Leadership

Marre de dire toujours oui ? 5 clés pour maîtriser l’art de dire « non » et reprendre le contrôle de votre carrière.

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Certaines personnes, dans leur vie privée ou au travail, ont des difficultés à dire « non ». Au bureau, il est encore plus compliqué d’oser dire « non » à un collègue, son manager, sa hiérarchie ! « Que va-t-on penser ? » « Je n’ai pas le droit de dire non à mon chef, ma place est en jeu ! », « Ce n’est pas moi qui décide, tant pis. Cette tâche n’entre pas dans mes compétences mais on me l’a demandée, donc je le fais ».

Qui n’a jamais vécu une expérience de ce type ? A devoir en faire plus que la normale ? A accepter l’inacceptable ? A aller contre ses envies ? A se mettre personnellement en péril pour le bien d’une autre personne ?

Vous vous faites peut-être même la réflexion, non sans une pointe agacement : « J’en ai marre de toujours dire OUI à tout ! Il faut que j’arrête ! ». Et pourtant, cela ne suffit pas. Vous recommencez. Et vous savez quoi ? Vous n’êtes pas seul ! Et heureusement. Et ne pas savoir dire « non », n’est pas une tare, car cette attitude démontre parfois que les autres ne sont pas capables de poser des limites à leurs sollicitations, ils savent vous trouver car vous direz « oui », quoi qu’il arrive.

« Mais comment mon manager ou mon chef va-t-il le prendre si je lui dis « non » alors que j’ai toujours dit « oui » ». Avec les formes, tout simplement ! En entreprise ou dans la vie de tous les jours, tout peut se dire, dès lors que l’on fait preuve de bienveillance et de respect.

Explications.

Pourquoi ai-je du mal à dire « non » ?

Pour mieux comprendre comment agir et enfin apprendre à dire « non », il est utile de se concentrer sur les raisons pour lesquelles vous ne parvenez pas à imposer votre opinion réelle.

  • Vous avez peur : peur du jugement, peur de la sanction, peur du conflit. Vous avez peur des conséquences du « non » que vous adresserez à vos collaborateurs, votre manager, ou votre hiérarchie plus haute.
  • Vous restez bloqué dans vos croyances, celles inculquées durant l’enfance : bien que les méthodes d’éducation changent avec le temps, enfant, on nous apprend continuellement à être gentil, respectueux envers l’autorité, la hiérarchie. On se doit d’obéir. Refuser, oser dire non, est plutôt mal vu dans la société et surtout dans le monde du travail.
  • Vous êtes victime du syndrome de l’imposteur : vous ne vous sentez pas légitime de dire non. Vous n’avez pas le droit de le faire, vous n’êtes pas en posture de… Vous admirez ceux qui y parviennent et les voyez comme êtres de lumière, capables du meilleur ! Mais vous restez aussi persuadé que VOUS, en disant « non », vous n’obtiendrez jamais les mêmes résultats que les autres. Vous pensez alors que des sanctions négatives vous attendent, que vous perdrez l’affection de vos collègues, que vous allez bloquer votre évolution professionnelle en disant non.
  • Vous êtes empathique : si on vous demande de faire quelque chose, vous estimez que l’autre est dans le besoin. Et votre envie, saine et bienveillante de l’aider passe avant tout ! Vous êtes reconnaissant qu’on vienne vous demander de l’aide, ou qu’on vous adresse une mission. Même si vous êtes épuisé, fatigué, surchargé, incompétent pour la tâche demandée, vous le ferez car vous savez que cela va soulager l’autre, le réconforter, le débloquer…

Alors, vous êtes-vous reconnu dans ces quelques explications autour de votre incapacité à dire non ? Très bien ! Désormais, petit tour d’horizon des bienfaits du refus en entreprise pour déconstruire enfin vos croyances.

Les bienfaits du NON en entreprise (et dans la vie)

Mais alors, en quoi dire « non » peut tant vous aider que ça ? N’ayez pas peur, tout va bien se passer ! Ce ne sont que trois petites lettres, qui ont le mérite d’engendrer bon nombre de jolies choses au quotidien.

