Selon les experts de l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, nous entrons dans une période de formidable croissance pour les énergies renouvelables (EnR). Dans les cinq années à venir, il devrait s’ajouter au mix mondial autant d’EnR que ces vingt dernières années. Grâce à certains pays devenus des leaders en la matière.
La crise mondiale de l’énergie que nous vivons actuellement aura donc au moins eu un effet positif. Selon les experts de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle a donné un formidable coup d’accélérateur au développement des énergies renouvelables (EnR). Leurs prévisions pour les cinq années à venir dépassent ainsi de près de 30 % celles qu’ils avaient eux-mêmes publiées il y a un an. De telle sorte, par exemple, que les énergies renouvelables devraient devenir la première source de production d’électricité dès le début de l’année 2025.
EN 2027, LE CHARBON PRODUIRA MOINS D’ÉLECTRICITÉ DANS LE MONDE QUE LES ÉNERGIES RENOUVELABLES, SOLAIRE ET ÉOLIEN EN TÊTE. © AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE
En Europe, par exemple, les préoccupations en matière de sécurité énergétique s’ajoutant aux ambitions climatiques, les objectifs — et les moyens alloués pour les atteindre — de production d’électricité renouvelable ont été revus à la hausse. Et ce sont surtout de projets à grande échelle qui devraient aider à les atteindre.
En Allemagne comme au Royaume-Uni, par exemple, la capacité de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables devrait augmenter deux fois plus d’ici 2027 qu’elle ne l’a fait depuis 2017. En Espagne, c’est la capacité installée elle-même qui devrait presque doubler d’ici 2027. Boostée par la rentabilité croissante du solaire photovoltaïque et par quelques réformes réglementaires. Mieux encore en Pologne où les experts de l’AIE attendent une multiplication par trois de la puissance renouvelable installée.
POUR ATTEINDRE L’OBJECTIF DE ZÉRO ÉMISSION NETTE D’ICI 2050, QUELQUES EFFORTS SUPPLÉMENTAIRES SERONT ENCORE NÉCESSAIRES PAR RAPPORT AU « 2022-27 MAIN CASE » DE L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE (AIE). DES PROCÉDURES ACCÉLÉRÉES, LA RÉSOLUTION DE QUELQUES PROBLÈMES DANS LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT ET DES DIFFICULTÉS D’INTÉGRATION DES ÉNERGIES RENOUVELABLES INTERMITTENTES SUR LE RÉSEAU AINSI QUE LA MISE EN PLACE DE FINANCEMENTS À DESTINATION DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT. DE QUOI DÉBLOQUER 25 % DE CAPACITÉS RENOUVELABLES SUPPLÉMENTAIRES DÈS 2027 (2022-27 ACC. CASE). © AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE
Des énergies renouvelables partout dans le monde
En Chine, l’objectif de 1 200 GW de capacité de production solaire et éolienne d’ici 2030 devrait finalement être atteint… cinq ans plus tôt ! Grâce à une multiplication par deux — encouragée par diverses mesures gouvernementales — de la capacité installée entre 2022 et 2027. Idem du côté de l’Inde — avec un développement du photovoltaïque résidentiel, notamment — et de la Corée — qui a introduit, pour l’éolien, des contrats à prix fixe de 20 ans particulièrement rassurants.
En Amérique du Sud, c’est le Chili qui a l’ambition de plus que doubler sa capacité de production, éolienne notamment. Pour se préparer à produire l’hydrogène et l’ammoniac que l’Europe pourrait vouloir lui acheter.
DANS LES CINQ ANNÉES À VENIR, LA CROISSANCE MONDIALE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES SERA LA MÊME QUE CELLE QU’ELLE A ÉTÉ CES VINGT DERNIÈRES ANNÉES. © AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la capacité de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables devrait augmenter trois fois plus d’ici 2027 qu’elle ne l’a fait depuis 2017. En cause, en plus des objectifs climatiques, une rapide croissance de la demande en électricité et, comme pour le Chili, la perspective de produire hydrogène et ammoniac verts. Les Émirats arabes unis comptent notamment multiplier par quatre leurs capacités installées. En Afrique subsaharienne, enfin, la capacité installée devrait aussi doubler d’ici 2027, grâce aux efforts tout particuliers de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie, de la Tanzanie, de l’Angola et du Kenya. Et, une fois n’est pas coutume, au déploiement de capacités hydroélectriques.
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