La vie en entreprise est une addition de différentes personnalités, avec lesquelles il convient de composer pour évoluer en harmonie. Le bien-être des collaborateurs est essentiel à la performance, l’efficacité des équipes et l’atteinte des objectifs fixés par la direction. Ce bien-être ne peut exister qu’avec un management bienveillant, inclusif, personnalisé selon chaque collaborateur. Les salariés, mais aussi les managers et organes de direction, sont souvent peu formés à la psychologie du travail. Pourtant, avoir conscience des biais cognitifs (Biais de confirmation, effet IKEA, syndrome du scarabée, etc), sont des clés menant vers la réussite. Plus encore, s’intéresser aux soft skills des collaborateurs, leur caractère, permet de révéler le potentiel de chacun, d’adapter les stratégies selon les forces et les faiblesses de tout le monde, et facilite le recrutement pour créer une équipe complémentaire. Raisons pour lesquelles il est utile d’identifier les styles émotionnels principaux des collaborateurs, mais aussi ses propres styles émotionnels, pour faire preuve d’empathie, d’écoute active efficace, et pouvoir régler bon nombre de situations bloquantes.
Les 6 styles émotionnels : l’histoire
Les 6 styles émotionnels sont nés de l’esprit de Richard Davidson, professeur de psychologie, enseignant à l’université du Wisconsin. Véritable expert de la psychologie, il a rédigé quelques ouvrages, au cours de sa carrière, portant sur les profils émotionnels.
Alors, Richard Davidson identifie 6 styles émotionnels, que l’on retrouve dans la vie de tous les jours mais également au quotidien, en entreprise :
- La résilience ;
- La perspective ;
- L’intuition sociale ;
- La conscience de soi ;
- La sensibilité au contexte ;
- L’attention.
Chaque style présente évidemment ses côtés positifs, et ses côtés négatifs, des extrêmes qui demeurent néfaste pour l’individu et son environnement. Il est alors question de trouver l’équilibre.
Selon l’expert, chaque personne est la somme de plusieurs styles, plus ou moins affirmés, qui définissent la manière dont :
- il perçoit le monde qui l’entoure ;
- il réagit ;
- il s’engage avec son environnement ;
- il surmonte les obstacles qui se présentent à lui.
5 raisons d’identifier les styles émotionnels au sein d’une entreprise
Mais alors, pour quelles raisons est-il crucial d’avoir conscience des styles émotionnels au sein de votre équipe ? Pourquoi devez-vous connaitre VOTRE style ?
Les objectifs sont multiples :
- En tant que manager, vous comprendrez mieux vos collaborateurs. En les comprenant mieux, vous pouvez les accompagner avec plus d’efficacité au quotidien, dans leurs réussites comme dans leurs échecs, mais aussi dans leurs souhaits comme dans leurs revendications.
- Il devient aussi plus simple de constituer une équipe complémentaire ! Vous avez conscience des traits de caractère de chacun, de ce qui matche, ce qui ne fonctionne pas, ce qui risque de déstabiliser l’équilibre global.
- Vous identifiez les collaborateurs adéquates selon les situations qui se présentent au sein de l’entreprise. En fonction des styles émotionnels de chacun, vous pouvez alors déléguer certaines tâches à certains collaborateurs, car leur intelligence émotionnelle leur permet de répondre à votre demande. Chaque salarié devient un pilier sur lequel vous pouvez compter en fonction de chaque situation.
- Vous avez les clés pour favoriser une meilleure communication et donc une meilleure ambiance et performance au sein de votre équipe ! La connaissance de soi, de son mode de pensée, de réaction, est importante pour évoluer au sein d’un groupe.
- Vos collaborateurs développent la tolérance et la compréhension de l’autre grâce à la mise en lumière de leurs styles émotionnels. Ils se sentent « uniques », écoutés, estimés à leur juste valeur, acceptés tels qu’ils sont. En libérant la parole sur leur manière de fonctionner, ils offrent aux autres la possibilité de s’adapter, de comprendre, eux-aussi, avec bienveillance.
Connaître l’autre est une richesse en entreprise. Pourtant, par pudeur et souci de ne pas s’ouvrir trop car le monde du travail requiert un certain formalisme et une certaine distance, les collaborateurs sont timides à l’idée de révéler leur plein potentiel. La peur du jugement, de l’incompréhension, la peur d’en dire trop ou pas assez, d’être mis à nu, que les confidences deviennent des armes pour les autres… Naissent alors suppositions, interprétation, parole maladroite voire malveillante, reproche, intolérance… (Les 4 accords toltèques sont mis à mal !). Or, c’est justement dans un climat bienveillant et favorable à l’acceptation de l’autre que les collaborateurs peuvent s’épanouir durablement.
