Il y a trois ans, de nombreux pays se sont mis d’accord pour mettre un terme à la déforestation d’ici 2030. Et pourtant, la demande pour l’huile de palme, le soja, le bœuf, le papier et le nickel continue de faire progresser la déforestation malgré les promesses de 140 États.
La destruction globale des forêts s’est aggravée en 2023, rapporte une étude de Climate Focus résumée par The Guardian : 6,4 millions d’hectares de forêts ont été rasés en 2023 et en plus de cela, 62,4 millions d’hectares de forêts ont été dégradés par des coupes, des constructions de routes ou bien des incendies. C’est en Indonésie (+57 % de déforestation) et en Bolivie que les forêts ont été les plus dégradées en raison d’un changement de politique, mais aussi à cause de la demande grandissante des pays riches pour certains produits : le bœuf, le soja, l’huile de palme, le papier et le nickel.
Certains pays ont par contre fait des efforts immenses, comme le Brésil. Le Président Luiz Inácio Lula da Silva avait promis œuvrer en faveur des forêts et il s’y est tenu : 62 % de déforestation en moins en 2023 dans la forêt amazonienne du Brésil. Mais ce progrès indéniable cache une autre déforestation : celle du Cerrado, une région de savane au Brésil dans laquelle la déforestation a augmenté de 68 % !
D’autres pays ont fait des progrès, comme l’Australie, la Colombie, le Paraguay, le Venezuela et le Vietnam. À l’inverse, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine ont encore plus dégradé leurs forêts.
Notre trajectoire actuelle est catastrophique
Comme le précise l’étude, malgré les promesses des 140 pays lors de la COP26 de Glasgow, dont la France, la déforestation s’est aggravée et il n’y a pas eu d’amélioration générale. Le but était de réduire la déforestation d’au moins 10 % chaque année. Cependant, en 2023, la déforestation a été 50 % plus élevée qu’elle l’aurait dû l’être pour atteindre l’objectif de 2030. Et en matière de déforestation dans le monde, l’Europe est l’une des grandes coupables : 16 % de la déforestation à l’étranger est causée par l’Europe. Selon le WWF, chaque Français provoque, en moyenne, la disparition de 352 mètres carrés de forêt à l’étranger.
L’Europe avait pourtant proposé un projet de loi très ambitieux : bannir les produits issus de la déforestation, ce qui toucherait directement le café, le chocolat, le cuir et les meubles en bois. Mais le 3 octobre dernier, la Commission européenne a finalement repoussé ce projet d’un an, après les protestations de certains pays comme l’Australie, le Brésil, l’Indonésie et la Côte d’Ivoire.
Par FUTURA
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