« Pour aller vers le développement, il faut faire participer les femmes »
Le Projet voix et leadership des femmes au Sénégal (Vlf-Sénégal) a organisé un atelier de vulgarisation et de mise en œuvre d’un cadre de suivi et d’appropriation de l’acte additionnel relatif à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable dans l’espace CEDEAO. En marge de la rencontre, Dr. Odile Ndoumbé Faye, Centre de la CEDEAO pour le développement du genre estime que pour aller vers le développement, il faut la participation des femmes.
« Nous ne pouvons pas réussir l’intégration régionale si nous ne nous n’adressons pas les questions d’inégalité qui aujourd’hui renforcent les questions de la pauvreté parce que le coût de l’inaction, c’est quoi, c’est-à-dire si vous n’agissez pas sur les paramètres liés à l’égalité de Genre, vous ne pouvez pas améliorer votre tendance économique aux perspectives économiques en termes de développement. C’est un enjeu de développement, ce n’est pas un discours idéologique où nous nous asseyons pour dire oui, il faut plus de place pour les femmes mais aujourd’hui le discours, il est plutôt scientifique, nous avons fait des recherches, nous avons fait des analyses pour comprendre aujourd’hui, pour aller vers le développement, il faut faire participer les femmes, il faut faire participer les jeunes, personne ne doit être laissé en rade et c’est ça qui va permettre l’intégration régionale », dixit Dr. Odile Ndoumbé Faye, Centre de la CEDEAO pour le développement du genre.
Elle estime que l’acte additionnel relatif à l’égalité de droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable dans l’espace CEDEAO, est un document de référence unique au niveau de l’espace CEDEAO sur les problématiques d’égalité de genre et de participation de femmes aux questions de développement.
« Nous ne pouvons pas développer nos pays et également vouloir réussir l’intégration régionale si nous laissons de côté prés de 52 à 53% de nos populations qui sont des femmes. Ça veut dire tout simplement, le développement aujourd’hui, ce n’est pas un choix, c’est un enjeu de développement, la problématique de l’égalité de Genre. Et des études ont montré que les prochaines croissances seront fortement adossées aux questions d’égalité de Genre », poursuit Dr. Odile Ndoumbé Faye.
Et Dr. Odile Ndoumbé Faye de rajouter : « Le cadre, il est contraignant. L’acte additionnel prévoit des dispositions contraignantes pour les Etats membres qui n’appliquent pas les dispositions pour lesquelles, leur pays a adhérées et donc cela, c’est prévu par les dispositions mêmes de la CEDEAO en tant que telles, ce sont des mesures de sanctions quand un Etat ne se soumet pas à des dispositions et nous avons tout un document autour de cela, qui permet aujourd’hui d’amener, d’inviter les Etats à nous aider dans la mise en œuvre de l’acte additionnel parce qu’il y va également du succès de nos programmes régionaux. L’idée pour nous, ce n’est pas d’aller vers la sanction mais c’est plutôt de faire en sorte que tout le monde adhère à ce projet et je pense que pour nous, c’est l’aspect le plus important de ce que nous voulons faire avec les Etats ».
Rappelons que l’acte additionnel relatif à l’égalité de droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable dans l’espace CEDEAO entre dans le contexte de mise en œuvre des instruments juridiques de promotion du Genre et de protection des femmes. Et il vient compléter et renforcer les avancées significatives déjà lancées à travers différents engagements internationaux, régionaux et nationaux.
D’après les termes de référence, l’élaboration de cet instrument juridique est une initiative des coalitions de droits et citoyenneté des femmes (CDCF) de 8 pays francophones membres de la CEDEAO et des volontaires de la coopération canadienne à travers son programme CECI/Uniterra.
« Malgré les engagements internationaux et régionaux signés et ratifiés par les Etats membres de la CEDEAO, les inégalités entre les sexes persistent. Même si quelques avancées sont notées, les femmes ne jouissent pas pleinement des mêmes droits ni des mêmes opportunités que des hommes », précise-t-on dans les TDR.
Par Massaër DIA
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