Le Ministère de l’environnement, de la transition écologique (METE), avec l’appui de la Banque mondiale à travers son projet Partnership for market implementation (Pmi), a organisé ce mercredi 18 décembre 2024, un atelier national de validation de l’étude sur la courbe des coûts marginaux de réduction (MACC, en anglais) des émissions de gaz à effet de serre. Cette étude s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 6 de l’accord de Paris sur les marchés carbones.
Par Massaër DIA
La mise en place de la MACC va permettre d’évaluer le potentiel d’atténuation par secteur, de définir un coût de réduction tenant compte du contexte local et d’affiner les critères d’éligibilité à appliquer aux projets de transaction sur l’article 6 de l’Accord 6 de l’Accord de Paris.
Mme Madeleine Rose Diouf, Directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts (DCCTEFV), a affirmé : « Le développement de cet outil traduit notre engagement ferme en faveur d’une transition écologique et d’un développement résilient au climat et sobre en carbone. La Courbe MACC, en hiérarchisant les actions d’atténuation selon leur impact carbone et financier, constitue ainsi une réponse méthodologique face aux défis liés à la planification stratégique de nos mesures climatiques ».
Elle estime que cet outil stratégique, fruit d’une collaboration entre le ministère de l’environnement et de la transition écologique (METE) et la Banque mondiale dans le cadre du Programme Partnership for market implementation (Pmi), marque une avancée importante dans notre démarche de lutte contre les changements climatiques.
Selon Mme Diouf, le changement climatique reste une menace pressante pour nos sociétés, et nos écosystèmes.
Elle poursuit : « Nos côtes reculent sous l’effet de l’érosion, nos terres agricoles subissent la salinisation croissante, et nos villes sont périodiquement frappées par des inondations intenses. Ces défis, amplifiés par l’augmentation des températures moyennes, nous obligent à agir collectivement et avec ambition ».
Selon la Directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts (DCCTEFV), la Courbe MACC vient ainsi s’inscrire comme un outil central dans cette dynamique.
Selon elle, en identifiant les actions qui maximisent les réductions d’émissions à un coût financier optimisé, elle permettra de guider nos priorités et de sélectionner les résultats d’atténuation les plus adaptés pour les transactions sur le marché carbone.
Elle souligne que l’atelier d’aujourd’hui constitue une étape cruciale qui leur permettra de valider l’étude participative.
« Les résultats issus de cette courbe orienteront donc directement nos politiques climatiques et notre participation active au marché carbone international, renforçant ainsi notre position en tant que leader africain de la transition écologique », conclut-il.
Quant à M. Stéphane Gill, représentant du cabinet Carbon Limits, il avance : « Comme tous les pays, le Sénégal veut continuer sa croissance économique. Ce type de croissance, historiquement liés avec les émissions plus élevées de gaz à effet de serre mais avec des technologies qui évoluent, il y a des opportunités pour avoir une croissance économique sans avoir des gaz à effet de serre importante. Il y a un éventail de mesures qui est possible dans ce cadre à travers tous les secteurs, le secteur forestier, du transport, l’énergie, des déchets. Dans tous ces cas, ces financements sont intéressants, ils ont un coût important mais dans certains cas, il y a un besoin de financement. Il y a la possibilité de soutien financier international à travers les marchés du carbone. Et avoir une connaissance des coûts relatifs des différentes mesures, présente l’opportunité d’engager avec des partenaires internationaux, dans la coopération internationale, les marchés du carbone ».
Il estime que cette étude est un outil qui pourrait aider le Sénégal, dans cette coopération et cette coopération qui pourra aboutir, voire des financements internationaux à travers les marchés du carbone qui pourraient aider à mettre en œuvre ce type de mesure avec des technologies nouvelles des interventions qui ont besoin de financements additionnels pour que ça soit possible ici au Sénégal.
Il a tenu à préciser que cette étude présente 37 mesures, le coût d’atténuation, c’est-à-dire combien ça coûte par tonne de carbone et aussi le potentiel d’atténuation.
Il conclut : « Les grandes lignes, c’est qu’il y a des mesures qui sont à ce jour assez coûteuses, c’est-à-dire le transport. Il y a des mesures dans le secteur forestier qui sont coûteuses, qui ont quand même besoin de soutien et il y a des mesures qui représentent des épargnes, efficacité énergétique, ça permet de consommer moins d’énergie et de dépenser moins dans l’énergie ».
D’après un rapport, l’analyse de la courbe de coût marginal de réduction (marginal abatement cost curve ou MACC en anglais) est un outil méthodologique qui offre une représentation visuelle des options les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Ledit rapport précise: « Elle repose sur des informations concernant diverses mesures d’atténuation (technologies, pratiques, etc.) ainsi que sur une série d’hypothèses. Cet outil permet de classer les options de réduction selon leur coût sociétal, de la moins onéreuse à la plus coûteuse. Cette analyse repose sur des technologies et interventions spécifiques. L’analyse MACC vise à orienter la politique relative à la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) actuelle du Sénégal, tout en soutenant l’élaboration des futures CDN et le développement des instruments de tarification du carbone. Elle joue un rôle particulièrement important dans l’engagement du Sénégal sur le marché international du carbone, notamment dans le cadre de l’Article 6 de l’Accord de Paris ».
Massaër DIA
(Afrik Management/ Décembre 2024)
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