Il s’était détaché de la plateforme de glace Filchner-Ronne, au nord-ouest de l’Antarctique. C’était en août 1986. Celui que les scientifiques ont baptisé A23a. Le plus grand iceberg du monde. Entraîné par les courants, il avait rapidement échoué dans la mer de Weddell. Il y était resté littéralement coincé pendant plusieurs décennies.
En 2020, l’iceberg A23a s’était remis en mouvement. À une vitesse de l’ordre de 5 kilomètres par jour.
Et puis en août de cette année 2024, il s’était de nouveau retrouvé piégé dans un tourbillon océanique près des îles Orcades du Sud. Mais ce vendredi 13 décembre, le British Antarctic Survey annonçait que le plus grand iceberg du monde (il mesure tout de même quelque 3 800 km2, pour une épaisseur de 390 mètres et une masse de l’ordre de 1 000 milliards de tonnes) avait repris sa dérive dans l’océan Austral.
Quelle influence des icebergs sur les eaux dans lesquelles ils dérivent ?
Si les scientifiques ont suivi les pérégrinations de l’iceberg, c’est dans l’espoir de mieux comprendre comment il affecte les eaux qu’il traverse. Parce que les chercheurs savent que les icebergs peuvent apporter des nutriments et alimenter ainsi des écosystèmes dans des zones autrement moins productives. Mais ils ignorent toujours quelle différence des icebergs de tailles et d’origines différentes peuvent faire de ce point de vue.
Les chercheurs s’attendent désormais à ce que A23a vogue vers le nord. Il s’approchera probablement de l’île de Géorgie du Sud. Là, des eaux plus chaudes provoqueront sans doute sa fonte et sa fragmentation en morceaux plus petits.
C’est généralement le destin des icebergs. Depuis les années 1980, d’ailleurs, plusieurs autres ont temporairement gagné le titre de plus grand iceberg du monde. A68 qui s’est détaché de la plate-forme de glace Larsen C en 2017 mesurait environ 5 500 km². En dérivant vers le nord, il s’est brisé en plusieurs petits morceaux. En 2021, A67 s’est détaché lui aussi de la plate-forme de glace Filchner-Ronne, devenant très temporairement le plus grand iceberg du monde, car il s’est rapidement divisé en trois morceaux. Finalement, le plus grand iceberg jamais observé aura été B15, détaché de la plate-forme de glace de Ross en mars 2000 avec une superficie de 10 800 km2. Il s’est brisé en 2015.
Par FUTURA
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