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Vacances scolaires au Togo : job c’est job, bientôt la rentrée scolaire

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Après neuf mois de dur labeur, les élèves au Togo sont en vacances. Certains élèves conscients des conditions financières néfastes de leurs géniteurs, ont préféré travailler et gagner un peu de sous, afin d’avoir une meilleure condition de vie à la rentrée scolaire prochaine. Et, du coup aider leurs parents. D’autres, surtout les filles, ont aussi préféré « travailler » et « gagner » elles aussi de l’argent pour pouvoir payer les fournitures scolaires pour l’année académique qui s’ouvre officiellement le 18 septembre prochain. Comment ? À travers le phénomène « bizi ».

Comme dans toute structure où les employés prennent des congés ou des vacances, le rituel est le même dans les écoles et universités. Les élèves et étudiants abandonnent cahiers et amphithéâtres pour plus de deux mois de vacances. Mais ce temps de vacances constitue pour la plupart des élèves et étudiants, celui de s’occuper d’une manière ou d’une autre afin de gagner un peu de sous et arrondir les angles à la rentrée scolaire prochaine qui s’annonce déjà.

Ils sont nombreux les élèves en ce temps de vacances à ne pas dormir. En effet, en abandonnant les activités pédagogiques pour un temps, certains élèves ou étudiants, vont à la quêté des activités pécuniaires communément appelés « job », afin d’engranger une économie pour la nouvelle rentrée scolaire.

Judith est élève en classe de première au lycée ville1 à Notse, une ville située à 90 kilomètres de Lomé, la capitale.  Elle est venue à Lomé avec cinq de ses sœurs. L’objectif : travailler afin d’avoir une économie conséquente pour pouvoir payer les fournitures scolaires. « Je suis venue avec mes sœurs pour faire un job de vacances. J’ai aussi trouvé dans un bar. La dame vend du riz et d’autres nourritures. Elle me paye 1000 francs CFA par jour. Je me couche avec les autres filles dans le bar lorsqu’on finit d’arranger les effets après la vente », a-t elle déclaré toute joyeuse, avant d’ajouter qu’elle autre a de chance et que ses autres camarades ont trouvé mais la paye n’est pas conséquente.

Comme judith, nombreux sont les élèves de Lomé comme de l’intérieur du pays à converger vers Lomé, la capitale et quelques villes, pour trouver de quoi faire pendant ces vacances-ci, et se faire un peu d’argent.

Komlan, est étudiant à l’Université de Lomé, et il n’a trouver mieux que d’aider les maçons dans leurs activités pour gagner un peu de sous pour la rentrée académique prochaine. « Je suis à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestions (FACEG), à l’université de Lomé, mais j’aide une femme au grand marché de Lomé à vendre les chaussures tapettes. Je vois souvent nos camarades d’université ici au grand marché de Lomé. Nous venons de loin et nos parents ne sont pas nantis, alors on ne peut que faire ça pour gagner un peu de sous. Sans ça, on deviendra des voleurs et les conséquences sont dramatiques », a déclaré Jules, étudiant lui aussi à l’université de Lomé, tout en admettant que trouver ou faire le job de vacances, n’est pas du tout facile.

Que ce soit au grand marché ou au marché de Hédzranawoé, ou encore dans les boutiques ou bars de la capitale, les élèves et étudiants exercent dans des conditions pas du tout enviables pour au moins gagner de l’argent et se faire une bonne rentrée académique.

Ahoéfa, étudiante en marketing préfère vendre des produits vestimentaires afin que ses revenus journaliers lui permettent de garantir sa rentrée prochaine. «L’emploi est le diamant, je préfère vendre les produits vestimentaires et c’est ce que je fais pour bien préparer la rentrée puisque. Je gagne au moins deux milles franc CFA par jour après mes dépenses journalières », a-t-elle déploré.

Si pour certains élèves et étudiants, le job des vacances consiste à aider les bonnes dames à vendre leurs produits, d’autres surtout les garçons, le job des vacances, c’est conduire les motos taxis. Ils sont donc nombreux les jeunes élèves et étudiants pendant ces vacances à enfourcher les motos pour se faire de l’argent. « Cette année j’ai préféré conduire la moto taxi pour gagner un peu de sous avant la rentrée scolaire prochaine. Je dois remettre 2000 francs CFA chaque jour au propriétaire de la moto. Si je gagne plus en transportant les clients, le reste m’appartient, mais je dois aussi payer le carburant pour pouvoir transporter mes clients », a-expliqué Hilaire, un élève qui conduit une moto taxi pour gagner un peu de sous.

Il a ajouté qu’ils sont nombreux à conduire les motos taxis en cette période de l’année. « Nous sommes obligés de faire ce travail. Avec ça, on gagne un peu d’argent et on peut aussi économiser la pour rentrée scolaire prochaine. »,a-il ajouté.

