Si vous envisagez récemment de démarrer votre propre entreprise, vous n’êtes pas seul. Les Américains ont commencé à lancer des entreprises en nombre record pendant la pandémie, avec un rythme supérieur à la tendance qui s’est poursuivi jusqu’en 2023 .

Malheureusement, bon nombre de ces entreprises ne dureront pas longtemps : 30 % des nouvelles entreprises échouent dans les deux ans, et la moitié ne durent pas au-delà de cinq ans, selon la Small Business Administration. Tandis que certains de ces fondateurs malchanceux se lanceront dans de nouvelles entreprises, beaucoup d’autres tenteront de réintégrer le marché du travail traditionnel.

Vous ne pouvez pas leur en vouloir. Les gens considèrent souvent le « retour au travail » comme un filet de sécurité pour les entrepreneurs qui prennent des risques. En tant que professeurs de gestion qui étudient l’entrepreneuriat , nous voulions voir si cela était vrai.

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Nous avons donc interrogé plus de 700 professionnels du recrutement pour déterminer si les fondateurs peuvent réellement obtenir un nouvel emploi aussi facilement, ainsi que sept anciens entrepreneurs qui ont réussi leur retour sur le marché du travail.

Nous avons constaté que les anciens propriétaires d’entreprise étaient en réalité moins susceptibles d’obtenir des entretiens que les candidats n’ayant qu’une expérience traditionnelle. Cela était vrai, qu’ils aient vendu ou fermé leur entreprise. Et plus ils restaient longtemps en dehors du marché du travail traditionnel, plus leurs chances de réussite étaient faibles.

Pourquoi les employeurs hésitent-ils à prendre des risques avec d’anciens propriétaires d’entreprise ?

Cela commence dès les premiers stades, avec les recruteurs qui sélectionnent les personnes pour qu’elles soient ou non prises en considération pour un entretien. Nous avons constaté que les recruteurs craignaient que les entrepreneurs quittent le navire pour créer leur propre entreprise dès qu’ils le peuvent. C’est un problème pour les employeurs, car l’embauche est un processus long et coûteux qui peut prendre des mois, voire des années, pour être rentabilisé.

Par exemple, un recruteur nous a déclaré : « Je recherche des candidats qui seront des employés à long terme, car nous investissons beaucoup dans chaque embauche. Lorsque j’interroge des gens, c’est généralement un signal d’alarme s’ils disent qu’ils veulent créer leur propre entreprise ou qu’ils ont déjà une entreprise à côté.

Une crainte connexe : un travailleur qui part pour démarrer une nouvelle entreprise pourrait être tenté de débaucher les talents, les clients et les tactiques de son ancien employeur.

Les recruteurs craignaient également que d’anciens entrepreneurs refusent de suivre des instructions. Passer du temps en tant que propre patron peut rendre difficile l’adaptation à une place inférieure dans la hiérarchie organisationnelle. Comme l’a dit un recruteur de notre étude, les anciens propriétaires d’entreprise « sont habitués à être ceux qui prennent toutes les décisions ».

Ils ont également soulevé des questions d’adéquation à l’emploi, se demandant si les connaissances et les capacités des ex-entrepreneurs se traduiraient par un travail traditionnel. « Le problème serait que les compétences qu’ils ont développées ne soient pas transférées », a déclaré l’une de nos personnes interrogées. De plus, pour les entrepreneurs qui ont travaillé seuls, il peut être difficile pour les recruteurs de savoir dans quelle mesure ils réussiront avec d’autres.

Même lorsqu’un ancien entrepreneur correspond bien à un poste, les recruteurs peuvent ne pas réussir à établir le lien en raison de stéréotypes ou de malentendus concernant leur expérience. Un ancien propriétaire de boulangerie que nous avons interrogé se souvient avoir postulé pour un poste et avoir été classé en fonction de son expérience : « Ils ont dit : « Oh, j’aurais aimé que nous recrutions un boulanger ! et j’ai dit : ‘Non, non, non, je postule pour votre front office.’ C’était comme s’ils pensaient que je ne connaissais qu’un boulanger, mais c’est loin d’être la vérité.

Décrocher un entretien

Nos recherches s’ajoutent à un nombre croissant de preuves selon lesquelles les ex-entrepreneurs ont du mal à obtenir des entretiens et des offres. Heureusement, il offre également des informations que les organisations peuvent utiliser pour améliorer leur bassin de candidats – et que les demandeurs d’emploi entreprenants peuvent utiliser pour augmenter leurs chances.

Notre étude a révélé que les anciens entrepreneurs sont confrontés à moins de préjugés lorsqu’ils postulent à des postes qui semblent entrepreneuriaux – en d’autres termes, qui correspondent aux stéréotypes sur les propriétaires d’entreprise. Ainsi, par exemple, ils sont plus susceptibles d’obtenir des entretiens lorsqu’ils postulent à des postes dotés d’une grande autonomie, comme dans le développement de nouvelles affaires, plutôt que pour ceux qui nécessitent de suivre de nombreuses règles, comme en matière de conformité juridique.

Dans le même ordre d’idées, nos recherches suggèrent que les recruteurs – peut-être involontairement – ​​ont des préjugés à l’égard des ex-entrepreneurs. Reconnaître de telles tendances est un premier pas dans la bonne direction pour minimiser leur influence. De plus, tous les recruteurs ne sont pas également touchés : une autre étude récente a montré que les recruteurs qui ont également une expérience entrepreneuriale préalable – ainsi que les femmes et ceux récemment embauchés – étaient moins susceptibles d’éliminer les anciens propriétaires d’entreprise. Ainsi, les organisations disposant d’équipes de recrutement plus diversifiées et d’une compréhension plus approfondie de l’expérience entrepreneuriale pourraient obtenir des résultats moins biaisés.

De leur côté, les anciens candidats entrepreneurs feraient bien de mettre en avant les aspects les plus demandés de leur parcours professionnel. Par exemple, une enquête récente du Boston Consulting Group a révélé que les dirigeants classent l’innovation parmi leurs trois principales priorités . Les anciens entrepreneurs doivent mettre l’accent sur leurs nombreuses qualités précieuses – comme la passion et la créativité – qui contribuent à l’innovation.

L’absence d’antécédents professionnels traditionnels peut créer des obstacles pour les entrepreneurs qui tentent de réintégrer le marché du travail. Les recruteurs qui négligent leur valeur risquent de passer à côté de candidats solides.