mais Jérémie n’en est pas à son premier exploit.
En mars 2022, il avait participé à la découverte historique de l’épave de l’Endurance, navire de l’explorateur Schackleton qui avait sombré en 1915 au large de l’Antarctique.
Par FUTURA
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