Parmi toutes les exoplanètes identifiées par les astronomes, il y a beaucoup de planètes géantes qui orbitent à proximité de leur étoile hôte. Ce n’est pas le cas dans notre Système solaire. Doit-on pour autant en conclure qu’il est exceptionnel ?
Depuis la toute première en 1995, les astronomes ont identifié plus de 5 500 exoplanètes dans des systèmes qui ne ressemblent généralement pas beaucoup à notre Système solaire avec ses planètes rocheuses plutôt proches de leur étoile hôte et ses planètes géantes gazeuses plus éloignées.
Serions-nous l’exception qui confirme la règle ? Non, répondent des chercheurs de l’Observatoire astronomique de Padoue (Italie) dans la
Des Systèmes solaires autour d’étoiles proches ?
Ils ont observé le groupe mouvant de bêta Pictoris, un groupe d’étoiles proches de notre Terre et qui comprend au moins trois étoiles avec des planètes gazeuses géantes à orbites longues : 51 Eridani, AF Leporis et bêta Pictoris. Ils ont pris le temps de procéder à des mesures astrométriques et de vitesse radiale sur une trentaine d’autres étoiles du groupe, des étoiles qui ressemblent à la nôtre. Leurs résultats suggèrent qu’une vingtaine d’entre elles iraient, elles aussi, avec des planètes géantes à des distances comprises entre 3 et 12 fois celle qui sépare notre Terre du Soleil.
Un tel taux « de réussite » laisse penser que la configuration de notre Système solaire est plutôt normale autour d’étoiles de la taille de la nôtre. C’est ce que prévoient les modèles, d’ailleurs. Et si les observations ne le confirment pas, c’est peut-être parce que les méthodes employées pour détecter des exoplanètes ne sont pas adaptées à la recherche d’exo-Jupiters, suggèrent les chercheurs italiens.
Les données de la mission Gaia pour confirmer
Signalons tout de même que le groupe mouvant de bêta Pictoris est un groupe d’étoiles encore jeunes. De l’ordre de 25 millions d’années alors que notre Soleil en compte déjà quelque 5 milliards. Or les astronomes savent que les orbites des planètes peuvent être modifiées dans le temps. Par ailleurs, l’échantillon d’étoiles étudié est plutôt restreint pour en tirer une conclusion universelle. Les astronomes proposent ainsi de patienter jusqu’à la quatrième publication des données de la mission Gaia, prévue en 2025, pour partir en quête de plus d’exo-Jupiters. Et savoir enfin si notre Système solaire a quelque chose d’unique ou, au contraire, s’avère très banal.
Commentaires