Sothema, le premier laboratoire pharmaceutique marocain, ambitionne de s’associer avec des partenaires pour construire une usine de production de médicaments en Afrique orientale.
Lamia Tazi, PDG de Sothema
Citée par l’agence de presse Reuters, qui l’interrogeait en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se tiennent actuellement à Marrakech (9-15 octobre), la PDG de la société, Lamia Tazi a confirmé être « à la recherche de partenariats pour implanter une usine en Afrique de l’Est ».
L’Afrique de l’Est, nouveau terrain d’expansion
La « prochaine étape » pour l’expansion de l’entreprise selon la dirigeante. « Nous avons commencé à prospecter, il y a deux ans… Nous avons des opportunités pour construire quelque chose de nouveau », a notamment affirmé Lamia Tazi, celle-ci précisant par ailleurs que cette unité de production pharmaceutique est-africaine aurait pour objectif de se concentrer sur des « produits à haute valeur ajoutée liés à l’oncologie et au diabète ». La patronne de Sothema n’a toutefois pas nommé les partenaires potentiels avec lesquels l’entreprise était en pourparlers ni confirmé le pays qui accueillerait l’usine. Seule certitude, le laboratoire marocain procédera à une levée de fonds « une fois l’accord de partenariat conclu ».
Outre le marché chérifien, le laboratoire magrébin dispose déjà d’une usine au Sénégal, via sa filiale West Afric Pharma, qui produit notamment des antipaludiques, antidiarrhéiques et anti-infectieux. De fait, au-delà du pays de la Téranga, l’unité de production ouest-africaine de Sothema approvisionne l’ensemble des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la zone pratiquant la préférence communautaire, ce qui représente un atout certain pour le groupe marocain, qui se porte bien.
Un groupe qui se porte bien
Cotée à la Bourse de Casablanca et valorisée à 3,6 milliards de dirhams (351 millions de dollars), l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 2,25 milliards de dirhams (219 millions de dollars) et un bénéfice net de 282 millions de dirhams (27 millions de dollars) en 2022 ; un chiffre en progression en 9,3 % sur douze mois. Une hausse qui est encore plus impressionnante dans la durée. Pour rappel, l’entreprise affichait en 2011 un chiffre d’affaires de 939 millions de dirhams (92 millions de dollars) pour un résultat net de 73 millions de dirhams (7 millions de dollars). Quant à l’industrie pharmaceutique marocaine prise dans son ensemble, elle est la troisième productrice de médicaments du continent, après l’Afrique du Sud et l’Égypte. Le pays compte aujourd’hui une quarantaine de fabricants, dont 10 % de la production totale est exportée.
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