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Enseignement supérieur : le Pr Mouhamadou Lamine Ba plaide pour une alphabétisation à l’intelligence artificielle

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Le Professeur Mouhamadou Lamine Ba, du département Génie informatique de l’École supérieure polytechnique (ESP) de l’UCAD, appelle à intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les cursus de l’enseignement supérieur pour faire face à la croissance rapide des effectifs étudiants et répondre aux besoins d’innovation locale.

Intervenant lors des Palabres de la recherche organisée par l’École supérieure d’économie appliquée (ESEA), il a souligné l’urgence de développer une véritable « alphabétisation de l’IA », en formant les étudiants et enseignants à ses usages, tout en adaptant ces technologies au contexte sénégalais et africain.

L’IA, levier d’innovation pour l’université africaine

Selon le Pr Ba, 45 % des universités africaines explorent déjà l’IA, qui transforme profondément l’enseignement supérieur, de l’apprentissage à la recherche en passant par la gouvernance. Il identifie quatre grandes catégories d’applications :

  • Apprentissage adaptatif et tutorat : 37,6 %
  • Évaluation automatisée et gestion : 22,4 %
  • Analyse prédictive des performances : 20 %
  • Technologies immersives (laboratoires virtuels, etc.) : 15 %

Les usages les plus courants incluent les systèmes de tutorat intelligent, l’évaluation automatisée, la personnalisation des parcours et les assistants virtuels.

Défis techniques, éthiques et culturels

Malgré ces avancées, plusieurs défis majeurs persistent :

  • Techniques : accès limité à l’internet haut débit, coût élevé des équipements, instabilité électrique ;
  • Pédagogiques et linguistiques : formation des enseignants, intégration des langues locales et des spécificités culturelles ;
  • Éthiques et d’équité : fracture numérique, souveraineté des données, dépendance technologique ;
  • Financiers : nécessité de modèles économiques viables et durables pour accompagner l’adoption de l’IA.

Le Pr Ba recommande la création de comités d’éthique IA spécifiques au secteur de l’enseignement supérieur, ainsi que des partenariats stratégiques avec l’industrie et les centres de recherche spécialisés pour développer des solutions adaptées.

« L’IA doit être contextualisée pour être réellement utile à l’Afrique. Elle doit répondre à nos besoins, nos réalités et nos visions du développement », a-t-il conclu.

Par Babou Landing Diallo

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