La théorie des parties prenantes permet de prendre en considération l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise, et d’encourager le dialogue avec les parties prenantes concernées.
Il s’agit généralement d’un concept inspiré de la démarche RSE, car celui-ci permet d’identifier les parties prenantes pertinentes, d’encourager l’engagement des parties prenantes, puis de procéder à la gestion des parties prenantes internes et externes.
Leurs intérêts convergent et leurs nécessités environnementales et leurs écosystèmes requièrent de concert une bonne gouvernance.
Comment mettre en place une stratégie avec de multiples parties prenantes ?
Il est d’abord nécessaire de déterminer quels sont les acteurs concernés. Les intérêts contradictoires doivent être exclus entre les parties intéressées. L’avis des parties prenantes et des diverses parties concernées doit être entendu. Ceci, quel que soit le nombre de parties prenantes.
Définir les parties prenantes : attentes et intérêts
La théorie des parties prenantes ou « stakeholder Theory » intègre diverses parties prenantes (appartenant par exemple à la société civile) pour mettre en place une stratégie.
1. La convergence des intérêts
Au lieu de déterminer une stratégie anticoncurrentielle, la théorie des parties prenantes encourage la création de valeur par l’intermédiaire d’acteurs internes et externes à l’organisation, et intègre plusieurs parties prenantes à la démarche.
2. Concept de parties prenantes
La négociation ainsi que la coopération entre les entreprises-parties prenantes et les individus en tant que principales parties prenantes sont encouragées. Il s’agit donc d’une gouvernance participative.
3. Parties prenantes et stakeholders
« Stakeholder » est le terme anglais de « partie prenante » ou « porteur d’intérêt, » et concerne les coalitions d’acteurs permettant la mise en place de la stratégie et de la détermination de la bonne gouvernance.
4. Le stakeholder n’est pas un actionnaire
« Stakeholder » est à de nombreux égards différent de « shareholder » (actionnaire). L’intérêt du stakeholder porte sur le cycle de vie de l’entreprise, son développement, son expansion, sa stratégie, davantage que sur la valeur de ses actions.
Mise en place du principe de partie prenante
La théorie des parties prenantes diffère des approches théoriques qui ne considèrent la concurrence que comme une matière rivale.
Ainsi, la théorie des parties prenantes cherche à prendre en considération les intérêts spécifiques de chaque personne ou groupe de personne participant au projet de l’entreprise.
Une telle stratégie préfère la négociation aux déclarations de guerre, le renforcement des partenariats plutôt que des agissements dirigés contre la concurrence.
Les parties prenantes concernées
Une analyse des différents intérêts permet d’intégrer les parties prenantes internes et les parties prenantes externes. L’ensemble de ces parties prenantes contribue à la création de valeur et permet l’émergence d’une stratégie et d’un modèle de gouvernance.
Les parties prenantes internes
Les partenaires internes et externes doivent être pris en considération en tant que parties prenantes du secteur. Commençons par les parties internes en tant qu’influences internes à intégrer dans la stratégie.
1. Les collaborateurs
Les collaborateurs de l’entreprise sont sans doute les parties prenantes les plus importantes à prendre en considération dans la stratégie d’entreprise. Ils doivent donc être intégrés en premier lieu à la stratégie, à la mise en place de celle-ci ainsi qu’à la détermination des règles de bonne gouvernance. Cela permet à terme de maximiser leur sentiment d’appartenance et donc leur productivité.
2. Les syndicalistes
Les syndicats sont, par définition, des représentants des salariés. Ce sont eux qui connaissent leurs frustrations, leurs points d’interrogation, leurs gênes, qu’il s’agisse des conditions de travail, du montant des salaires ou des primes. Au même titre que les salariés sont intégrés en tant que parties prenantes, les syndicats sont des groupes de parties prenantes à part entière qu’il est nécessaire d’intégrer.
Les parties prenantes externes
Les groupes externes en tant que parties externes dotées de multiples intérêts doivent également être intégrés à la démarche de dialogue dans la théorie des parties prenantes.
1. Les investisseurs
Les investisseurs sont ceux qui financent les projets, donc ils sont ceux qui, à l’instar des clients qui consomment le produit ou le service, doivent être satisfaits en priorité. Les attentes des parties prenantes en tant qu’investisseurs doivent être satisfaites en priorité.
2. Les clients et les clients potentiels
Les clients sont les premiers concernés en tant que parties prenantes externes puisque ce sont principalement leurs intérêts qui doivent être compris, valorisés et entendus, en ce qu’ils représentent le marché. Ils sont d’ailleurs l’objet même de la mise en place de la stratégie.
Gagner de nouveaux clients, cela suppose de répondre aux intérêts du public et donc des clients potentiels. Pour ce faire, des caractéristiques de développement durable et de politique RSE doivent être prises en considération.
Cela permet de répondre autant que possible aux attentes de ce qu’on appelle désormais les « consom-acteurs ».
