La trajectoire sur laquelle nous sommes engagés nous mènera dans le mur. Le constat est dur. Mais les chercheurs n’en restent pas là. Ils nous proposent même aujourd’hui plusieurs manières efficaces de nous remettre sur la bonne voie.
Limiter le réchauffement climatique anthropique. La tâche semble parfois difficile. Insurmontable, même, lorsque les scientifiques nous mettent en garde contre les potentiels effets fâcheux de certaines de nos stratégies, par exemple, un recours massif à la bioénergie pourrait entrer en conflit avec la production alimentaire. Mais ils restent convaincus qu’il existe ce qu’ils qualifient de « voies de développement durable ». « Des stratégies qui empêchent un changement climatique dangereux tout en évoluant vers un monde qui permet aux gens de prospérer sur une planète saine. »
La durabilité reste atteignable
Un beau programme, dont des chercheurs de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam (PIK, Allemagne) détaillent aujourd’hui les lignes dans les Environmental Research Letters. Leurs modèles leur ont donné trois voies de développement durable différentes, mais qui peuvent être tout aussi efficaces. « Nous sommes face à un défi majeur, mais nous pouvons atteindre la durabilité tant espérée », assure Bas van Ruijven, chercheurs à l’International Institute for Applied Systems Analysis (Autriche), dans un communiqué.
Parmi les voies présentées dans l’étude, deux prévoient un changement progressif des régimes alimentaires et de la consommation d’énergie. Elles comptent sur des avancées rapides en matière de technologies vertes ou sur une grande orchestration des changements systémiques par les gouvernements.
Restaurer le climat et la biodiversité tout en soignant les humains
La dernière voie, celle que les chercheurs appellent du « mode de vie durable », correspond à une transition rapide vers une alimentation flexitarienne. Comprenez, une alimentation de base végétarienne, mais qui autorise la consommation occasionnelle de viande. Bonne pour le climat, elle est aussi connue pour avoir des avantages substantiels pour la santé humaine. Cette voie comprendrait également une réduction de la consommation finale d’énergie par habitant d’environ 40 % d’ici 2050, les pays les plus riches étant les plus grands contributeurs à la réduction des inégalités énergétiques. « De tels changements pourraient poser des problèmes quant à leur réalisme pour les citoyens », soulignent les chercheurs. Ils présentent toutefois l’avantage de peu reposer sur des technologies non éprouvées et donnent les résultats les plus positifs pour la biodiversité et la protection du climat.
« Si nous nous en tenons à notre trajectoire actuelle, aucun des objectifs de développement durable ne sera atteint. D’ici 2030, 660 millions de personnes pourraient encore vivre dans l’extrême pauvreté et les crises environnementales, comme la perte de biodiversité et le réchauffement climatique, ne feront que s’aggraver. Il est donc clair que nous devons agir maintenant. Nous pouvons toujours choisir la voie durable à suivre, mais les ignorer n’est plus une option », conclut Elmar Kriegler, co-auteur de l’étude.
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