Qui a déjà eu 20/20 en utilisant ChatGPT ? Avec l’intelligence artificielle, les tutos personnalisés, les plateformes éducatives numériques… La technologie offre des possibilités extraordinaires pour aider les étudiants dans leurs parcours éducatifs. Seulement, utilisés n’importe comment ces outils avancés ne permettent pas aux élèves de rendre un travail de grande qualité.
Apprendre grâce aux nouvelles technologies serait le souhait d’une multitude d’étudiants à travers le monde. C’est ce que révèle l’UNESCO dans un rapport sur « l’éducation du futur ». Dans ce contre-rendu l’organisation met en lumière une étude réalisée par la plateforme de soutien scolaire GoStudent qui relève qu’en Europe, une grande proportion d’élèves âgés entre 10 à 16 ans désirent en apprendre davantage grâce à l’intelligence artificielle. Pour en arriver à cette affirmation, les chercheurs auraient interrogé plus de 5 500 jeunes scolarisés dans divers États européens et auraient relevé qu’en France, par exemple, 52 % des enfants questionnés auraient exprimé avoir l’envie d’en apprendre davantage grâce à l’IA.
Cependant, de cette étude il ressort également une autre information : il y aurait un décalage important entre cette volonté d’étudier à l’aide d’outils très avancés et la réalité des programmes académiques. Car seulement 38 % des jeunes Allemands sondés, 20 % des Britanniques questionnés et 11 % des Français interrogés affirment utiliser l’intelligence artificielle en classe, ce qui est peu et ce qui peut paraître très étonnant ; l’IA est quand même vendue depuis quelques années comme étant un instrument extrêmement puissant qui peut aider l’être humain en traitant une quantité phénoménale d’information en très peu de temps, et est aussi vendu comme un outil permettant de personnaliser les expériences.
Les technologies pour aider à l’apprentissage
Depuis l’arrivée en grande pompe de ChatGPT en 2022, l’intelligence artificielle en général connaît une ascension fulgurante, et ces progrès ont multiplié les capacités de la technologie éducative. D’un simple manuel à un cours en réalité augmentée, nos expériences d’apprentissage ont été transformées par la technologie. Mais cela ne date pas d’hier. L’apparition de la radio dans les années 20, mais surtout l’arrivée de la technologie numérique – généralisée dès les années 80 avec les ordinateurs personnels et la naissance d’Internet – a véritablement révolutionné le secteur de l’éducation. Bibliothèque scolaire numérique, jeux éducatifs en ligne… Les technologies numériques ont drastiquement amélioré l’accès aux ressources d’enseignement et d’apprentissage. Mais cela ne veut pas dire que la technologie représente la clef pour réussir correctement ses études.
L’UNESCO pense qu’il faudrait se concentrer sur les résultats d’apprentissage, et non sur les ressources numériques. Aux États-Unis, par exemple, une analyse portant sur plus de deux millions d’élèves a révélé que les inégalités d’apprentissage s’étaient creusées lorsque l’enseignement avait été exclusivement réalisé à distance. Tout dépendrait en réalité de la façon dont les outils technologiques sont utilisés. Diverses autres études ont montré qu’utiliser des méthodes de présentation intégrant un texte explicatif, une illustration, des animations ainsi que des commentaires à l’oral permet de mieux répartir la charge de travail en mémoire et ainsi de mieux comprendre et de mieux retenir l’information. Des données tirées d’évaluations internationales à grande échelle, suggèrent également un lien défavorable entre l’utilisation excessive des technologies et la performance des élèves.
Pas besoin de technologies avancées pour réussir son année
Utiliser sans arrêt l’intelligence artificielle pour réaliser un travail ne peut pas avoir d’effet bénéfique pour un étudiant. S’aider de temps en temps d’une IA et surtout vérifier ses résultats est plus recommandé, vu qu’il a été prouvé à maintes reprises que l’intelligence artificielle donne parfois des réponses erronées. Stimuler le cerveau est donc la voie à suivre, et pour cela, il n’y aurait pas besoin d’avoir sous la main des technologies avancées, selon l’UNESCO. En Chine, par exemple, des enregistrements de cours fournis à 100 millions d’élèves en milieu rural auraient suffi, d’après l’ONU, à améliorer les résultats d’apprentissage de 32 % et à réduire les écarts de revenus entre les zones urbaines et rurales de 38 %. En conclusion, seule une utilisation réfléchie des technologies peut booster les performances d’un élève.
L’UNESCO, dans ce rapport sur « l’éducation du futur », a un objectif : alarmer les pays pour les pousser à adopter d’urgence leurs propres conditions concernant l’utilisation d’outils technologiques dans leur programme éducatif. Car même si nous sommes envahis au quotidien d’outils toujours plus puissants, l’ONU remarque cependant un manque flagrant de réglementations adéquates concernant l’utilisation de ces technologies avancées dans les cursus scolaires. D’après les chiffres donnés par l’organisation, au niveau mondial, seule la moitié des États disposeraient de normes pour développer les compétences des enseignant(e)s en matière de technologie de l’information et de communication.
Les gouvernements ne feraient que commencer à définir les compétences numériques qu’ils veulent privilégier dans les programmes d’enseignement car cela ne serait vraiment pas simple à réaliser. Avec la rapidité avec laquelle évoluent les technologies de nos jours, il est devenu très compliqué d’évaluer la valeur ajoutée qu’une technologie numérique apporte aujourd’hui à l’éducation. D’ailleurs il n’a encore été prouvé de manière concluante que les applications d’IA générative comme ChatGPT peuvent améliorer les résultats de l’apprentissage alors que de l’autre côté, il a été démontré via plusieurs méta-analyses que la lecture sur papier donne de meilleurs résultats en compréhension. Le meilleur conseil que l’on puisse donner pour réussir ses études, c’est de ne pas hésiter à s’aider d’outils technologiques, mais de manière modérée afin de bien assimiler et retenir sa leçon.
Par FUTURA
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