Le volcan Ol Doinyo Lengaï est bien connu pour ses laves blanches uniques au monde. Ce volcan de Tanzanie refait actuellement parler de lui, car certains signes semblent indiquer qu’une éruption se prépare.
Tous les volcanologues vous diront qu’aucun volcan ne se ressemble. Certes, mais l’Ol Doinyo Lengaï, en Tanzanie, est vraiment très différent des autres. Et pour cause, lorsqu’il entre en éruption, il crache des laves blanches comme de la craie, et non pas noires comme les autres volcans. Cette couleur provient de la composition très spécifique de ses laves, que l’on appelle des carbonatites. Alors que les magmas sont généralement composés de silice (en plus ou moins grandes quantités), le magma du Lengaï est, lui, composé principalement de carbonate de sodium. Si l’on sait que d’autres volcans ont émis, dans le passé, ce type de laves, ce stratovolcan est aujourd’hui le seul en activité à avoir cette caractéristique.
Un volcan sous étroite surveillance
De fait, ses laves carbonatées sont de couleur claire, très fluides et sortent à une température relativement basse, de 500 °C environ. Le caractère potentiellement explosif rend de plus ce volcan dangereux pour les populations vivant dans la région. Il est ainsi aujourd’hui particulièrement surveillé, notamment grâce à un réseau de sismomètres et de stations GNSS, qui mesurent mouvements et soulèvements du sol.
L’analyse des données GNSS des sept dernières années a d’ailleurs révélé que durant la période entre mars et décembre 2022, les flancs du volcan s’étaient rapidement soulevés. En août 2023, ce soulèvement continuait à se maintenir de façon stable. Ces données ont été publiées dans la revue Geophysical Research Letters.
Un signal précurseur qui indique qu’une éruption se prépare
Il faut se souvenir que le soulèvement des flancs d’un volcan est considéré comme un signal précurseur d’une éruption. Cela indique en effet que la pression augmente à l’intérieur du ou des réservoirs magmatiques qui alimentent le volcan. Un peu comme dans une cocotte-minute. Sauf qu’il n’y a pas de soupape de sécurité. Quand la pression devient trop importante et franchi un seuil – qui est malheureusement propre à chaque volcan, mais également variable en fonction des éruptions -, les conduits s’ouvrent et le magma remonte jusqu’à la surface. C’est l’éruption. On voit donc que si le soulèvement des flancs est un signe que quelque chose se prépare, ce type de donnée ne suffit pas, à lui seul, à dire si l’éruption est imminente ou pas. C’est pourquoi les capteurs GNSS sont couplés à des sismomètres qui, eux, permettent de savoir quand les conduits s’ouvrent. L’injection de magma forçant cette ouverture produit en effet des petits séismes.
Pour l’instant, rien n’indique donc qu’une éruption est imminente sur le Lengaï. Le soulèvement du sol doit cependant inviter les autorités à rester vigilantes.
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