SODEFITEX annonce une hausse significative de la production pour 2024-2025 malgré des défis climatiques et concurrentiels.
La filière coton reprend des couleurs au Sénégal. Pour la campagne 2024-2025, qui s’étend de juin à mars, la production nationale a atteint 15 508 tonnes, marquant une progression notable par rapport aux 12 991 tonnes enregistrées l’année précédente. Cette performance, saluée par la Société de développement et des fibres textiles (SODEFITEX), témoigne d’un regain d’efficacité malgré une baisse des superficies emblavées.
« Nous avons connu une baisse de 20 % des superficies cultivées cette année, mais les rendements ont augmenté de 50 %, ce qui nous a permis d’atteindre une hausse globale de 20 % de la production », a expliqué le directeur général de la SODEFITEX, Pape Fata Ndiaye, lors d’un point presse le vendredi 09 mai 2025.
Des défis climatiques persistants
La progression s’inscrit cependant dans un contexte climatique difficile. Selon M. Ndiaye, la variabilité pluviométrique reste un facteur limitant majeur : « De toute la bande cotonnière ouest-africaine, le Sénégal est le dernier à recevoir la pluie. Les pauses pluviométriques durant l’hivernage causent un stress hydrique qui perturbe le cycle de la plante », a-t-il déploré.
Cette contrainte climatique, récurrente ces dernières années, rend la culture du coton plus aléatoire que dans des pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso ou encore la Côte d’Ivoire, qui bénéficient de conditions plus favorables.
Une concurrence accrue de l’arachide
Autre défi majeur : la concurrence avec l’arachide, culture historiquement dominante au Sénégal. Les producteurs, souvent polyvalents, adaptent leur plan de campagne en fonction des retombées économiques de chaque spéculation. « S’ils gagnent bien leur vie avec l’arachide une année, ils auront tendance à réduire les superficies de coton l’année suivante », a expliqué le DG de la SODEFITEX.
Objectif : 50 000 tonnes d’ici trois ans
Malgré ces contraintes, les perspectives sont optimistes. La société ambitionne de porter la production nationale à 50 000 tonnes d’ici trois ans, un seuil atteint seulement à trois reprises dans l’histoire du pays : en 1991-1992, 2004-2005 et 2006-2007.
Pour atteindre cet objectif, la SODEFITEX mise sur l’amélioration continue des rendements, une meilleure organisation des producteurs et, potentiellement, des politiques incitatives pour stabiliser la filière.
Par Babou Landing Diallo
Afrikmanagement.com/ Mai 2025
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