De gigantesques marques imprimées dans les anciens sédiments de la mer du Nord dévoilent la vaste extension de la calotte polaire lors de la glaciation du début du Pléistocène, il y a 1 million d’années.
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- Une énorme couverture glaciaire s’étendant sans discontinuer jusqu’en Angleterre
Difficile d’imaginer que sur les 2,6 derniers millions d’années, l’Europe du Nord a bien souvent été prise dans un immense étau de glace. Le Pléistocène est en effet marqué par une série de cycles glaciaires et interglaciaires durant lesquels l’extension de la calotte polaire a considérablement varié. Toutefois, l’état de la couverture glaciaire au début du Pléistocène, entre 2,6 et 0,8 millions d’années, reste très mal contraint. Deux modèles existent principalement : l’un supposant une extension réduite, ne recouvrant que la Scandinavie et une partie du nord de l’Écosse, et l’autre proposant au contraire un vaste déploiement de la calotte jusqu’à travers la mer du Nord, recouvrant ainsi l’ensemble de la Scandinavie et des îles britanniques.

Les deux modèles (A et B) proposés pour l’extension de la calotte polaire il y a 1 million d’années. © Ottesen et al. 2025, Science Advances
Une nouvelle étude vient trancher dans ce débat en apportant la preuve de l’existence d’une couverture glaciaire au-dessus de l’actuelle mer du Nord il y a 1 million d’années. Ce résultat, présenté dans la revue Science Advances, se base sur l’acquisition de données sismiques, qui ont permis d’imager le fond de la mer en 3D et les couches sédimentaires. C’est ainsi que sur un plan horizontal situé sous un kilomètre de sédiments, les chercheurs ont identifié de longues marques linéaires, dans ce qui fut jadis le paléo-fond.

Coupe sismique verticale (A) réalisée en mer du Nord. Les flèches pointent des « creux » qui, sur un plan horizontal 3D s’avèrent être les traces laissées par le passage d’une vaste calotte glaciaire (marques noires sur les autres images). © Ottesen et al. 2025, Science Advances
L’analyse de ces sortes de gigantesques griffures laissées sur le fond sédimentaire il y a 1 million d’années révèle que la région était recouverte par un immense glacier, qui s’étendait de la Norvège à l’Angleterre. Ce sont les mouvements d’avancée et de retrait de la glace qui ont laissé ces marques sur le fond mou de la mer.
Par FUTURA
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