En 2017, c’était une fausse alerte. Se pourrait-il que 2019 ait été la bonne ? Un énième signalement de tigre de Java avait été émis dans un village de l’île indonésienne. Cinq ans plus tard, des analyses génétiques d’un poil viennent seulement d’être publiées, et les résultats sont pour le moins étonnants…
En 2017, Wulan Pusparini, spécialiste des tigres à la Wildlife Conservation Society, appelait de ses vœux – et non sans ironie – le public indonésien à s’enthousiasmer « autant pour la sauvegarde des animaux menacés qu’il l’a fait cette semaine pour la découverte potentielle d’une espèce disparue. »
Elle avait raison et tort à la fois : raison, évidemment, sur la nécessité de protéger tout l’écosystème indonésien en valorisant le vivant plutôt qu’en fantasmant sur le disparu… et tort puisque, contre toute attente, la grande saga du tigre de Java pourrait bien ne pas être terminée. Considérée comme officiellement éteinte en 2008, trente ans après sa dernière observation, cette sous-espèce aurait été vue en 2019, dans un village à l’ouest de Java. Un énième signalement accompagné, cette fois, de preuves.
Des analyses génétiques troublantes
Des analyses génétiques menées en 2022 sur un poil prélevé au village ont, en effet, été révélées ce mois-ci. Leurs résultats montrent des similitudes génétiques troublantes avec l’animal. « La distance génétique entre le poil putatif de tigre de Java et le spécimen de musée de tigre de Java est de 0,040 », détaille l’étude publiée dans la revue Oryx. Des résultats qui font du propriétaire de ce poil un spécimen du même groupe que notre espèce (portée) disparue, et bien plus semblable que ses célèbres cousins proches que sont le tigre de Sumatra ou le tigre du Bengale.
Ces découvertes suscitent donc l’espoir chez les chercheurs et les responsables gouvernementaux, qui envisagent des mesures de conservation supplémentaires avec l’installation de pièges photographiques et des recherches génétiques approfondies.
Reste qu’aucun nouveau spécimen n’a été observé par les différentes instances scientifiques, poussant les spécialistes à rester prudents. En outre, si la survie de l’espèce était avérée, elle ne tiendrait qu’à un fil et sa conservation relèverait du morceau de bravoure, d’où la nécessité de mener davantage d’études sur le terrain pour confirmer la présence continue de l’espèce et mieux comprendre les menaces qui pèsent sur elle, notamment le braconnage et la déforestation.
Par Futura Sciences
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