3. Les fournisseurs et sous-traitants
Les fournisseurs ou sous-traitants sont d’autant plus indispensables que leurs tarifs sont intéressants, que leur professionnalisme est grand, et que la qualité de leur travail est bénéfique à l’entreprise.
Ce sont eux qui permettent, notamment, de satisfaire les clients finaux. Il est donc essentiel de prendre en considération leurs intérêts lors des négociations, et de les intégrer en tant que partie prenante !
Cela est d’autant plus important que la responsabilité sociale de la structure est en jeu.
4. Le programme politique du gouvernement
Réaliser un projet d’entreprise en lien avec la ligne conductrice d’un plan politique et gouvernemental est une aubaine pour les entreprises. Il fait donc partie de la théorie des parties prenantes.
Nous pouvons à ce titre prendre l’exemple de la French Tech. De nombreuses sociétés ont pu bénéficier de financements privilégiés et être sous le feu des projecteurs, car cela permet notamment d’attirer à soi l’attention des médias sociaux.
5. Le lobbying
Le rôle des lobbies est d’influencer afin de servir les intérêts d’une entreprise ou d’un secteur d’activité. Ces derniers peuvent être sollicités afin de bénéficier de conseils et de tirer parti des intérêts communs d’une industrie en particulier.
6. Les associations locales et les instances non gouvernementales
Dans la mesure où votre projet est responsable, les associations locales et/ou non gouvernementales se feront un plaisir de vous soutenir. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire et bénéfique de prendre en considération leurs intérêts en tant que parties prenantes.
7. Les experts
Le commissaire aux comptes, le CEO, le notaire, le coach, le professionnel de développement durable, le spécialiste qui permet la réussite du projet ou l’atteinte de l’objectif… il existe de nombreuses parties prenantes externes qui peuvent influencer (dans une plus ou moins grande mesure) la stratégie finale.
Ainsi, l’entreprise doit s’imprégner du contre-pouvoir de chaque partie prenante à la gouvernance d’entreprise afin d’anticiper sa stratégie et de répondre en amont aux attentes des parties concernées.
Aussi, les représentants des parties prenantes peuvent (et doivent) être choisis pour faciliter le dialogue entre les différentes parties concernées.
Théorie vs pratique
Comme nous pouvons l’imaginer, ces considérations ne sont que théoriques. Les intérêts des parties prenantes doivent certes être pris en considération dans leur globalité. Mais il y a fort à parier que certains intérêts (investisseurs) seront jugés supérieurs à d’autres intérêts (associations). Non pas en raison des considérations éthiques estimées comme étant plus légitimes d’un côté que de l’autre, mais en raison des considérations financières évidentes.
La RSE et la théorie des parties prenantes
Selon le philosophe Edward Freeman, une « entreprise responsable se doit d’être transparente vis-à-vis de ses parties prenantes et de les associer à leur création de valeur puisqu’elles sont responsables de sa prospérité ».
Dès lors, l’ensemble des entreprises désireuses d’établir une politique RSE est tenu d’établir et d’entretenir un dialogue avec les parties prenantes concernées.
ISO 26000 et les parties prenantes
Qu’est-ce que la norme ISO 26 000 ? Elle détermine un cadre aux entreprises qui mettent en œuvre une démarche de développement durable.
Cette norme permet de définir la responsabilité d’une entreprise pour la société, les personnes ou encore les lois en vigueur.
Les discussions avec les parties prenantes
Le commencement d’un dialogue en partenariat avec les parties prenantes est un véritable défi pour les entreprises, car il s’agit de faire converger des intérêts. Il s’agit d’ailleurs d’un enjeu majeur de la politique RSE.
L’établissement d’un dialogue constructif entre les parties prenantes doit comprendre :
⦁ La notion de respect des valeurs entourant le dialogue
⦁ La nomination d’un facilitateur interne à l’entreprise, ou externe
⦁ L’ancrage et l’engagement des acteurs dans le temps et sur le long-terme
⦁ Les comptes-rendus concernant les évolutions des dialogues doivent être communiqués aux parties prenantes
⦁ La mauvaise foi est à bannir des échanges entre les parties prenantes, qui doivent nécessairement rechercher un compromis afin d’établir de concert une stratégie
En conclusion
Dans la théorie des parties prenantes, ces dernières sont en réalité l’ensemble des acteurs qui participent à la vie économique de l’entreprise en particulier et du secteur d’activité auquel cette dernière appartient en général.
En termes de RSE, ces acteurs représentent un contre-pouvoir essentiel et massif relatif à la gouvernance. Il est donc nécessaire de les appréhender au mieux.
C’est la raison pour laquelle les entreprises sont de plus en plus séduites par l’intégration des différentes parties prenantes.
À terme, la satisfaction des parties prenantes permet d’améliorer la performance économique.
Une aubaine, donc !
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