Après la natation et le basket fauteuil, place aux artisans, aux plombiers ou encore aux boulangers pour s’affronter lors d’une compétition internationale qui aura lieu à Lyon. Au programme : plus de 170 pays et 1 400 participants dans une compétition qui s’annonce passionnante.
Les sportifs ont les Jeux olympiques, les jeunes artisans et ouvriers la compétition WorldSkills : cet événement mondial, qui réunit des champions dans une soixantaine de métiers de la construction, arts créatifs, technologies ou logistique, se tient du 10 au 15 septembre à Lyon.
Quelque 250 000 visiteurs sont attendus sur le site d’Eurexpo, où seront accueillis 1 400 compétiteurs et compétitrices de moins de 23 ans. Plus de 70 pays et régions participent, après des sélections nationales.
Maçon ou plombier, boulanger ou infirmier, spécialiste des systèmes de réfrigération, de l’art floral ou de la 3D, de cybersécurité ou de solutions logicielles pour l’entreprise, en électronique, en robotique, dans l’automobile ou l’aviation… Un large éventail de métiers sont mis à l’honneur. « C’est la troisième olympiade de l’année! », a lancé Frank Le Roux, directeur général de WorldSkills Lyon 2024, lors d’une conférence de presse.
Et comme aux Jeux olympiques et paralympiques, la compétition aura droit à une cérémonie d’ouverture, mardi soir avec sa « parade des Nations ». Le président français Emmanuel Macron, ardent défenseur de l’apprentissage, y est attendu, selon les organisateurs, même si sa présence reste à confirmer.
Objectif : faire découvrir des métiers aux plus jeunes
Parmi les visiteurs, 60 000 jeunes (collégiens, lycéens, étudiants ou membres de centres de formation) sont invités. L’événement est soutenu avec enthousiasme par les organisations patronales et le gouvernement français, avec pour objectif de mieux répondre aux besoins des entreprises dans les métiers en tension.
Une telle compétition est une « opportunité pour l’orientation de nos élèves et pour continuer à valoriser l’enseignement professionnel », une vraie « voie de réussite », estime la ministre démissionnaire de l’Education Nicole Belloubet. Selon elle, un collégien « connaît » une dizaine de métiers seulement, alors que pour prendre une décision en connaissance de cause pour son avenir, il faudrait qu’il en connaisse une cinquantaine.
Depuis 2017, année de l’élection d’Emmanuel Macron, le nombre d’apprentis est passé en France de 317 000 à 853 000, avec pour objectif d’arriver au million en 2027, rappelle la ministre démissionnaire en charge du Travail Catherine Vautrin.
La France guigne un top 5 !
A Eurexpo, les jeunes participants devront démontrer leurs capacités techniques, à la fois individuelles et collectives, au travers d’une épreuve dans un délai limité. « Chaque métier obéit à ses règles propres, les compétiteurs sont observés par des experts à la fois sur leurs compétences techniques et sur leur savoir-être, leur comportement, la manière de gérer leur espace de travail », explique Frank Le Roux.
La préparation a été rigoureuse pour ces athlètes de l’artisanat. L’équipe de France, qui présente 63 compétiteurs, a eu cinq semaines d’entraînement, mélange de préparation technique et de travaux interdisciplinaires pour renforcer le mental, la résistance au stress ou le travail en équipe quand c’est nécessaire. Trois stages ont été organisés, dont l’un à l’Insep, l’Institut national du sport.
L’objectif pour la France: s’arrimer au top 5, en particulier face à des nations asiatiques (Chine, principale délégation, Corée du Sud, Taïwan, Japon) très solides. Au-delà de la compétition, c’est aussi une opportunité pour les pays participants de « comparer leurs systèmes d’enseignement et de formation professionnelle afin de les faire évoluer », soulignent les organisateurs. « Vous avez aimé les JO, les JOP (paralympiques), vous allez adorer les WorldSkills ! », prédit Catherine Vautrin.
Par FUTURA
Commentaires