  • Vous imposez le respect de vos valeurs, de vos limites, de vos croyances. Dire non, c’est donc être en accord avec vous-même. C’est une marque de respect envers les croyances que vous cultivez, vos valeurs profondes, vos méthodes, vos ressentis. Et dire non, permet aux autres d’apprendre à respecter votre personnalité, votre façon de travailler, le professionnel et l’humain que vous êtes ! Si vous n’imposez pas les limites, les autres ne le feront pas pour vous.
  • Vous boostez votre estime personnelle. Le pouvoir du NON, c’est prendre confiance en vous, et votre capacité à pouvoir refuser une mission, une demande, un travail, parce que celui-ci n’est pas adapté à vous. Vous savez déterminer ce qui est bon pour vous, ce qui ne l’est pas, ce qui est source d’évolution, ce qui met en danger votre bien-être, votre performance, votre temps. Vous prenez tout simplement conscience de votre valeur et la communiquez sainement aux autres.
  • Vous limitez votre charge de travail : que vous soyez collaborateur, manager, entrepreneur, salarié, prestataire, apprendre à dire non est essentiel pour un business. Vous n’êtes pas une machine, et dans le monde du travail, vous devez apprendre à faire des choix bénéfiques pour votre carrière, votre business, votre activité. Dire non à ce qui est chronophage, énergivore, peu rentable. Dire non aux relations de travail conflictuelles, aux partenariats épuisants, longs, fastidieux. Dire non à certains événements, même si cela fait plaisir à ceux qui vous invitent. Dire non à un mail reçu pendant que vous lisez un rapport important. Dire non à un collègue, lorsqu’il vous sollicite alors que vous êtes concentré sur autre chose de très important.
  • Vous développez votre sens de la communication. Dire « non » demande d’y mettre les formes car les gens, d’une manière générale, sont peu habitués à l’entendre et pourraient, à tort, le prendre personnellement. L’art du « non » et du refus s’apprend ! Comme évoqué plus tôt, vous êtes capable de tout dire, tant que vous restez courtois, respectueux, que vous expliquez vos choix si besoin, et surtout que vous dites non dans la bienveillance.

Reprenez le contrôle : apprenez à dire « non » en 5 étapes

Oser le pre-empting ou l’anticipation du non

Encore un terme un peu farfelu. Le « pre-empting »… mais de quoi s’agit-il ? Si vous avez peur de dire non dans les débuts, tentez l’anticipation.

C’est la tout le processus suggéré par la technique du pre-empting. Il est question d’anticiper les sollicitations extérieures plutôt que de les refuser une fois émises. Bien sûr, cette technique peut être appliquée dans certaines situations :

  • Vous avez une journée de travail extrêmement chargée : en arrivant au bureau, indiquez à vos collègues, votre équipe, que vous serez pris toute la journée, et qu’en cas de besoin, ils peuvent vous envoyer un mail ou venir vous voir à telle heure.
  • Vous menez une réunion d’information sur un projet important. Certains axes ont déjà été validés avec votre hiérarchie. Pour éviter les questions, les demandes auxquelles vous ne pourrez pas accéder, indiquez-le en début de réunion !
  • Un collègue vous demande son avis sur son travail, il semble totalement sous l’eau, et vous pensez qu’il veut que vous l’aidiez. En revanche, vous ne disposez pas des compétences nécessaires. « Peux-tu venir voir s’il te plaît, j’ai besoin d’aide ? », « Bien sûr, je peux prendre quelques minutes pour te donner mon avis avant d’entamer ma journée de travail. Si besoin, tu peux voir cela avec X, il pourra t’aider. »

Vous devancez simplement les questions ! Et dès le départ, votre interlocuteur sait à quoi s’en tenir.

Emettre un refus clair et précis

Vient l’heure du NON. Panique, angoisse, stress. Comment le dire ? Comment faire pour ne pas froisser votre interlocuteur ? Tout va bien se passer.

