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Volume d’investissement de l’IFC de la Banque mondiale : 11.5 milliards de dollars US investis dans 40 pays africains

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Le Rapport annuel 2023 d’IFC souligne les investissements records de l’Institution et ses résultats phares en matière de création d’emplois, d’autonomisation des femmes entrepreneures, d’inclusion financière, de financements verts, et plus encore. Ainsi les petits agriculteurs et petits entrepreneurs de la filière du riz au Sénégal, ont bénéficié des investissements de ladite institution.

« Pour l’année fiscale 2023, les financements de la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale axé sur le secteur privé, ont atteint un niveau record. Ces résultats ont permis au continent, y compris dans les régions frappées par les conflits, d’accélérer sa transition énergétique, de développer des chaines de production plus vertes, de soutenir le commerce intra-africain, de renforcer les petites et moyennes entreprises et de favoriser la production alimentaire locale », précise le rapport.

Les chiffres clés d’IFC en 2023

« En 2023, IFC a investi 11.5 milliards de dollars US dans un total de 40 pays africains, ce qui représente le plus haut niveau d’engagement sur une seule année pour le continent. Ce soutien comprend : 1.98 milliard de dollars pour accompagner les PMEs et créer des emplois ; 1.76 milliard de dollars pour renforcer la connectivité numérique, avec des investissements dans les tours télécoms et la croissance des technologies haut débit et de l’internet mobile ; $1.12 milliard de dollars pour le financement des activités de commerce ; $876 millions pour la transition énergétique et écologique du continent », mentionne-t-on dans le rapport. 

 

Les éclairages du Directeur Général d’IFC

« Cette année a été marquée par des défis incessants : ralentissement brutal de la croissance mondiale, aggravation de l’extrême pauvreté, intensification de la crise climatique et apparition de nouveaux conflits. Face à ces crises concomitantes qui continuaient de s’intensifier, la réponse d’IFC a été prompte et de grande envergure. Plus important encore, nous avons compris que le statu quo ne suffirait pas et avons relevé nos ambitions pour saisir le moment. Et au cours de l’exercice 23, nous avons obtenu des résultats. Au total, IFC a engagé plus de 43 milliards de dollars au titre d’investissements, le volume le plus important de son histoire. Les engagements climatiques ont atteint un niveau inédit, dépassant les 14 milliards de dollars. Nous avons dépassé nos cibles en matière d’égalité des sexes. Et nous avons mobilisé plus de 15 milliards de dollars auprès de partenaires extérieurs, un autre record. Ces chiffres sont impressionnants, mais ce qu’ils représentent en réalité, ce sont des emplois créés, c’est l’accès des femmes entrepreneurs aux services financiers, c’est la réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, et bien plus encore. Les réalisations de cette année rendent aussi compte de la manière dont IFC opère sa mue » Makhtar Diop, Directeur général IFC-Société Financière Internationale.

L’impact d’IFC en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale

 

TECHNOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE POUR LES PETITS EXPLOITANTS SÉNÉGALAIS

« Partout en Afrique, les petits exploitants, en particulier les femmes, n’ont pas accès aux intrants agricoles, notamment aux semences à haut rendement et aux engrais. Ils sont exclus des services bancaires classiques et ont faiblement accès aux financements formels. Au Sénégal, où l’agriculture représente 15 % de l’ensemble du PIB et emploie 77 % de la population active, les prêts aux agriculteurs et aux groupes d’agriculteurs ne représentent que 1,2 % des opérations de crédit du secteur bancaire. Face à des risques qu’elles jugent élevés, les institutions financières hésitent à prêter aux agriculteurs, obérant ainsi gravement la capacité de ces derniers à nourrir une population sans cesse grandissante », souligne-t-on dans le rapport. 

Le document souligne que le programme d’accélération de l’agriculture en Afrique d’IFC, dont le but est de démontrer la viabilité du financement des petits exploitants par le recours combiné à la technologie, aux assurances, au suivi des agents et aux services de vulgarisation sur le terrain, contribue à éliminer ces obstacles.  Et grâce à l’appui du Guichet de promotion du secteur privé du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, IFC s’est associée à Agcelerant et Bank of Africa dans le cadre d’un projet pilote du programme d’accélération pour aider les petits agriculteurs et petits entrepreneurs de la filière du riz au Sénégal à accéder plus facilement aux financements en vue de développer leurs exploitations.

Le rapport souligne que ce mécanisme de mutualisation des risques garantit les crédits que la branche sénégalaise de Bank of Africa accorde à des milliers de petits cultivateurs de riz et de petites entreprises de production de riz afin de leur ouvrir l’accès aux assurances, aux intrants et aux équipements.

Et Bank of Africa s’appuie sur Agcelerant, une entreprise d’agritech qui propose des formations et des solutions fondées sur les données afin que les agriculteurs bénéficient de l’assistance technique et financière dont ils ont besoin pour augmenter leur productivité. 

« Agcelerant fait appel aux images satellites et à d’autres technologies pour contrôler la livraison d’intrants comme les engrais et les produits agrochimiques, les couvertures d’assurances et les services agricoles. Le projet fait partie de la plateforme mondiale pour la sécurité alimentaire d’IFC, un mécanisme de financement doté de 6 milliards de dollars pour venir en aide aux populations vulnérables, dynamiser les flux de produits de base essentiels vers les marchés émergents et contribuer à réduire l’insécurité alimentaire », note le rapport.