Les 6 styles émotionnels en entreprise
Les styles émotionnels, au nombre de 6, sont les suivants :
L’idée est alors de :
- réaliser une petite introspection : vous qui lisez cet article, dans quels styles vous reconnaissez-vous ? A quel niveau d’intensité ?
- réaliser un travail de groupe dans votre équipe : chacun peut faire le même exercice pour soi. Ensuite, dans un cadre respectueux et bienveillant, vous pouvez demander aux autres collaborateurs de définir, selon eux, les styles émotionnels des autres. La perception de soi et la manière dont les autres nous perçoivent permet d’évoluer, de briser la glace, de régler des conflits, de mieux comprendre.
- réaliser des jeux de rôle : chaque personne peut incarner l’un des styles et tenter de le mettre en application dans une mise en situation ! C’est une manière de réussir à se mettre à la place de l’autre, de comprendre, et surtout d’identifier les modes de communication adaptés à chaque collaborateur.
La résilience
Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales définit la résilience comme une « Force morale ; qualité de quelqu’un qui ne se décourage pas, ne se laisse pas abattre. »
La résilience est donc la capacité d’un collaborateur à se relever, à surmonter les obstacles qui se présentent à lui au travail. Il peut s’agir de conflits avec d’autres personnes, de problématiques liés à des prestataires, d’échecs dans des projets, d’aléas du quotidien qu’il parvient à gérer.
La résilience permet notamment de tirer des leçons de ses expériences et des échecs !
La perspective
La perspective est la capacité qu’a un collaborateur de voir demain avec optimisme ou pessimisme. Il est alors question de s’interroger sur la manière dont les émotions sont maintenues en équilibre.
Quelle est votre manière de réagir face aux événements ? Comment voyez-vous demain ? Et ce verre, est-il à moitié vide ou à moitié plein ? Comment réagissez-vous face à la nouveauté, au changement, à l’imprévu ?
L’intuition sociale
Comme son nom le suggère, l’intuition sociale se définit comme l’observation des autres collaborateurs. Le regard est porté sur la communication non verbale de leurs émotions.
Parvenez-vous à faire preuve d’empathie ? A identifier les émotions de vos collègues ? A savoir quand ils vont bien ou moins bien sans même en parler ?
La conscience de soi
La conscience de soi est importante. Déjà, pour votre bien-être personnel, mais aussi pour identifier vos forces et vos faiblesses en fonction de l’environnement dans lequel vous êtes.
La conscience de soi revient à l’écoute de votre corps, de vos émotions. Etes-vous capable d’identifier les signes physiques qui révèlent une émotion chez vous ? Tremblements, respiration, rythme cardiaque, tic, mouvements nerveux, etc.
Savez-vous associer vos signaux physiques, vos ressentis, avec les émotions qui en découlent ? Dans quel contexte surviennent-ils ? Vous sentez-vous confortable, inconfortable ? Comment les gérez-vous ? Percevez-vous vos signaux physiques avant de vous rendre compte de l’émotion liée ?
La sensibilité au contexte
La sensibilité au contexte est l’analyse de vos émotions en fonction de l’environnement dans lequel vous êtes. En ayant conscience de vos émotions, vous êtes amené à identifier les situations qui les déclenchent et donc à mieux les appréhender.
Cette connaissance de soi est importante car elle vous permet tout simplement de maintenir votre équilibre en trouvant des solutions, avec le temps, pour surmonter vos émotions négatives lorsque vous n’avez pas de contrôle sur le contexte qui les initie. Ainsi, vous développez votre capacité d’adaptation plutôt que d’agir toujours de la même manière, avec un résultat toujours identique.
Comment faites-vous face au stress ? Comment réagissez-vous lorsqu’un conflit éclate ? Quel est votre ressenti quand on vous dit « non » ?
L’attention
Enfin, le dernier style émotionnel entoure l’attention. Il s’agit de l’aptitude à rester concentré sans se laisser distraire par l’environnement de travail.
Dans quelles conditions êtes-vous concentré ? Qu’est-ce qui peut nuire à cette concentration ? Comment faire alors, pour rester concentré quand la situation ne le permet pas ?
Dès lors, vous pouvez identifier votre mode de fonctionnement et celui des autres pour créer un environnement de travail qui permette à tout le monde de s’épanouir et de travailler dans les meilleures conditions possibles.
La vie professionnelle est formatrice. Si l’on se concentre avant tout sur les compétences techniques, on en oublie parfois à quel point une expérience professionnelle participe à l’évolution personnelle de chaque individu en matière de valeurs, de confiance, d’estime, de motivation, et bien d’autres critères.
En ayant connaissance des styles émotionnels de votre équipe tout comme des vôtres, vous avez les clés pour booster le potentiel de vos salariés, afin qu’ils s’enrichissent personnellement, qu’ils évoluent, qu’ils se déploient et se révèlent les uns aux autres, mais avant tout, qu’ils fassent connaissance avec eux-mêmes dans un contexte pro.
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