Et malgré plusieurs minutes passées devant votre miroir à imaginer cette conversation avec votre collègue, à vous entraîner à dire non avec conviction et assertivité, vous voilà face à lui, à lui dire « on verra », « pourquoi pas », « il faut que je regarde cela », « je te tiens au courant ».

La nouvelle du jour ? En répondant ces quelques phrases, vous ne dites absolument pas « non » ! Vous laissez même la porte ouverte au OUI.

Il faut simplement apprendre à dire ces quelques lettres : « N-O-N », les gens ne vous en voudront pas, rassurez-vous. Parce que vous leur expliquerez pourquoi !

Expliquer votre « non »

L’un de vos collègues vous demande de l’aide sur un projet qu’il doit rendre dans une heure et pour lequel il a pris énormément de retard.

Votre bon cœur vous pousse à vouloir l’aider, à faire des pieds et des mains pour réorganiser votre planning de sorte à lui donner un coup de main. Quitte à prendre vous même du retard sur vos propres impératifs. C’est là, que vous devez apprendre à dire « non ».

Exemple : 

  • Je suis désolé (vous n’avez pas à être désolé, mais généralement, on se sent mieux de le dire), je ne pourrai pas t’aider cette fois-ci (vous lui montrez que ce n’est pas un NON ad vitam aeternam) j’ai une réunion important à préparer ce matin (vous lui expliquez pourquoi vous refusez). Si je parviens à finir ma préparation à temps, je viendrais t’aider, rassure-toi. Peut-être que tu peux demander à X de décaler la réunion si tu as pris trop de retard ? Je suis sûr qu’il comprendra. (vous lui offrez une alternative avec bienveillance). 

Trouver une solution adaptée

Et oui, cette dernière phrase est importante, surtout dans le monde du travail où se montrer catégorique peut être mal vu. Lorsque vous dites non, vous devez accompagner votre choix de bienveillance, d’explications (pas la peine de faire tout un discours !), mais aussi d’une solution si vous en avez une.

En tant que manager, vous arrivez au bureau le matin. Toute l’équipe est présente. Sac encore sur le dos, vous n’avez même pas encore eu le temps de prendre un café que plusieurs membres de votre équipe vous interpellent ici et là.

C’est là que le NON doit intervenir.

Exemples : 

  • Merci pour ta demande. Je prends 15 – 20 minutes pour m’installer, boire un café et consulter mes mails puis je viens te voir si tu es disponible, OK ? 
  • Je ne vais pas avoir le temps de t’aider ce matin. Mais tu peux caler une réunion cette après-midi, à l’heure de ton choix. 
  • N’hésitez pas à m’envoyer un mail le soir, lorsque vous avez besoin de me parler de quelque chose le lendemain. Je peux alors consulter vos mails à la première heure et prévoir des points avec tout le monde en fonction des priorités de chacun. 
  • Je te propose que nous déjeunions ensemble pour que tu m’en parles plus en détails car je viens d’arriver et j’ai quelques urgences à gérer. OK pour toi ? 

Faire preuve d’exemplarité pour rayonner sur les autres

La culture saine du « non » demande à chacun d’apprendre à dire non, de l’assumer, et surtout de prouver aux autres à quel point cela ne remet pas en cause votre valeur, votre carrière, vos relations avec les autres.

Un « non » formulé avec bienveillance et respect sera toujours accepté. Si votre interlocuteur le prend mal, il en est de sa responsabilité d’apprendre à ne pas prendre les choses personnellement mais à comprendre l’origine du refus.

Une équipe à l’écoute, apte à poser des limites, booste sa performance et a un impact positif sur tout le monde. De la hiérarchie aux managers, aux salariés, qu’importe leur poste, permettre à tout un chacun de dire « non » ou de refuser une mission participe à la tolérance, la cohésion de groupe, et la compréhension en interne.

Un non avec un sourire bienveillant vaut mieux qu’un « oui » les yeux levés au ciel, accompagné d’un long soupir d’agacement, vous ne trouvez pas ?

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