A côté, d’autres élèves et étudiants passent leurs vacances à la maison pour motifs de n’avoir rien trouvé comme job de vacances. Certains étant à la charge de leurs parents qui disposent des moyens préfèrent en ces périodes de vacances effectuer des voyages. D’autres encore rejoignent leurs familles aux villages où ils entreprennent les activités génératrices de revenus.

S’ils entreprennent les jours ouvrables, ces étudiants se divertissent aux heures de pause et dans les week-ends. La musique, les jeux de divertissements, le sport, les ballades entre amis, et des détentes dans des night-clubs sont entre autres loisirs auxquelles s’adonnent ces étudiants. Les vacances sont donc vécues par chaque étudiant ou élève à sa manière. 

Le phénomène « Bizi », une prostitution déguisée

Que ce soit WhatsApp, Instagram ou encore Tik Tok, des applications mobiles, les élèves et étudiantes surtout passent par ces canaux en ces temps de vacances pour aussi gagner de l’argent pour la rentrée académique prochaine. Si pour certains, les nouvelles technologies permettent de se cultiver, de faire des recherches ou un moyen pour trouver de l’emploi, de s’informer et se former, d’autres par contre, en ont fait un canal par lequel ils assouvissent leur désir sexuel et gagner de l’argent. 

 

Le phénomène prend de l’ampleur à Lomé ; Une vraie concurrence à l’encontre des professionnelles de sexe. Ces jeunes élèves ou étudiantes  pour gagner aussi de l’argent en ces temps de vacances, ont créé des groupes sur les réseaux sociaux.

C’est devenu un virus, le phénomène « Bizi ». Lorsque vous voyez une fille dans une vidéo qui crie « abonnez-vous, abonnez-vous », ne cherchez pas loin. Elle fait ce bisness de jambes en l’air. Par ailleurs, lorsque vous regardez une vidéo d’une fille bien sexy et cette dernière vous informe qu’elle fait le massage à domicile, le code est clair. « Mon tarif varie de 5000F à 25000f, ça dépend des services que le client demande », a laissé entendre Ginette, une travailleuse de sexe sur TIK TOK.

La stratégie « Bizi » est toute simple. Il suffit de créer un groupe sur les réseaux sociaux. Les jeunes, surtout des filles dans le groupe se donnent des sobriquets. Elles ont des ramifications avec d’autres hommes et même avec des hauts placés. Les numéros et parfois les photos de ces dernières, sont pour la plupart des élèves et étudiantes, identifiables. Et, lorsqu’un homme a un besoin sexuel, c’est l’administratrice du groupe qui est contactée. C’est elle qui fera la proposition de celle qui viendra. Le tarif est fait et un lieu est proposé pour la rencontre. La désignée sera présence au point de la rencontre. Une fois finit, la concernée va verser 10% de ce qu’elle a perçu à l’administratrice.

Il est donc fréquent de voir sur les réseaux sociaux des groupes actifs comme « Baise Room », « Sans Tabous », ou encore « Fuck it », « Amour à gogo ». Certains membres des différents groupes cités sont Togolais, d’autres du Bénin ou du Ghana voisin. 

Evelyne est étudiante en première année dans une Université privée de Lomé. Selon elle, c’est avec « Bizi », qu’elle va arriver à s’inscrire l’année prochaine. « Je sais que ce n’est pas bien mais je ne puis rien. Je suis inscrite dans une Université privée. Mais parents n’ont rien et sont à l’intérieur du pays. Je fais comment ? C’est mon oncle qui m’avais inscrit dans cette université privée, mais après plus rien. Pour dire, dans notre groupe sur les réseaux sociaux, on est toutes des étudiantes. Les élèves n’y sont pas admises. C’est vrai, il y’a d’autres groupes d’élèves qui se sont constitués et font la même chose que nous », a-t-elle expliqué.

Elle a ajouté qu’il y’a aussi d’autres groupes de « Bizi » qui sont administrés par des étudiants hommes, qui sont des courtiers. « Il y’a des groupes de « Bizi » qui sont administrés par des étudiants. C’est eux qui nous cherchent des partenaires sexuels et lorsque c’est conclu, on verse après des ristournes au courtier. Tous les moyens sont bons pour gagner de l’argent et s’inscrire l’année académique prochaine », a-t-elle précisé.

Comme quoi, on peut aussi se faire une rentrée scolaire dorée à travers le sexe. Tout ceci se passe au vu et au su de tout le monde. Une chose est de trouver un job pendant les vacances pour économiser et avoir de meilleures conditions à la rentrée scolaire prochaine, l’autre est de gagner l’argent à travers des moyens qui défient les mœurs. Ce qui est certain, le « job », c’est le « Job » et que l’argent n’a pas de d’odeur. (NKA/Afrik Management/août/2023)

 

admin
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