Economie

Africa 50: 277 milliards d’USD par an jusqu’en 2030 pour atteindre ses objectifs en matière de financement et stimuler la croissance verte

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LOME, 4 juillet (AFRIK MANAGEMENT)- La première édition du Forum Infra pour l’Afrique et l’Assemblée générale annuelle des actionnaires d’Africa 50, qui a pour objectifs de baliser la voie aux solutions pouvant contribuer au développement d’infrastructures en Afrique et atténuer le changement climatique, s’est ouvert ce lundi en Lomé, capitale du Togo.

Cette rencontre qui s’est ouverte en présence du Président de la République Faure Gnassingbé, a examiné les besoins en financement des infrastructures en Afrique, fait des plaidoyers en faveur de la mobilisation de ces ressources dans une dynamique associant le secteur public et le secteur privé pour accélérer la construction des grands projets pour notamment impacter la Zone de Libre Échange africaine.

C’était aussi en présence des ministres des Infrastructures, des ministres des Transports, d’Organismes et directions sous tutelle, Constructeurs, Contractants et Gestionnaires d’infrastructures terrestres, portuaires et aéroportuaires, Fournisseurs d’équipements et de matériel BTP, Cabinets d’études et d’ingénierie, d’Organismes multilatéraux, d’Opérateurs logistiques, des Bailleurs de fonds, des Consultants en stratégie et conseillers juridiques, Banques et assurances et d’Investisseurs privés.

Cette rencontre de deux jours, est également une occasion pour le Togo, comme pour d’autres pays Africains, de présenter ses grands projets d’infrastructures à divers investisseurs jouissant des capacités nécessaires et aussi de promouvoir le pays sur la scène internationale.

Plusieurs thématiques de développement dont l’une consacrée au Togo, « l’étoile montante africaine » qui vise à combler le déficit de financement dans les infrastructures africaines ont été développées.

Selon le président de la Banque africaine de développement, M. AkinwumiAdesina, la Banque africaine de développement peut multiplier par 3 ou 4 l’effet de levier pour mobiliser beaucoup plus de financement et également soutenir toutes les banques régionales de développement en Afrique, ainsi qu’Africa50.

« Une réaffectation de 250 milliards d’USD de DTS vers les banques multilatérales de développement permettrait de dégager jusqu’à 1 000 milliards d’USD de nouveaux financements pour le développement à l’échelle mondiale.Africa50 fait un travail remarquable en tant qu’institution, en développant des projets jusqu’à leur bancabilité et en les finançant. Notre objectif principal est de contribuer à combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique, qui est de l’ordre de 68 à 108 milliards de dollars par an. », a-t-il déclaré.

Il a aussi ajouté qu’au cours de ses six dernières années d’activité, Africa50 a obtenu le soutien de toute l’Afrique et compte aujourd’hui 31 pays africains parmi ses actionnaires et 3 investisseurs institutionnels africains. « Avec un capital total souscrit d’un peu moins d’un milliard de dollars, Africa50 a investi dans des infrastructures essentielles d’une valeur totale de plus de 6,6 milliards de dollars. Africa50, en collaboration avec la Banque africaine de développement, investit dans le projet hydroélectrique de Nachtigal au Cameroun, qui fournira 420 MW et augmentera la capacité installée du pays de 25 %. », a-t-il souligné.

« Africa50 et la Banque africaine de développement ont co-investi dans le projet de centrale thermique de Malicounda au Sénégal, qui fournira 120 MW d’électricité. La centrale a été inaugurée au début de cette année.L’investissement d’Africa50 dans la centrale électrique d’Azura produit 461 MW d’électricité dans une entreprise qui fournit environ 10 % de la capacité de production effective actuelle du Nigéria. Africa50 a investi dans les six centrales solaires de Benban qui fournissent 400 MW d’électricité en Égypte, dans le cadre du parc solaire de 1 500 MW, l’un des plus grands au monde. Dans les secteurs de l’énergie, des transports et de la logistique ou des infrastructures numériques, Africa50 joue progressivement et rapidement un rôle stratégique pour combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique. Le travail stratégique en cours est facilité par le déploiement du Fonds d’accélération des infrastructures en Afrique, d’une valeur de 500 millions de dollars, première plateforme d’infrastructure à véhicule d’investissement privé lancée par Africa50. L’équipe complète du Fonds est en place, et elle est déjà en train d’assurer le financement de ses investissements. », a-t-il conclu.

