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Les modèles climatiques sous-estiment la crise de l’eau qui nous attend

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Le changement climatique modifie le cycle de l’eau. Tous les modèles s’accordent à le dire. Mais des chercheurs nous préviennent aujourd’hui. La crise de l’eau annoncée pourrait s’avérer encore plus sévère que prévu dans de nombreuses régions du monde.

Il y a quelques jours à nouveau, le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) le rappelait. Les nappes phréatiques se trouvent toujours à des niveaux « préoccupants » dans plusieurs régions de France. Les pluies de l’automne n’ont pas suffi à compenser le déficit accumulé en 2022. Résultat : une situation en sous-sol encore moins favorable que celle que connaissait notre pays il y a un an. De quoi craindre le pire si la pluie devait se faire aussi rare en 2023 qu’en 2022.

En surface, la situation n’est pas bien meilleure. Et les résultats publiés par des chercheurs de l’université technique de Vienne (Autriche) confirment la tendance. Le changement climatique modifie le cycle de l’eau. Avec un impact plus important sur la disponibilité de l’eau dans de nombreuses régions du globe que ne le prévoyaient jusque-là les modèles.

Rappelons que si les effets du changement climatique sur notre atmosphère sont désormais assez bien connus, leurs impacts à l’échelle locale sur les rivières et la disponibilité en eau restent difficiles à prévoir. En parallèle, de nombreuses stations ont permis d’étudier les liens entre précipitations, températures et disponibilité en eau dans divers endroits du monde. Mais il était difficile de tirer des conclusions globales de telles observations locales. Car la façon dont le bilan hydrique dépend des paramètres externes varie d’un endroit à l’autre. La végétation joue notamment un rôle très important, rendant compliqué le développement d’un modèle physique simple qui puisse être utilisé pour calculer avec précision ces interrelations partout dans le monde.

Des résultats basés sur des données réelles

Les chercheurs ont analysé des données recueillies sur plus de 9 500 bassins-versants hydrologiques dans le monde. Ils ont travaillé sur des séries remontant parfois sur plusieurs décennies dans le passé, avec pour objectif de déterminer à quel point la quantité d’eau disponible a changé au fil du temps, alors que les conditions extérieures changeaient, elles aussi, et de comprendre à quel point les changements des paramètres climatiques sont liés à un changement de la disponibilité locale de l’eau.

Ce qui a surpris les chercheurs, c’est que le lien entre les précipitations et la quantité d’eau dans les rivières est beaucoup plus sensible que ne le supposent les modèles climatiques actuellement utilisés pour prédire le changement climatique. Une explication possible : le fait que jusqu’à ce jour, les mesures de ruissellement n’étaient généralement pas prises en compte par les modèles. Une piste intéressante pour revoir et améliorer lesdits modèles et les prévisions qu’ils peuvent rendre pour l’avenir.

Pour l’heure, les conclusions des chercheurs de l’université technique de Vienne montrent que le danger du changement climatique sur l’approvisionnement en eau dans de nombreuses régions du monde a peut-être été sous-estimé. Surtout pour l’Afrique, l’Australie et l’Amérique du Nord. Des régions dans lesquelles les nouvelles données font apparaître un risque de crise de l’approvisionnement en eau dès 2050 nettement plus élevé que ne le supposaient les chercheurs jusqu’à présent.

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