 

INNOVATION POUR STIMULER L’ACCÈS À L’ÉNERGIE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

« La majeure partie de l’Afrique n’est pas connectée au réseau électrique, ce qui freine le développement et plonge près de 600 millions de personnes dans le noir. Une lueur d’espoir vient des mini-réseaux, systèmes décentralisés qui produisent de l’électricité et la fournissent aux populations en dehors des réseaux de distribution nationaux. Les mini-réseaux offrent un moyen peu coûteux et durable d’élargir l’accès à l’électricité. Ils sont particulièrement appropriés pour les zones reculées, comme en République démocratique du Congo, l’un des pays les moins électrifiés dans le monde : 70 millions de personnes y sont privées d’électricité. IFC aide les populations à tirer parti de l’aubaine qu’offre cette technologie en investissant 10 millions de dollars dans Nuru, un pionnier des solutions énergétiques décentralisées dans le pays », mentionne le rapport. 

Et le rapport de préciser : « Ce financement, qui fait partie d’une enveloppe de plus de 40 millions de dollars à laquelle participent plusieurs autres investisseurs, permettra à Nuru (« lumière » en swahili) de lancer immédiatement les travaux de nouveaux projets solaires dans les capitales provinciales Goma, Kindu et Bunia afin de desservir environ 28 000 ménages et entreprises », explique-t-on dans le rapport. 

Et le rapport de souligner : « Ses « mini-réseaux » de capacité industrielle utilisent des technologies et services de pointe, censés fournir une énergie renouvelable fiable et ininterrompue aux populations de l’est de la RDC. Lorsqu’elle sera achevée, l’installation de Bunia représentera la plus grande centrale solaire hybride hors réseau de ce type en Afrique subsaharienne. L’investissement d’IFC s’adosse à un financement mixte du programme Finlande-IFC sur le changement climatique qui permet de réduire les risques inhérents à l’opération ».

 

PARTENARIAT D’IFC AVEC L’OMC POUR STIMULER LE FINANCEMENT DU COMMERCE EN AFRIQUE

« Durant l’exercice 2023, IFC et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont associées pour réfléchir à la manière d’élargir considérablement l’accès au financement du commerce pour les quatre plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest —Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria et Sénégal — dont les besoins à cet égard se chiffrent à pas moins de 14 milliards de dollars par an. Leur étude sur le financement du commerce en Afrique de l’Ouest, intitulée Trade Finance in West Africa, constate que le coût élevé et l’étroitesse des produits de financement du commerce appliqués dans ces économies brident très considérablement leurs échanges commerciaux », renseigne le rapport. 

Toujours d’après le rapport, si le financement du commerce devenait moins coûteux et plus disponible, ces pays pourraient augmenter leurs exportations et importations de jusqu’à 26 milliards de dollars par an. Et de surcroît, un meilleur accès au financement du commerce procurerait des avantages économiques importants et cet objectif est désormais au centre des activités d’IFC sur le continent. 

« Dans ce cadre, des ateliers de renforcement des capacités ont été organisés de concert avec l’OMC à l’intention de banques, de PME, d’associations professionnelles et d’autorités publiques au Rwanda et en Côte d’Ivoire. Cette activité de sensibilisation est complétée par l’Initiative pour le redressement du commerce et des chaînes d’approvisionnement lancée par IFC en 2022 grâce au Guichet de promotion du secteur privé de l’Association Internationale de Développement (IDA) », note le rapport.

D’après le rapport, elle propose des financements et des services d’atténuation des risques par le biais d’institutions financières locales aux importateurs et exportateurs de produits de première nécessité à travers l’Afrique, particulièrement dans les pays. Et dans sa première année, l’initiative a permis à sept banques d’ouvrir des lignes de financement du commerce pour un montant total de 75 millions de dollars dans des pays comme le Burkina Faso, le Burundi, la Guinée et la Mauritanie. 

« Il s’agissait notamment d’un mécanisme doté de 5 millions de dollars pour Interbank Burundi, facilité par des services de conseil, et de 10 millions de dollars destinés à stimuler les opérations croissantes de financement du commerce de la Banque Mauritanienne de l’Investissement », précise le rapport. 

Et le document de poursuivre : « Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l’OMC « Notre collaboration avec IFC nous a aidés à mieux comprendre la situation du financement du commerce en Afrique, ce qui a permis à IFC de contribuer à combler les déficits à cet égard.  L’étude de référence que nous avons réalisée ensemble a montré que 25 % seulement des échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest bénéficiaient de financements, à un coût élevé, ce qui excluait les petits commerçants en les laissant à la traîne dans la chaîne de production ».

 

À PROPOS D’IFC

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents et les pays en développement. Elle mène des opérations dans plus d’une centaine de pays, consacrant son capital, son pouvoir de mobilisation, ses compétences et son influence à la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie, particulièrement au profit des personnes démunies et vulnérables. 

Au cours de l’exercice 23, IFC a engagé un montant record de 43,7 milliards de dollars au profit de sociétés privées et d’institutions financières dans des pays en développement, mobilisant ainsi les capacités du secteur privé pour améliorer les conditions de vie des populations alors que les économies font face aux répercussions de crises mondiales concomitantes.

Par Massaër DIA

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