En ouvrant les travaux, le Directeur général d’Africa50, Alain Ebobissé a réitéré l’appui de la Banque Africaine de Développement au développement de l’Afrique et s’est réjoui que les pays comme le Togo, la Gambie et le Zimbabwe fassent partie du programme de recyclage d’actifs en Afrique, avec le bitumage de la route Lomé-Kpalimé (Togo), la construction du pont Sénégambie, et en ce qui concerne le Zimbabwe la construction des aéroports de Harare, Bulawayo et Victoria Falls.

Le président de la République a lui, indiqué que ces assises permettront de générer des solutions pertinentes pour répondre aux défis de la croissance et du développement du continent et a appelé les participants à rechercher des solutions viables et innovantes afin d’aider à progresser sur la voie d’une Afrique unie à la commande de sa destinée.  « Mon pays a bien des atouts. Il possède le port naturel le plus profond de la sous-région. Le Togo a vocation à être un hub logistique visant la desserte de l’hinterland et de ses pays voisins. Pour profiter de ces atouts, il faut des investissements massifs », a-t-il souligné tout en demandant aux participants d’intégrer dans les plans d’infrastructures, le défi climatique.

Le financement des infrastructures en Afrique

Les discussions ont porté sur « la question de savoir comment débloquer davantage de ressources à l’échelle mondiale pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable, lutter contre le changement climatique, résoudre les problèmes d’endettement auxquels sont confrontés les pays et combler les déficits de financement des infrastructures dans le monde », a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et président du conseil d’administration d’Africa 50, Dr. Akinwumi Adesina.

Selon lui, l’Afrique aura besoin de 277 milliards d’USD par an jusqu’en 2030 pour atteindre ses objectifs en matière de financement de la lutte contre le changement climatique et stimuler la croissance verte, conformément aux contributions déterminées au niveau national. « Notre objectif principal est de contribuer à combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique, qui est de l’ordre de 68 à 108 milliards de dollars par an », a-t-il déclaré.

Au cours de ses six dernières années d’activité, Africa50 a obtenu le soutien de toute l’Afrique et compte aujourd’hui 31 pays africains parmi ses actionnaires et 3 investisseurs institutionnels africains. Africa50 a investi dans des infrastructures essentielles, plus de 6,6 milliards de dollars.

« Nous pouvons faire beaucoup plus pour combler le déficit d’infrastructures en Afrique. Pour la plupart des infrastructures n’ayant pas encore été construites en Afrique, nous avons une excellente opportunité de construire des infrastructures vertes et de verdir celles existantes. L’Afrique dispose d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables », a poursuivi Dr. Akinwumi.

Africa50 et ses piliers stratégiques

Le directeur général de Africa50, Alain Ebobissé, a évoqué les trois piliers stratégiques de son institution qui sont : « Développer des projets bancables » ; « Financer les infrastructures » et « Mobiliser les capitaux en Afrique et à l’internationale pour le financement des infrastructures africaines ».

A travers cette double conférence, « nous avons voulu faire un évènement où nous pouvons démontrer que le continent est non seulement une terre d’opportunités, mais aussi une Afrique unie qui est aux commandes de sa destinée, tout en forgeant des alliances internationales pour sa prospérité », a signifié M. Ebobissé.

Ce forum est une occasion pour Africa50 de forger de nouveaux partenariats à travers la signature d’accords de co-développement et de co-financement de projets et une opportunité de mobilisation des ressources africaines en plus des capitaux internationaux, pour les infrastructures.

Africa50 en est à sa 6ème année d’opération. Sur cette période, l’institution a investi des fonds propres dans 21 projets d’infrastructures à travers 22 pays et la valeur totale de ces projets s’élève à plus de 6,6 milliards de dollars US.

« L’avenir de l’Afrique se joue aujourd’hui. Notre continent abonde de ressources naturelles et humaines et Africa50 est prêt à relever le défi de créer les infrastructures nécessaires à la croissance du continent », a conclu le directeur général de l’institution.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par la signature d’accord de recyclage d’actifs sur la route Lomé-Kpalimé. Un accord paraphé par le directeur général de Africa 50, Alain Ebobissé, le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya et la ministre des Travaux publics, Zouréhatou Kassah-Traoré.

Rappelons qu’Africa50 privilégie les projets de moyenne et grande envergure ayant un fort impact sur le développement de l’Afrique tout en proposant un rendement attractif aux investisseurs. Il finance aussi les projets représentant une valeur agrégée de plus de 5 milliards de dollars. L’initiative compte actuellement 31 actionnaires, dont 28 pays Africains, la BAD, la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et Bank Al-Maghrib.

Nicolas ADIGBLI

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