Un rien vous épuise? Le pacing, méthode qui apprend à équilibrer activités et repos, aide à retrouver de l’énergie.
Covid long, rhumatismes inflammatoires, maladie de Parkinson, cancers: la fatigue est le symptôme commun le plus fréquent et parmi les plus invalidants des maladies chroniques. Mais il est souvent banalisé et peu pris en compte par les médecins. Un constat qui a conduit plusieurs associations de patients a créé une manifestation, la Biennale des Fatigues, pour en faire un vrai sujet médical, de recherche et de société. La deuxième édition aura lieu le 21 novembre 2023 à Paris avec des tables rondes retransmises en direct et des ateliers en visio-conférences. Cet événement sera l’occasion de présenter une nouvelle technique pour optimiser son énergie au quotidien et éviter de s’écrouler régulièrement parce qu’on n’en peut plus, le pacing. Ce concept a d’abord été développé pour les sports d’endurance pour optimiser les performances des pratiquants, puis il a été adapté pour les personnes atteintes de fatigues chroniques.
C’est quoi le « pacing »?
« Le pacing, c’est adapter son rythme de vie en fonction de l’enveloppe énergétique disponible au jour le jour », détaille Docteur Alaa Ghali, médecin interniste au CHU d’Angers. En clair: c’est apprendre à s’arrêter avant d’être épuisé et miser sur des astuces pour agir tout en se fatiguant moins. « La première étape consiste à évaluer ses activités, détaille Isabelle Fornasieri, vice-présidente de l’Association française du syndrome de fatigue chronique (ASFC) qui a coordonné un guide sur ce sujet.
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Comment l’adopter?
Courses, ménage, travail intellectuel, j’identifie celles qui me reposent et me ressourcent, les fausses amies, celles qui me ressourcent quand je vais bien et me fatiguent à d’autres moments et enfin celles qui sont gourmandes d’énergie pour moi. Je leur attribue un temps maximum au-delà duquel je ressens une baisse d’énergie importante ».
Seconde étape: apprendre à évaluer chaque matin son énergie et donc les activités que l’on se sent capable d’accomplir sans vider totalement ses batteries. « Il y a des bons jours et des mauvais jours, poursuit Isabelle Fornasieri. Lorsqu’on commence dans le rouge, il faut se reposer, ce qui implique de s’allonger, dans la pénombre et sans bruit, se mettre en veille le temps de récupérer un peu d’énergie. »
Lorsqu’on est en orange, on aménage son emploi du temps: les activités peu gourmandes en énergie et plages de repos se succèdent. « Le pacing demande d’anticiper: si je prévois une journée très gourmande en énergie, je planifie une journée calme avant et après, détaille Isabelle Fornasieri. Il est conseillé aussi d’alterner les tâches qui demandent des efforts physique comme le ménage avec les activités intellectuelles ». Le pacing demande aussi de faire des choix, de différer certaines activités, parce qu’elles sont trop énergivores. « Il n’est pas nécessaire de passer l’aspirateur tous les jours, conclut Isabelle Fornasieri. On doit s’interroger sur ce qui est prioritaire dans sa vie, soit on délègue, soit on supporte qu’il y ait un peu de poussière. L’important, c’est de se concentrer sur ce qui a été fait et non sur ce qu’il reste à faire, de lâcher prise sur les détails et de garder des activités plaisir ».
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