Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle ces dernières années bousculent en profondeur les sciences et les métiers de l’information et de la communication. De la rédaction d’articles à l’analyse de données, l’IA s’invite désormais dans de nombreuses tâches, transformant les façons de travailler. C’est dans cette optique que l’Ecole des Bibliothécaires et Documentalistes (EBAD) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar organise du 24 au 26 juillet, la 1ère édition d’un colloque sur le thème ‘‘Les sciences et les métiers de l’information et de la communication à l’épreuve de l’intelligence artificielle’’.
Par Guy René EKANI, Dakar
L’intelligence artificielle n’est plus une simple promesse d’avenir, mais bien une réalité qui s’impose de plus en plus dans les différents champs de l’info-com. Des chatbots conversationnels aux assistants de rdaction, en passant par les systèmes d’analyse de données, l’IA se fraye un chemin dans de nombreux métiers, bousculant les pratiques établies.
Selon le Professeur Mamadou Ndiaye, représentant du Recteur et Directeur du CESTI, l’intelligence artificielle représente bien plus qu’une simple évolution technologique. C’est une véritable révolution qui bouscule les paradigmes dans les sciences de l’information et de la communication. « L’automatisation des tâches, l’analyse des données à grande échelle, et les algorithmes de recommandation modifient radicalement les paysages professionnels », a-t-il souligné.
S’il est vrai que l’intelligence artificielle représente une opportunité de gagner en efficacité et en productivité, elle soulève aussi de nombreuses interrogations éthiques. Quelle transparence et quelle responsabilité dans l’utilisation des algorithmes ? Comment préserver l’authenticité et l’intégrité des contenus face à l’essor de la génération automatique ? Autant de questions cruciales auxquelles les professionnels de l’information et de la communication doivent apporter des réponses, en étroite collaboration avec les concepteurs d’outils d’IA et pour M. Ndiaye, c’est là l’un des objectifs du présent colloque.
Pour le Professeur Moustapha Mbengue, Directeur de l’EBAD, il était important d’interroger l’impact de l’IA sur les politiques, les pédagogies et les pratiques de recherche dans ces domaines. « L’IA peut nous apporter beaucoup, mais aussi modifier en profondeur nos formations et nos métiers. Nous devons en saisir les enjeux pour mieux nous y préparer », a-t-il expliqué.
Face à cette vague d’innovations technologiques, les métiers de l’information et de la communication sont à la croisée des chemins. L’IA bouscule les pratiques établies, ouvre de nouvelles perspectives mais soulève aussi de nombreux défis éthiques. Pour relever ce défi, les professionnels doivent impérativement s’emparer de ces nouvelles technologies, les apprivoiser et les intégrer de manière responsable dans leurs processus de travail. Une transformation en profondeur des compétences et des organisations est inévitable pour rester compétitif dans l’environnement professionnel. Voilà pourquoi le Pr Bernard Dione, Directeur du centre national de la documentation scientifique et technique (CNDST), a quant à lui, insisté sur la nécessité de préparer les étudiants et les chercheurs à cet environnement numérique et de l’IA en pleine évolution. « Ils doivent maîtriser les outils les plus actuels pour le traitement, le stockage et la diffusion de l’information », a-t-il souligné.
Au-delà des bénéfices, le colloque entend aussi aborder les défis éthiques posés par l’IA, notamment en termes de protection des données personnelles, de vérification des faits et de lutte contre la désinformation. « L’IA n’est pas une menace, mais elle doit être maîtrisée de manière réfléchie et responsable », a conclu M. Mamadou Ndiaye.
Ce colloque de trois jours vise à éclairer les professionnels et les chercheurs sur les impacts de l’intelligence artificielle dans leurs domaines, afin de mieux s’y adapter et en tirer parti.
Guy René EKANI
(Afrik Management/ Juillet 2024)
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